Les gens et la prière pendant le mois de Ramadan

04/06/2017| IslamWeb

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons et tous ceux qui marchent sur leurs pas.

Voici une remarque et un rappel succint au sujet de la classification des gens pendant le mois de Ramadan, en ce qui a trait à l'accomplisement de ce rite éminent, du deuxième pilier de l’Islam qu'est la prière. Un rite à propos duquel Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « La prière demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps déterminés. » (Coran 4/103)
Les gens se comportent de différentes manières vis-à-vis de la prière durant le mois de Ramadan. Notre intention est de mettre en avant ces attitudes typiques afin que le musulman se méfie de tomber dans la plus pernicieuse et la plus grave d'entre elles, et cherche à adopter la plus parfaite. Nous implorons le Seigneur, exalté soit-Il, de faire en sorte que cette œuvre lui soit sincèrement vouée, qu'elle nous permette de nous rapprocher de Lui, de nous éloigner de l’Enfer, et qu’Il absolve tous nos péchés, par Sa grâce et Sa générosité. Ceci est certes en Son Pouvoir.

Première catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan et ne prie pas, ni pendant ce mois, ni pendant le reste de l’année »
Nous disons à ces personnes : quel est donc ce jeûne dont vous espérez la récompense alors que vous ne priez pas ? Ne savez-vous pas que la prière est le fondement de la religion ? Elle est aussi le pilier le plus important et le plus affirmé après la double attestation de foi ? Vous savez pourtant que celui qui l'abandonne volontairement, niant son caractère obligatoire est un mécréant selon l’unanimité des musulmans. Quant à celui qui l'abandonne par négligence et par paresse, il est également considéré comme mécréant selon l’avis correct, et ce en vertu du hadith dans lequel notre bien-aimé () a dit : « Entre la personne et la mécréance et le polythéisme, il y a certes l’abandon de la prière ». Et vous savez certainement que ni le jeûne, ni toute autre œuvre du mécréant n’est acceptée.

Deuxième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan et qui ne pratique la prière que pendant ce mois »
Un tel individu suscite la colère de son Seigneur, exalté soit-Il, et Le trahit. Il s’agit plutôt d’un adorateur du mois de Ramadan et non pas du Seigneur du mois de Ramadan ! Comme l’on dit à propos de ce type de personne : « Malheureux sont ceux qui ne connaissent leur Seigneur que pendant le mois de Ramadan. » Ainsi, celui qui délaisse la prière est un mécréant, comme nous l’avons mentionné, son jeûne et sa prière accomplie seulement durant le mois de Ramadan n’ont aucune valeur.

Troisième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan et ne connaît rien de la prière, que ce soit individuellement ou en groupe tout au long de l’année, si ce n’est la prière du vendredi et la prière du Maghrib pendant le mois de Ramadan ! »
Si cette personne ne se repent pas de son péché, elle se trouvera dans une situation très critique, encourra un grand danger et sera vouée au malheur, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salaat. » (Coran 107/4-5) Ce bon à rien se réveille lorsqu'il entend la voix du muezzin, ou plus exactement, lorsque le moment de la rupture du jeûne arrive. Il se met alors à dévorer une variété de nourritures et de boissons. Ensuite il se dirige mécaniquement – comme d’habitude – vers la mosquée. D’ordinaire, pendant le mois de Ramadan, la mosquée est pleine au moment de la prière du Maghrib, si bien qu’il arrive qu’il n’y ait pas assez de place pour accueillir tous les fidèles. Quant aux autres prières cette personne ne s’en acquitte pas, et il n’est de force et de puissance qu’en Allah, le Très-Haut, l’Incommensurable. Si en plus de la prière de groupe, cette personne délaisse totalement la prière, elle est alors en grave danger, qu’Allah nous accorde le salut.

Quatrième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, délaisse les prières de Fadjr, du Dhuhr, de l`Asr en groupe, les prie chez-lui et parfois en dehors des heures prescrites »
Certaines personnes passent les nuits de ce mois béni et ses moments illustres dans le péché : entre les veillées du vice, et les innombrables réunions passées à commettre des péchés. Ces personnes passent leurs nuits en suscitant la colère d’Allah, exalté soit-Il, utilisent les grâces d’Allah, exalté soit-Il, qu’elles soient visibles ou invisibles dans des domaines qui suscitent Son courroux contre eux et les éloignent de Son agrément.
Nul n’ignore que celui qui délaisse la prière obligatoire jusqu’à ce que son temps prescrit soit écoulé, sans excuse légitime, ne sera jamais dégagé de sa responsabilité, même s’il refait mille fois sa prière, étant donné que chaque acte d'adoration doit être accompli dans un délai déterminé et ne peut être valide que pendant ce délai. Enfin, celui qui délaisse sciemment la prière en passant une nuit blanche dans le péché, a certes commis l’un des pires péchés capitaux.

Cinquième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, délaisse la prière de Fadjr tout au long de l’année et il se peut qu’il la prie pendant le mois de Ramadan s’il est réveillé ! »
Un certain nombre de personnes ont été éprouvées par l'abandon de la prière de Fadjr en congrégation, ou en son temps prescrit. Il y a même des gens qui fréquentent régulièrement les mosquées et oublient ou font semblant d’oublier qu’il y a une cinquième prière appelée « la prière du Fadjr », étant donné qu’ils veillent tard la nuit toute l’année.
Certains délaissent cette obligation religieuse volontairement ou parce qu’ils ne lui accordent aucune considération. Parallèlement, ces même personnes, règlent avec beaucoup de zèle leurs réveils afin d’arriver à l’heure à l’université ou au travail ! S'ils s’acquittent de cette prière pendant le mois de Ramadan ce n'est pas par diligence, mais parce qu’elle coïncide avec le moment où il est réveillé (pour le repas de Sahûr) ! Nous disons à ces gens-là, rappelez-vous : « Les prières les plus pénibles pour les hypocrites sont les prières de l`Ichâ’ et du Fadjr... ». Telle est la sentence de votre Prophète (). Connaissez-vous, cher frère, le châtiment réservé à l’hypocrite ?

Sixième catégorie
« Celui qui jeune le mois de Ramadan mais ne connaît ni le chemin de la mosquée, ni la prière en groupe, que ce soit pendant ou en dehors du mois de Ramadan. »
Il existe une catégorie de personnes privées du bien, ainsi que de l’ombre protectrice des maisons d’Allah, exalté soit-Il, puisse-t-Il tous nous guider. Ces gens-là ne fréquentent pas les mosquées, et ne connaissent pas la prière en groupe, pas même pendant ce mois béni où les bénédictions tombent du ciel et où les cœurs aspirent à leur Créateur et à plus forte raison, ne les fréquentent pas le reste de l’année.
`Abd Allah ibn Mas’ûd, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « A notre époque, seul une personne dont l’hypocrisie était bien connue n’assistait pas à la prière en commun. » (Mouslim) Partant, une personne sensée peut-elle accepter d’être connue dans son cartier comme étant untel, celui qui n’assiste pas à la prière en groupe, untel l’hypocrite ?

Septième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en étant très motivé au début pour l’accomplisssement de la prière, puis qui paresse au bout de quelques jours, surtout pendant les jours illustres à la fin du mois »
Le musulman intelligent s’efforce autant que possible de tirer profit des jours et des saisons du bien. En effet, la vie est courte, les péchés sont nombreux et l’enjeu est grand. Le Ramadan est la saison de la diligence et des œuvres et non celle du sommeil et de la paresse. Néanmoins, certaines personnes prises dans l'engrenage de la vie, empruntent la voie du bien et font preuve de zèle au début du périple, mais très vite se laissent prendre aux distractions, se démotivent et perdent courage. Or, il est bien dommage d’être négligent à la fin du mois de Ramadan, pendant les jours et les nuits illustres qui n’ont pas leur pareil le reste de l’année. Les seuls mérites de la nuit d’al-Qadr suffisent pour que nous comprenions cela.

Huitième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, assiste à la prière de Tarâwîh avec assiduité, mais qui, en même temps, néglige les prières obligatoires. »
Il est évident que les obligations religieuses ont préséance sur les œuvres surérogatoires, que l’obligation passe avant la recommandation. Que dire donc de celui qui néglige les prières obligatoires, soit à cause du sommeil, soit à cause de distractions qui ne concordent pas avec l’esprit de ce mois béni ? Dans le même temps, ce même genre de personnes est on ne peut plus assidu à la prière de Tarâwîh. Une telle personne est injuste envers elle-même en négligeant les actes obligatoires tout en se souciant des actes de dévotion qui ont vocation à être surérogatoires et font office de supplément.

Neuvième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, prie en groupe, mais n’est pas ponctuel, au point de manquer la Takbîrat Al-Ihrâm avec l’imam, voir la prière de groupe et de ne pas accomplir les prières surérogatoires avant et après les prières obligatoires. »
Beaucoup de jeunes gens, et même des personnes que l’on dit vertueuses, sont victimes de cette chose, étant donné qu’on ne les retrouve que dans les derniers rangs en train de rattraper leur prière. Nous disons à tous ces gens : ne voulez-vous pas être de ceux à propos desquels le Prophète, , a dit :
« Celui qui assiste, pendant quarante jours, à la prière collective dès la Takbîrat al-Ihrâm, Allah le préservera de deux choses : de l'Enfer et de l'hypocrisie. » (Hadith hasan).
N’oubliez pas non plus les propos du Messager d’Allah () : « Les meilleures rangées pour les hommes (lors de la prière) sont les premières et les plus mauvaises sont les dernières. » (Mouslim)

Dixième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, est assidu aux prières de groupe et pour qui le mois de Ramadan est un moyen de renforcer et augmenter sa foi. »
Ce groupe est celui des pensionnaires de la mosquée qui jouissent de l’assistance d’Allah, exalté soit-Il. Le mois de Ramadan a un grand impact sur leur vie. Ces gens-là font montre d’une telle assiduité dans leur ponctualité à la mosquée, où ils arrivent au moment de l’appel à la prière, voire un peu avant, et dans leur présence au premier rang ; à ceux-là nous leur disons : louez et remerciez Allah, exalté soit-Il, demandez-Lui de vous accorder Ses bienfaits, aspirez à Ses faveurs et implorez-Le de vous raffermir dans cette voie pendant Ramadan et en dehors de celui-ci, et méfiez-vous de ne pas construire d’une main puis de détruire de l’autre !

Onzième catégorie
« Celui qui jeûne le mois de Ramadan, ainsi que les jours où il est recommandé de jeûner, fait des efforts dans les actes de dévotion, qu’ils soient obligatoires ou surérogatoires et pour qui la prière occupe la plus grande part dans la vie »
Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de nous permettre de faire partie de cette catégorie. Ces gens-là sont voués à un Paradis luxuriant et ombragé. Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, dépeint ce Paradis en disant : « Il existe sur terre un Paradis : celui qui n’y entre pas, n’entrera pas au Paradis de l’au-delà. » Malgré tout cela, ces personnes œuvrent tout en craignant que leurs œuvres ne soient pas acceptées. Que dira donc celui qui, en plus d’avoir été malfaisant, s’est permis de se sentir à l’abri du châtiment du Seigneur des mondes, s’est attaché aux textes invoquant la promesse de salut, de rémission des péchés, de miséricorde et à négligé, et feint d’oublier ce qui a été mentionné dans les textes invoquant le châtiment, ainsi que des choses terribles, des affres considérables dont juste le fait de les entendre ferait fondre les cœurs – puisse Allah, exalté soit-Il nous accorder le salut.
Pour finir, voici une invitation de la part d’un Seigneur Généreux, Miséricordieux, à qui nous avons, depuis si longtemps, été prompt à désobéir, tandis qu’Il témoigne de Son affection envers nous par le biais des grâces et des miséricordes (sens du verset) :
« Dis : ‘Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés.’ » (Coran 39/53) Certes, Il pardonne tous les péchés, petits et grands (sens du verset) : « Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux.’ » (Coran 39/53) Toutefois, il est impératif de s’acquitter d’une chose à savoir (sens du verset) : « Et revenez repentant à votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui » (Coran 39/54).
Cher frère, revenez à Allah, exalté soit-Il, soumettez-vous à Lui comme il se doit et dites implicitement et explicitement (sens du verset) :
«Seigneur, nous avons agi injustement envers nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas, et si Tu nous refuses Ta grâce, nous serons à jamais perdus.» (Coran 7/23)
Souvenez-vous également que vos péchés, aussi nombreux soient-ils, seront transformés par Allah, exalté soit-Il, en bonnes actions... oui, en bonnes actions ! Ne vous livrez pas à satan, ni à ses stratagèmes, soyez de ceux que le Seigneur de la création, a qualifié de (sens du verset) :
« Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 25/70)
Enfin, nous implorons Allah, exalté soit-Il, par les Paroles qu’Il nous a enseignées (sens des versets) :
• « Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos cœurs après que Tu nous as guidés; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le Grand Donateur ! » (Coran 3/8)
• « Seigneur, c'est en Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons [repentants]. Et vers Toi est le Devenir. » (Coran 60/4)

C’est ainsi que nous terminons, et Allah est plus Élevé, plus Savant, plus Puissant et plus Généreux. Nous plaçons notre confiance en Lui et il n’est de force et de puissance qu’en Lui.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
 

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