Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si la réalité est telle que vous l'avez mentionnée et que ce travail consiste à apporter de l'alcool à ces personnes âgées, il vous est alors interdit de continuer dans ce travail, car il s'agit là d'une entraide dans le mal alors qu'Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. [...] » (Coran 5/2)
Vous devez donc quitter ce travail.
Quant à l'argent que vous avez gagné avec ce travail, vous devez vous débarrasser de sa partie illicite en évaluant la partie de votre salaire que vous avez touchée pour avoir apporté de l'alcool. Vous devez prélever de votre argent la partie que vous pensez être suffisante pour acquitter votre conscience, et la dépenser dans des actes de charité, non pas dans l'intention de faire l'aumône, mais bien dans l'intention de vous débarrasser de cet argent illicite. Le musulman n'a pas le droit de dépenser cet argent pour lui-même ou les personnes dont il a la responsabilité sauf s'il est dans le besoin. Dans ce cas, il doit en prélever uniquement ce qui suffit à combler ses besoins. Al-Nawawî a dit en citant al-Ghazâlî , qu'Allah leur fasse miséricorde, : « Il peut en faire aumône à lui-même et ses enfants s'ils sont pauvres, car s’ils sont pauvres, ils y ont donc droit et méritent même plus que quiconque cette aumône. » (Al-Madjmû')
Quant à l'argent que vous avez déjà touché et que vous avez dépensé, vous devez également prélever dessus la part provenant d’une source illicite sauf si vous ignoriez l'illicéité du fait d'apporter de l'alcool. Le cheikh Ibn Bâz, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « S'il l'a fait par ignorance, il peut alors garder ce qu'il a acquis auparavant et son cas dépend d’Allah. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : "[...] Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu'il a acquis auparavant ; et son cas dépend d'Allah. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu ! [...]" (Coran 2/275)
Ainsi, s’il était ignorant (de la prescription), il peut garder ce qu'il a acquis auparavant. Par contre, s’il la connaissait, mais qu'il a fait preuve de laxisme, il doit faire aumône de la partie illicite de ce qu'il a acquis. Si la moitié, le tiers ou le quart de son argent a été acquis illicitement, il doit donc en faire aumône aux pauvres et aux nécessiteux. Cependant, s’il ignorait que cela était illicite puis l'a appris et s'en est repenti, il peut alors garder ce qu’il a acquis auparavant et son cas dépend d'Allah. »
Et Allah sait mieux.