La femme en tant que personne
04/05/2009| IslamWeb
La femme en tant que personne
L’Islam est venu à une époque où certains reniaient l’humanité de la femme, d’autres en doutaient, et d’autres enfin avouaient son humanité mais la considéraient comme un être créé pour servir l’homme. Un des bienfaits de l’islam, c’est qu’il a honoré la femme. Il a insisté sur son humanité et sur le fait qu’elle est digne d’être chargée d’une responsabilité et de rentrer au Paradis. Il l’a considérée comme un être humain noble, possédant tous les droits humains de l’homme, car, en réalité, homme et femme sont deux branches d’un même arbre - un frère et une sœur, enfantés par un même père, Adam, et une même mère, Eve.
Ils sont égaux par leur origine, égaux dans leurs caractéristiques humaines générales, égaux dans la responsabilité, égaux face au jugement et dans le sort. A cet égard, le Coran nous enseigne : "Ô êtres humains ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Dieu vous observe parfaitement".
Les êtres humains, tous, hommes et femmes, ont été créés par leur Seigneur à partir d’un seul être. Il a créé à partir de celui-ci son partenaire afin qu’ils se complètent mutuellement, comme l’indique cet autre verset : "C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle". Il a ensuite propagé à partir de cette même famille de nombreux hommes et femmes, tous des serviteurs d’un même Seigneur, tous fils du même père et de la même mère. Par la fraternité, ils sont tous deux réunis.
C’est pour cela que le verset a appelé les humains à la crainte révérencielles de Dieu, leur Seigneur, et à prendre soin des liens de parenté qui les lient : " Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang.". Par cet énoncé coranique, l’homme est le frère de la femme, et la femme est la sœur de l’homme. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : " les femmes ne sont autres que les sœurs des hommes ". Quant à l’égalité entre l’homme et la femme dans la responsabilité religieuse, l’application de la religion et l’adoration de Dieu, le Coran nous apprend : " Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumônes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent de Dieu et invocatrices : Dieu a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense." [33 : 35]
Le Coran a également établi l’égalité des deux sexes devant les prescriptions religieuses et sociales fondamentales : "Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Dieu et à Son messager. Voilà ceux auxquels Dieu fera miséricorde, car Dieu est Puissant et Sage". [9 : 71]
Dans le récit d’Adam, la prescription divine est adressée aussi bien à Adam qu’à son épouse : "Et Nous dîmes : ‹Ô Adam, habite le Paradis toi et ton épouse, et nourrissez-vous-en de partout à votre guise ; mais n’approchez pas de l’arbre que voici : sinon vous seriez du nombre des injustes ". [2 : 35] Ce qui est nouveau dans ce récit, c’est que l’énoncé coranique attribue la tentation à Satan et non pas à Eve (contrairement à ce que l’on trouve dans la Thorah) : "Puis, Satan les fit glisser de là et les fit sortir du lieu où ils étaient". [2 : 36] Ainsi, Eve n’est pas la seule à avoir mangé de l’arbre, elle n’est pas non plus l’instigatrice. L’erreur est venue des deux, de même que le regret et le repentir a été exprimé par les deux. "Tous deux dirent : ‹Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants›. " [7 : 23]
Il faut noter que certains versets attribuent l’erreur à Adam en particulier et originellement : "En effet, Nous avions auparavant fait une recommandation à Adam ; mais il oublia " [20 : 115], " Puis le Diable le tenta en disant : ‹Ô Adam, t’indiquerai-je l’arbre de l’éternité et un royaume impérissable ?› " [ 20 : 120] et " Adam désobéit ainsi à son Seigneur et il s’égara " [20 : 121]. De même, le repentir lui a été attribuée seul dans le verset suivant : "Son Seigneur l’a ensuite élu, agréé son repentir et l’a guidé " [20 : 122], ce qui indique qu’il est à l’origine du péché et que la femme l’a suivi. En tous cas, Eve est la seule à porter la charge de son péché et ses conséquences ; ses filles sont certainement innocentes de son péché, et nul ne portera le fardeau d’autrui. "Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient ". [2 : 134]
Pour ce qui est de l’égalité entre l’homme et la femme face au jugement et à l’entrée au Paradis, Dieu - Exalté Soit-Il - dit (sens du verset): "Leur Seigneur les a alors exaucés (disant) : ‹En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres" [3 : 195]. Ainsi, le Coran a-t-il énoncé clairement que les œuvres ne sont pas perdues auprès de Dieu et ce, qu’elles soient accomplies par un homme ou une femme, car, en réalité, ils sont les uns des autres. Ils proviennent d’une même terre et d’une même nature. Il dit également (sens du verset): "Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions" [16 : 97] et "Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant... les voilà ceux qui entreront au Paradis ; et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte " [41 : 124]
Pour les droits financiers de la femme, l’islam a annulé ce qui se faisait dans de nombreuses nations - arabes ou non-arabes - où la femme était privée du droit de propriété, d’héritage, de la restriction de ses droits de gestion de sa propriété ou encore la tyrannie des maris qui s’emparaient de la fortune de leurs épouses. L’islam a établi pour la femme le droit à la propriété dans tous ses genres et toutes ses catégories et le droit de gérer et de disposer de leur argent dans toutes ses différentes formes licites. Il a légiféré en faveur de la femme le testament et l’héritage au même titre que pour l’homme. Il leur a accordé le droit de vendre et d’acheter, le droit de location, de faire une donation, d’accorder un prêt, de donner un leg ou une aumône, le droit de caution, de hawâlah ou d’hypothéquer… ainsi que d’autres contrats et actes. Il en résulte le droit de défendre ses biens - comme elle se défendrait elle-même - en faisant des recours devant la justice et tout autre acte légitime.