Comment Allah traite-Il Ses serviteurs musulmans ?
18/05/2011| IslamWeb
D’après Ibn ‘Omar (), le Prophète () a dit : « Le jour de la Résurrection, le Seigneur fera venir en Sa présence, l’un de Ses serviteur musulman et le couvrira de Sa discrétion. Puis Il lui demandera : " Te souviens-tu du péché que tu as commis tel jour ? " Il répondra : " Oui, Seigneur. " Il lui demandera de nouveau : " Te souviens-tu de tel autre péché que tu as commis tel jour ? " Il répondra : " Oui, Seigneur. " Il dira : " Je t’ai caché au regard des gens à cette époque et aujourd’hui Je te pardonne. " » (Rapporté par Mouslim)
Comme sont immenses la Grâce d'Allah et Sa Bonté envers Ses serviteurs !Lorsque l’un d’eux accomplit une œuvre pie, Il la répand, la fait croître et la cultive, et amplifie sa mention. Mais lorsqu’il est éprouvé par une mauvaise œuvre qui l’écarte du droit chemin, Allah garde cela secret entre Lui et Son serviteur. Car Allah, Exalté soit-Il, aime la couverture des défauts.
Chers frères, telle est la coutume du Seigneur des Mondes vis-à-vis de Ses serviteurs. Certes, chacun de nous a eu l’occasion d’observer cette coutume divine à son égard. Que chacun d’entre nous en fasse le constat en ce qui le concerne. Nul homme n’accomplit une œuvre pie susceptible de plaire à Allah, Exalté soit-Il, aussi petite soit-elle sans qu’Allah, Exalté soit-Il, ne la répande parmi les gens telle un parfum. Mais lorsqu’il trébuche, et tombe dans la transgression, Allah, Exalté soit-Il, couvre son acte et le garde secret jusqu’au jour où les gens resurgiront face au Seigneur des Mondes. Ce jour-là, le Seigneur le fera venir en Sa présence, conformément au hadîth authentique susmentionné, et le couvrira de Sa discrétion. Puis il lui demandera : « Te souviens-tu du péché que tu as commis tel jour ? » Il répondra : « Oui, Seigneur. » Il lui demandera de nouveau : « Te souviens-tu de tel autre péché que tu as commis tel jour ? » Il répondra : « Oui, Seigneur. » Il dira : « Je t’ai caché au regard des gens à cette époque et aujourd’hui Je te pardonne. » Telle est donc la coutume d’Allah avec Ses serviteurs. Pourquoi nous traiterions nous les uns les autres différemment de la méthode qu’Allah emploie à notre égard ? Pourquoi scruterions-nous les défauts des autres ? Ne perdons pas de vue que nous aussi nous avons des défauts et que les gens ont des langues capables de nous critiquer. Scrutons donc nos propres défauts. Pourquoi voudrions-nous lever le voile dont Allah, Exalté soit-Il, aurait couvert nos frères ? A quoi bon cette suspicion ? Qui sommes-nous pour nous permettre de sonder les consciences et explorer les tréfonds des cœurs ? Qui nous a donné ce mandat ? Qui ? Chers frères, tel est le mal qui nous ronge. Il arrive en tête de nombreux problèmes à l’origine de la décadence qui domine notre vie.
Il y a une autre coutume du Seigneur des Mondes, Exalté soit-Il, vis-à-vis de Ses serviteurs : Tout individu musulman possède un fil d’œuvres pies qui le relie à Allah, Exalté soit-Il, que ce fil soit connu des autres ou non. Il se peut que je vois un homme dont l’apparence, la seule chose qu’il me soit donné de voir, soit celle d’un homme dévoyé du chemin d’Allah, Exalté soit-Il. Mais s’il m’était donné de voir dans son cœur, je trouverais un trait louable qui plaît à Allah, Exalté soit-Il. Combien nombreux sont ces traits louables et secrets qu’Allah a répartis parmi Ses serviteurs de par Sa miséricorde. Dès lors que ce fait est connu, il convient de faire preuve de bienséance lorsque l’on parle des serviteurs d’Allah. Allah nous rappelle cette vérité dans le verset suivant (sens du verset) :
« Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. » (Coran : 49/11)
Il convient donc de retenir sa langue de toute médisance à l’égard des serviteurs d’Allah. Je vois l’apparence d’Untel, mais je sais qu’Allah, Exalté soit-Il, maintient un fil qui Le relie à Ses serviteurs musulmans, un fil de rappel qui sert au repentir et au retour vers Lui, Exalté soit-Il. Comment ferais-je preuve de malséance vis-à-vis d’Allah, Exalté soit-Il ? Mon voisin dont je tire une fierté parce que je prie et il ne prie point, parce que j’assiste aux cercles du savoir et qu’il ne s’y rend guère, parce que je me suis interdis les choses illicites et qu’il s’y vautre, ce voisin sais-je ce qu’il deviendra dans un an et ce que moi-même je deviendrai ? Suis-je sûr que Satan ne saura pas trouver mon point faible pour me dévoyer après que j’ai été guidé ? Qu’il ne saura pas m’égarer pour diverses raisons ne serait-ce qu’en raison de cette suffisance dont je fais preuve ? Ce voisin que je méprise et que je médise, ai-je la certitude qu’il ne va pas se repentir à Allah, Exalté soit-Il, et qu’il ne deviendra pas, l’un des serviteurs d’Allah les plus dévots et les plus pieux ?
Cette coutume divine qui est à la base de la relation entre Allah et Ses serviteurs vise donc à nous enseigner les bonnes manières vis-à-vis des serviteurs d’Allah, elle nous enseigne d’être à l’affût de nos propres défauts tout en nourrissant de bonnes présomptions vis-à-vis de nos frères. Quand bien nous verrions un homme égaré loin d’Allah, Exalté soit-Il, et du droit chemin, nous devons lui prodiguer nos conseils les plus sincères tout en implorant Allah de le guider vers le droit chemin et envisager le jour où il deviendrait un homme pieux. Puis regardons-nous et craignons de succomber à Satan et qu’il nous induise dans l’erreur comme il l’a induit. Invoquons Allah par cette invocation que nous a apprise notre Prophète ( dans de pareils cas : « La Louange est à Allah, Qui m'a préservé des épreuves dont il est affligé et m'a préféré à beaucoup de Ses créatures. » N’oublions surtout pas qu’aucun de nous n’est à l’abri de trébucher et devenir l’un des pires serviteurs d’Allah. Qu’Allah nous fasse miséricorde et nous préserve de tous les péchés apparents ou cachés
Encore une fois gardons à l’esprit ce proverbe qui dit: « Mieux vaut un péché qui induit modestie et humilité qu’une œuvre pie qui induit suffisance et supériorité. »