J’ai fait le Hajj avec ma femme l’année dernière, mais j’ai commis une faute et j’aimerais avoir votre avis. Le 10 du mois de Dhoul-Hijja nous avons fait le Tawâf d’al Ifadha et à cause de la maladie de ma femme, nous avons remis à plus tard le Sa‘y (la course entre al-Safa et al-Marwa) et sommes retournés à Mina où nous avons stationné le 12 de Dhoul-Hijja. A notre retour à la Mecque, un de nos proches nous a acceuillis dans sa maison à Djeddah et là j’ai eu un rapport intime avec ma femme après une abstention de 20 jours. Ensuite nous sommes retournés à la Mecque et quelqu’un nous a dit que le fait d’avoir manqué le Sa’y était une faute. Un Moufti nous a dit que nous devions faire le Sa’y et nous l’avons fait après notre retour de Djeddah à la Mecque, qu’en pensez-vous ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le va-et-vient entre al-Safa et al-Marwa est l’un de piliers du Hajj. Celui qui le manque par ignorance ou par oubli doit l’accomplir et, s’il a quitté la Mecque, il doit y retourner pour l’accomplir. Il doit rester en état de sacralisation jusqu’à ce qu’il termine ce va-et-vient car le Sa‘y et le Tawâf (circumambulation) sont considérés comme une seule chose en ce qui a trait à la désacralisation. Il est dit dans Kachâf al-Qinâ‘ : « Al-Sa‘y est un pilier du Hajj et la deuxième désacralisation (permission d’avoir des relations sexuelles avec sa femme) n’a lieu qu’après l’avoir accompli. »
Au sujet de votre rapport avec votre épouse vous êtes excusés pour votre ignorance et votre Hajj n’est pas compromis. C’est l’avis de l’école chaféite, d’une version de l’imam Ahmad (qu’Allah lui fasse miséricorde) et l’avis qu’’Ibn Taymiya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a choisi. L’imam al-Nawawi (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit dans Rawdat al-Tâlib : « Si un homme a un rapport sexuel par ignorance, oubli, trouble mental ou contrainte, son Hajj n’est pas corrompu et il ne doit pas sacrifier de bête en guise de compensation. »
Si vous avez agi ainsi délibérément, après être parvenus à la première désacralisation (rasage des cheveux et jet des cailloux), vous devez une compensation. Mais si aucune désacralisation n’a eu lieu et que vous avez fait un acte interdit, il faut alors voir lequel. Si l’acte en question a trait à la douceur de vie comme le port d’un vêtement ajusté ou l’usage du parfum, vous ne devez aucune compensation pour cause d’ignorance. Même chose pour le rapport sexuel. Mais si la faute concerne la suppression d’un rite essentiel comme le rasage ou la coupure des ongles, vous devez pour chaque faute jeûner, donner une aumône ou égorger une bête.
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