Il est répréhensible d’assister à la prière en groupe pour celui qui dégage une odeur qui incommode les fidèles

2-9-2024 | IslamWeb

Question:

Quel est le statut de délaisser une prière en groupe à cause d’une odeur qui se dégage des aisselles sachant que cette odeur incommode les fidèles et qu’il n’est pas toujours possible de se laver avant de se rendre à la mosquée.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si cette odeur est forte au point d’incommoder les fidèles et qu’il n’est pas possible de la faire disparaître en se lavant ou en utilisant des produits adéquats alors cette personne est excusée et il lui est permis de ne pas assister à la prière en groupe. Plus encore, il est même répréhensible pour une telle personne d’y assister justement pour ne pas que cette odeur incommode les fidèles. Pour preuve, le hadith du Prophète () a dit : « Que celui qui a mangé de cette plante, c’est-à-dire de l’ail, ne s’approche pas de nos mosquées jusqu’à ce que son odeur disparaisse. » (Mouslim)
Dans une autre version de Mouslim : « car ce qui incommode les hommes incommode aussi les anges. »
Dans son ouvrage Sharh Sahih Mouslim, Al-Nawawi a dit : « Cette déclaration interdit à toute personne qui a mangé de l’ail ou autre aliment similaire d’assister à la prière en groupe. C’est l’avis de la majorité des savants sauf celui d’un savant que le cadi ‘Iyâd a mentionné stipulant que cette interdiction est spécifique à la mosquée du Prophète () puisque dans une version du hadith il est dit : « qu’il ne s’approche pas de notre mosquée. » Or, l’argument de la majorité des savants pour appuyer leur avis est la version disant : « qu’il ne s’approche pas de nos mosquées. » Ensuite, cette interdiction concerne le fait de venir dans les mosquées quand on dégage une mauvaise odeur et elle ne concerne pas l’ail ni l’oignon ni un autre aliment. En effet, ces aliments sont licites à la consommation. Ce point est l’objet du consensus des savants dont les avis sont dignes d’être pris en considération. Le cadi ‘Iyâd rapporte des savants de l’école Dhâhirite (les littéralistes) qu’ils considèrent qu’en manger est interdit puisque cela empêche de se rendre à la mosquée ce qui est pour eux une obligation qui incombe à chaque fidèle. Alors que pour appuyer leur avis, la majorité des savants se réfèrent au hadith lié à cette question dans lesquels le Prophète () a dit : « Tu peux en manger, car je converse avec quelqu’un avec qui tu ne converses pas. » Et aussi : « Ô gens, je n’ai pas le droit de décréter interdit ce qu’Allah m’a autorisé. » Les savants ont dit : « On peut accorder le même statut que l’ail, l’oignon et le poireau à tous les aliments qui dégagent une mauvaise odeur et même à d’autres choses. Le cadi a dit : « On peut attribuer le même statut à qui mange des navets et rote. » Il ajoute : « Ibn Al-Murâbit affirme qu’on peut dire la même chose de qui dégage une mauvaise haleine ou une odeur émanant d’une blessure. » Le cadi poursuit : « Par analogie, les savants ont déduit que cela concerne tous les lieux de rassemblement pour la prière et non pas que les mosquées. Donc, les lieux de prière pour le Aïd et les funérailles ou autres lieux dans lesquels les fidèles se réunissent pour accomplir leurs actes de culte. Et on peut en dire autant des lieux où les fidèles se réunissent pour apprendre la religion, évoquer Allah, donner des repas et autres. En revanche, on ne peut en dire autant d’autres lieux comme les marchés et autres endroits similaires. » Fin de citation.
Le résumé de la Fatwa : Il est répréhensible à une personne qui dégage une odeur qui incommode les fidèles d’assister aux prières à la mosquée et il en est excusé.

Et Allah sait mieux.
 

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