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Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) exploitait chaque évènement et situation pour orienter les membres de sa communauté

Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) exploitait chaque évènement et situation pour orienter les membres de sa communauté

 Le Prophète () exploitait chaque évènement et situation pour orienter les membres de sa communauté

 

 

Celui qui médite la conduite du Prophète () et sa biographie constatera qu’il a employés de nombreux moyens et méthodes éducatifs pour dispenser des enseignements à sa communauté et la réformer. Cela s’est manifesté à travers sa relation avec les compagnons. Parmi ces méthodes éducatives : les attacher à certaines paroles, positions et évènements qui ont eu lieu devant lui, en leur présence. Il profitait de ces occasions pour corriger une attitude, une mauvaise compréhension, il donnait une valeur à un comportement ou une attitude. La biographie prophétique regorge d’exemples allant dans ce sens. Nous citerons les suivants :

Fais-tu de moi l’égal d’Allah ?!:

Selon Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) qu’un homme est venu voir le Prophète () et le reprit sur un de ses propos. L’homme avait dit : « Telle est la volonté d’Allah et la tienne. » Il le reprit en disant : « Fais-tu de moi l’égal d’Allah ?! Dis plutôt : "Telle est la volonté d’Allah Seul". » Rapporté par Ahmad et jugé bon par Al-Albânî.

Et dans une version, le Prophète () lui dit : « Telle est la volonté d’Allah puis la tienne. »

Ce qui signifie : as-tu fait de moi quelqu’un qui soit tout ou partie comme Allah ou qui Lui est associé dans Sa volonté de faire ce qu’Il veut. Il lui a ensuite intimé l’ordre de changer cette expression par une autre conforme au dogme du monothéisme et de dire : "Telle est la volonté d’Allah Seul". En faisant cela, il l’a orienté vers ce qui est le mieux. Par ailleurs, l’autre version : ‘’ Telle est la volonté d’Allah puis la tienne.’’ Indique que cela est permis.

Al-Harawî explique : « Cette expression employée par l’homme en question est interdite puisqu’elle met Allah et Ses serviteurs sur un pied d’égalité. La particule ‘’et’’ désigne en arabe ce qui est ensemble et commun. Il lui a donc demandé de dire que la volonté d’Allah se réalise ‘’puis’’, après la volonté d’Allah, que untel a eu une volonté. Le terme ‘’puis’’ indique ici que cela a lieu après dans le temps.

Ibn Uthaymin explique : L’auteur (Al-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans son ouvrage Riyâd Al-Sâlihîn : « OÙ IL EST REPRIMANDABLE DE DIRE : « PAR LA VOLONTÉ D’ALLAH ET D’UNTEL » Le caractère réprimandable signifie ici que c’est interdit. Ce qui signifie que si tu dis : ‘’ Telle est la volonté d’Allah et d’untel’’ ou ‘’ Telle est la volonté d’Allah et la tienne’’ ou des expressions similaires… Ceci parce que le ‘’et’’ renvoie à une notion d’égalité entre les deux parties. C’est comme si tu avais fait d’Allah l’égal d’untel dans sa volonté. Or, c’est à Allah qu’appartient la volonté la plus parfaite, Il fait ce qu’Il veut… Aussi, lorsque le Prophète () a entendu cet homme tenir de tels propos, il l’a orienté vers une expression autorisée et lui dit donc : ‘’ Telle est la volonté d’Allah puis la tienne.’’ Puisque le terme ‘’puis’’ indique un ordre entre les deux volontés, c’est-à-dire que la volonté d’Allah est au-dessus de celle de Ses serviteurs. »

Lors de la bataille de Hunayn, le Prophète () sortit de Médine accompagné de quelques musulmans récemment convertis après la conquête de la Mecque. Certains membres de tribus avaient – avant l’Islam – un immense arbre vert sur lequel ils s’accrochaient, en direction duquel ils se rendaient chaque année et y accrochaient leurs armes pour en tirer bénédiction. Ils faisaient des offrandes et y restaient postés.

Il est rapporté d’après Abû Wâqid al-Laythî :

« Lorsqu’il prit la route de Hunayn, le Prophète () passa à hauteur d'un arbre auquel les polythéistes accrochaient leurs armes et autour duquel ils se recueillaient. On le nommait « L’arbre à nœuds ». « Messager d'Allah ! » Dirent-ils, « Désigne-nous un arbre à nœuds comme celui qu'ils ont ! » Le Prophète () répliqua : « Loin d’Allah tout défaut ! (Dans une autre version : Allah est plus grand !). Ces paroles ressemblent à celles du peuple de Moïse lorsqu’ils dirent :

« Désigne-nous une divinité comme celles qu'ils possèdent. »

Vous allez suivre pas à pas les peuples qui vous ont précédés, je vous le jure par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains. » Rapporté par Ahmad et Tirmidhî.

Malgré la récente conversion des hommes qui avaient tenus de tels propos, et qu’il ne s’était pas écoulé suffisamment de temps pour qu’ils puissent apprendre les règles de l’Islam, le Prophète () n’a pas pour autant laissé échapper l’occasion de tels propos sans les corriger et mettre en garde leurs auteurs. Il leur a clarifié ce qu’ils comportaient comme signification polythéiste tout en les mettant en garde contre de tels propos. Il ne les a pas punis ni n’a été violent puisqu’il savait que ces hommes ne s’étaient convertis à l’Islam que récemment et ignoraient le sens de leurs propos.

Les comportements à la mosquée :

Selon Anas (qu’Allah soit satisfait de lui) : un jour qu’un bédouin avait uriné dans un coin de la mosquée, les personnes présentes s’étaient levées pour le réprimander. Le Messager d’Allah les en avait empêchées en s’écriant : « Laissez-le (finir). Puis, il dit : « L’urine et les saletés ne conviennent pas à nos mosquées qui doivent être uniquement consacrées à l’invocation du nom d’Allah le Très Haut et à la récitation du Coran. » Il dit ensuite : « Vous n’aurez qu’à verser un sceau d’eau sur son urine. Vous avez été envoyés pour être indulgents et non intransigeants ! » Rapporté par Boukhari

Al-Nawawi explique : « Ce hadith nous apprend qu’il faut faire preuve de douceur avec un ignorant et lui enseigner ce qu’il faut qu’il sache sans être violent ou lui nuire s’il n’a pas commis son forfait en le prenant à la légère ou par entêtement. »

Et avec la douceur qui fut la sienne avec ce bédouin, il a malgré cela saisi l’occasion pour expliquer quelques bienséances relatives à la mosquée et la sagesse pour laquelle elles sont construites. Il a d’abord mentionné qu’il est obligatoire de purifier les mosquées de toutes souillures ou impuretés. Puis, il a mentionné pour quelle sagesse les mosquées sont construites en disant à ses compagnons et à nous aussi qui leur avons succédé : nos mosquées doivent être uniquement consacrées à l’invocation du nom d’Allah le Très Haut et à la récitation du Coran.

Allah est plus miséricordieux envers Ses créatures que ne l’est cette femme envers son enfant :

Le Prophète () a ouvert des fenêtres éclairantes. Il a suscité des vagues d’espoir dans les âmes des fidèles. Il a expliqué à ses compagnons – et donc à nous après eux – l’immensité de la miséricorde d’Allah envers Ses serviteurs de façon à ce que le désespoir ne puisse les toucher, quels que soient les péchés qu’ils aient commis. Le Prophète () a saisi l’occasion en certains évènements - qui se sont déroulés devant lui et ses compagnons – pour mettre en évidence ce sens.

Omar ibn Al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) relate l’épisode qui suit : Le Messager d’Allah () arriva un jour avec un groupe de prisonniers lorsque, soudain, une captive se mit à courir éperdument. Elle trouva finalement au milieu des captifs un enfant qu’elle prit dans ses bras, serra contre son ventre et allaita. Voyant cette scène, le Messager d’Allah () dit : « Pourriez-vous imaginer cette femme en train de jeter son enfant dans le feu ? » Nous répondîmes : « Non, par Allah ! » Il ajouta : « En vérité, Allah est plus miséricordieux envers Ses créatures que ne l’est cette femme envers son enfant. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

Selon Anas (qu’Allah soit satisfait de lui) : le Prophète () passa avec ses compagnons devant une route sur laquelle se trouvait un enfant. Lorsque sa mère l’aperçut, elle redouta que quelqu’un lui marche dessus. Elle se précipita vers lui en disant : mon fils, mon fils. Elle arriva et le prit dans ses bras. Les hommes dirent : « Ô Messager d’Allah, celle-ci ne jetterait sûrement pas son enfant en enfer. » Ce à quoi le Prophète () leur répondit avec douceur : « Non, et Allah ne jettera sûrement pas celui qu’il aime en Enfer. » Rapporté par Ahmad.

Selon Abd Al-Rahmân ibn Jubayr ibn Nafîr, un vieil homme dont les cils pendaient sur les yeux et se tenant sur un bâton est venu voir le Prophète () et dit : « Que penses-tu d’un homme qui a commis tous les péchés sans en laisser un qu’il soit petit ou grand. Si ses péchés étaient répartis entre les habitants de la terre, cela les mènerait à la perdition. Peut-il se repentir ? » Il lui demanda : « T’es-tu converti à l’islam ? » Oui, dit-il. Il reprit : « Accomplis de bonnes actions et délaisse les mauvaises et Allah fera en sorte que toutes tes actions soient considérées comme des bonnes actions. » L’homme réagit : « Même pour les gens que j’ai trahi, même pour mes péchés. » Oui, lui dit-il. Et l’homme ne cessa de dire Allahu Akbar et partit en s’appuyant sur son bâton jusqu’à ce qu’on le perde de vue. » Rapporté par Al-Tabarani et jugé authentique par Al-Albânî.

 Ibn Qutayba commente : « Il entend par là qu’il n’a pas laissé un seul péché auquel ses passions l’appelaient sans le commettre. Ceci confirme aussi ce verset :

« A l’exception de ceux qui se repentent, retournent à la foi et accomplissent de bonnes œuvres, dont Allah remplacera les péchés par de bonnes actions. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux. » (Coran 25/70).

Exploiter chaque évènement et situation pour orienter et réformer fait partie des moyens éducatifs prophétiques. Le Prophète () saisissait chaque occasion pour la transformer en une leçon simple, en peu de mots, mais au fort impact. De ce fait, l’enseignant et l’éducateur ainsi que le sage prédicateur devraient profiter de certains évènements pour éduquer et enseigner, pour orienter et réformer, comme ce fut le cas et la conduite de notre noble Prophète (). Et Allah, exalté soit-Il, dit :

« Vous avez un bel exemple à suivre dans le Messager d’Allah » (Coran 33/21).

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