Islam Web

  1. La femme
  2. Les parents

L’Islam et les personnes âgées

L’Islam et les personnes âgées

 

L’Islam et les personnes âgées

 

Louange à Allah seul. Que la paix et la bénediction d’Allah soient sur celui après qui il n’y aura point de prophète, notre maitre Mohammed, ainsi que sa famille et ses compagnons et tous ceux qui les auront suivis jusqu’au jour de la résurrection : 

Au cours de sa vie, l’homme passe par trois étapes :

L’enfance : c’est la période de faiblesse. Il a besoin d’attention et de bienveillance de qui s’occupe de lui jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne adulte.

La jeunesse : c’est la période de force et de dynamisme, de motivation et de vitalité, de travail et de productivité. Il s’occupe lui-même de ses affaires et assume tout ce qui le concerne.

La vieillesse : c’est la deuxième période de faiblesse. Ses cheveux blanchissent, il prend de l’âge, son corps s’affaiblit, sa vue et son ouïe diminuent, ses mouvements se font de plus en plus lourds, au point où il a besoin à nouveau d’aide et d’assistance, d’affection et de miséricorde. Ceci confirme parfaitement le verset suivant :

« Allah, c'est Lui qui vous a créés faibles ; puis après la faiblesse, Il vous donne la force; puis après la force, Il vous réduit à la faiblesse et à la vieillesse: Il crée ce qu'Il veut et c'est Lui l'Omniscient, l'Omnipotent.» (Coran 30/54).

L’Islam, cette religion complète, tout comme elle a accordé son importance à l’homme durant son enfance et son premier âge en préconisant de prendre soin de lui, ainsi en fait-il lorsqu’il atteint la vieillesse et le troisième âge. La religion musulmane enjoint ses adeptes à faire attention et se montrer bienveillant envers les personnes âgées, à prendre en charge leurs affaires. Plus encore, à les honorer et être bienfaisant envers eux.

Dans ses Sunans, Abû Dâwûd rapporte ce hadith avec une chaine de transmission authentique : Selon Abou Mousâ (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah () a dit : « Honorer les personnes âgées musulmanes et celui qui est versé dans le Coran - sans exagération, ni manquement -, ainsi que le dirigeant juste, est une manière de glorifier Allah le Très Haut. »

Les personnes âgées représentent la bénédiction des sociétés, les gens de bien et d’expérience, les sages qu’il faut consulter. Allah a fait en sorte que le bien se trouve auprès d’eux, comme l’a dit le Messager d’Allah () :

« Le bien s’obtient en revenant auprès des plus vieux d’entre vous. »

Et dans une version : « La bénédiction s’obtient en revenant auprès des plus vieux d’entre vous. »

Ces personnes âgées ont passé leur vie et leur enfance à éduquer leurs enfants, servir leur pays et leur société, à adorer leur Seigneur … Prendre soin d’eux lorsqu’ils arrivent à un âge avancé, que leur corps faiblit et qu’ils manquent de moyen n’est autre que leur être reconnaissant et leur rendre le bien qu’ils ont fait. Et comme le dit Allah :

« Y a-t-il d'autre récompense pour le bien, que le bien ?» (Coran 55/60).

Toute la société est à leur service :

L’Islam enjoint tous les membres de la société à prendre soin des personnes âgées, à s’occuper d’eux et à être bienfaisant à leur encontre : l’Islam a ordonné aux enfants d’être bienveillant envers les parents à leur vieillesse tout comme ils l’ont été avec eux quand ils étaient petits. Allah, exalté soit-Il, dit :

« Ton Seigneur a ordonné que Lui seul soit adoré et que les père et mère soient traités avec bonté. Si l’un d’eux, ou tous deux, doivent atteindre auprès de toi un âge avancé, garde-toi de leur montrer le moindre signe d’agacement ou de les rudoyer, mais adresse-leur des paroles délicates. Adopte envers eux une attitude pleine d’humilité et de tendresse, et dis : « Veuille, Seigneur, te montrer clément envers eux, comme ils l’ont été envers moi lorsqu’ils m’ont élevé tout petit ! » » (Coran 17/23-24).

L’Islam enjoint à ses adeptes de leur être de bonne compagnie même s’ils s’efforcent de l’appeler à la mécréance et à les fourvoyer. Allah, exalté soit-Il, dit :

« Nous avons ordonné à l’homme de bien traiter ses père et mère. Il est porté par sa mère qui endure pour lui une succession de peines et son sevrage n’a lieu qu’au terme de deux années. Sois donc reconnaissant envers Moi, ainsi qu’envers tes parents. C’est à Moi que vous ferez retour. Si toutefois ils te poussent à M’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, ne leur obéis pas, mais conduis-toi avec eux de manière convenable ici-bas. Suis la voie de ceux qui reviennent sans cesse à Moi. C’est à Moi que vous ferez retour. Je vous rappellerai alors vos œuvres. » (Coran 31/14-15).

Pour ce qui est des actes d’adoration des personnes âgées, Allah, Lui qui est le Reconnaissant, leur reconnait toutes les bonnes actions qu’ils ont pu accomplir par le passé. Etant devenus âgés et que leurs corps ont faiblis, il leur accorde certains facilités : ils ont droit à certaines dérogations et excuses. Celui qui ne peut pas prier debout peut le faire assis. Celui qui est trop faible pour jeûner en est déchargé et doit à la place nourrir des pauvres. Celui qui devait accomplir le pèlerinage mais ne peut le faire en raison de sa condition physique a la possibilité de déléguer un tiers pour le faire à sa place. Par ailleurs, Allah a intimé l’ordre aux fidèles de prendre en considération l’âge avancée de nos anciens et de ne pas les ignorer lorsqu’ils sont présents lors des actes d’adoration accomplis en commun. A ce sujet, le Messager d’Allah () a dit : « Lorsque l’un de vous dirige la prière en commun, qu’il ne la prolonge pas outre mesure, car les faibles, les malades et les vieillards prient derrière lui. Par contre, lorsqu’il prie seul, qu’il la prolonge à sa guise. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

La religion a orienté la société musulmane à prendre soin de cette catégorie de la population qui sont des enfants de la nation et leur a donné des droits sur la société :

Le premier de ces droits : le respect et la déférence :

‘Amr ibn Chou’ayb rapporte que le Messager d’Allah () a dit : « N'est pas des nôtres celui qui n'est pas clément envers les plus jeune d'entre nous et ne respecte pas le digne rang des plus âgés d'entre nous. » Hadith authentique rapporté par Abû Dâwûd et Tirmidhi qui précise : « hadith hasan sahîh ».  

Selon la version de Ahmad : « N’est pas des nôtres qui n'honore pas nos personnes âgées, n’est pas clément envers les plus jeune d'entre nous, ne prescrit pas le bien et ne proscrit pas le mal. »

Lorsqu’Abou Bakr est venu chez le Messager d’Allah () avec son père, ce dernier était très âgé. Il était venu le voir afin qu’il se convertisse à l’Islam. En le voyant, le Messager d’Allah () lui dit : « Si seulement tu avais laissé ce vieil homme à la maison afin que ce soit moi qui me déplace pour venir le voir ! » Ce à quoi Abou Bakr dit : « Ô Messager d’Allah, c’est plus à lui de venir à toi que toi de se rendre chez lui. » Il fit assoir son père devant le Messager d’Allah () qui passa sa main sur sa poitrine et lui dit : « Convertis-toi. » et l’homme s’exécuta. » Rapporté par Ahmad.

C’était, de sa part, une preuve de compassion, de bienséance et un noble comportement. Mais aussi une miséricorde pour les personnes âgées puisqu’un des droits du Messager d’Allah () est qu’on se déplace pour venir le voir mais lui a voulu à travers cette attitude enseigner une bienséance à sa communauté.

Le deuxième droit : Allah a fait des cheveux blancs une lumière et une marque de respect, une grande récompense. Le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui passe sa vie dans l’Islam jusqu’à ce que ses cheveux deviennent blancs, ils seront pour lui une lumière le jour de la résurrection. » Rapporté par Ibn Hibbân.

Le Messager d’Allah () a dit : « Aucun musulman ne passe sa vie dans l’Islam jusqu’à ce que ses cheveux deviennent blancs sans qu’Allah ne lui inscrive pour chaque cheveux une bonne action et l’en décharge d’une mauvaise. » Rapporté par Al-Dârimî et jugé authentique par Al-Albânî.

Le troisième droit : on doit les aider quand ils en ont besoin, dépenser pour eux s’ils n’ont pas d’argent, ne pas les délaisser et les négliger avec le temps. Mais tout comme ils ont servi les autres durant leurs jeunesses, on doit les servir durant leur vieillesse. Tout comme ils ont servi leur société quand ils en avaient la force, la société doit les servir maintenant qu’ils sont faibles et démunis. Même s’ils ne sont pas musulmans.

Dans le livre Al-Kharâj, du cadi Abou Youssuf, le Cheikh des Hanafites, qu’Allah lui fasse miséricorde, il est dit : « Omar ibn Al-Khattâb – qu’Allah soit satisfait de lui – est passé devant la porte d’une maison où se trouvait un homme qui demandait la charité : ‘’je suis un vieil homme, je suis aveugle.’’ Posant son bras sur son dos il lui demanda : ‘’Es-tu juif ou chrétien ?’’ Et l’homme de répondre : ‘’Je suis juif.’’ Omar lui dit : ‘’Qu’est-ce qui t’a amené à demander la charité ainsi ?’’ Et l’homme s’expliqua : ‘’ Le besoin, et mon âge avancé.’’ Omar le prit par la main et l’emmena chez lui. Il lui donna quelques biens qui lui appartenaient puis envoya un message au responsable du Trésor Public : ‘’ Regarde cet homme et ceux qui sont dans son cas. Je jure par Allah que nous n’aurons pas été juste envers eux si nous avons bénéficié de leur jeunesse puis les abandonnons durant leur vieillesse. Allah, exalté soit-Il, dit : « L’aumône légale est réservée aux pauvres, aux nécessiteux. » (Coran 9/60). Et cet homme fait partie des pauvres et des gens du Livre. Dispense-le, lui et ses semblables qui ont son âge d’avoir à payer l’impôt qui leur incombe dans tous les pays musulmans.

Lorsque Khâlid ibn Al-Walîd conclut un pacte de paix avec les hommes de Al-Hayra, il dit : « Je décrète que toute personne âgée qui est faible et ne peut travailler, atteint d’une impotence quelconque, qui avait les moyens de vivre mais s’est appauvri et est maintenant parmi les gens endettés, ils ont droit à l’aumône et je les dispense d’avoir à payer l’impôt, ils dépendent maintenant du Trésor Public. »

C’est un acte religieux et un noble comportement, pas une habitude ou une tradition :

Le respect des personnes âgées et des anciens n’est pas uniquement une belle tradition ou une pratique que les gens ont pris l’habitude de faire au sein de leurs sociétés. C’est surtout un comportement de haute valeur que nous accomplissons de bon cœur, l’âme sereine, en voulant obtenir la récompense et l’agrément divin … C’est une des fiertés de cette noble religion. Louange à Allah qui a fait de nous des musulmans.

 

 

 

 

Articles en relation