Condition de divorce en Islam
04/05/2009| IslamWeb
Condition de divorce en Islam
Une femme peut-elle demander le divorce ?
Si une femme ressent de l'aversion pour son mari pour une raison en rapport avec l'apparence de celui-ci (sa laideur par exemple) ou pour une raison religieuse (il ne pratique pas correctement l'Islam) ou à cause de son mauvais caractère et de son mauvais comportement ou en raison de conflits incessants entre eux et qu'elle craint, si elle reste mariée avec lui, de manquer à ses devoirs d'épouse et aux prescriptions divines envers son mari, elle a le droit de lui demander le divorce en échange d'une compensation financière (qui doit normalement être d'un montant équivalent ou inférieur à ce qu'elle avait reçu comme dot).
Cette procédure est désignée dans le vocabulaire islamique sous l'appellation de « Khoul’ê » et sa permission est établie aussi bien par le Coran que les Hadiths rapportés du Prophète Mohammed .
Allah dit (sens du verset) : « Le divorce (est permis pour seulement) deux fois. Alors, c'est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. Et il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce que vous leur aviez donné, à moins que tous deux ne craignent de ne point pouvoir se conformer aux ordres imposés par Allah. Si donc vous craignez que tous deux ne puissent se conformer aux ordres d'Allah, alors ils ne commettent aucun péché si la femme se rachète avec quelque bien. Voilà les ordres d'Allah. Ne les transgressez donc pas. Et ceux qui transgressent les ordres d'Allah ceux-là sont les injustes. » (S2/V229)
Le passage souligné fait justement allusion au « Khoul’ê ».
Pour ce qui est de la Tradition, il y a un Hadith du Sahih Boukhari rapporté par Ibn Abbas (Radhia Allahou Anhou) qui est très explicite à ce sujet et qui relate justement la demande de divorce que l'épouse (Radhia Allahou Anha) de Thabet Ibn Qays (Radhia Allahou anhou) avait faite et la façon dont cela s'est déroulée. Voici l’énoncé du Hadith en question :
Ibn Abbas a rapporté que la femme de Thabet Ibn Qays a dit au Prophète : « Ô ! Messager d’Allah ! Je n’ai rien à médire de Thabet Ibn Qays dans son éthique ou sa religion. Cependant je déteste l’incroyance après l’Islam. » Alors le Messager d'Allah a dit : « Tu lui rends son jardin ? » (Il le lui a donné comme dot). Elle a dit : « Oui. » Le Messager d’Allah a dit à Thabet Ibn Qays : « Acceptes le jardin et répudies-la. » (Boukhari)
Cependant, s'il n'y a aucune raison pour divorcer et que la vie commune entre les époux est tout à fait possible, la femme qui demande le « Khoul’ê » commet un péché important, comme cela émane d'un Hadith qui dit en ce sens : « Toute femme qui demande le divorce sans raison, le parfum du Paradis lui est interdit. » (Tirmidhi, Abou Dawoud, Ibn Maja...)
Il est à noter enfin que le « Khoul’ê » ne nécessite pas la présence d'un juge musulman; il peut être conclu directement entre les époux. Ainsi, si le mari l'accepte, le Nikah (lien du mariage) sera rompu immédiatement et il n'aura plus la possibilité de reprendre son épouse qu'à la suite d'un nouveau contrat de mariage.