Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
En principe, un musulman est innocent de toute faute dont on l’accuse, et a fortiori s’il est accusé d’apostasie. En effet, si l'on sait avec certitude qu'une personne est musulmane on ne peut l'accuser de mécréance qu’avec la même certitude. Allah, exalté soit-Il, dit : « Ô vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait. » (Coran : 49/6)
Partant, si cet homme nie le fait d’avoir prétendu être un prophète ou d’avoir un lien avec une personne prétendant cela, il faut le croire jusqu’à preuve du contraire et à plus forte raison s’il a prononcé les deux attestations de foi devant les gens et a proclamé être innocent de cette accusation.
Nous attirons votre attention sur le fait que taxer un musulman de mécréant est quelque chose de grave. Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Prophète () a dit : « Lorsqu’un homme dit à son frère : “O mécréant !”, alors l’épithète est méritée par l’un des deux. » (Bukhârî, Muslim) Muslim ajoute dans sa version : « soit il dit vrai, soit sa parole retombe sur lui. » Les oulémas disent que le mot mécréant dans le hadith doit être compris comme la mécréance mineure et ils se basent sur le hadith de Thâbit Ibn Dhahhâk rapporté par al-Bukhârî pour dire cela. Dans ce hadith, Thâbit rapporte que le Messager d’Allah () a dit : « Maudire un croyant revient à le tuer et quiconque taxe un croyant de mécréance, c'est comme s’il le tuait. » Tuer n’est pas un acte de mécréance mais il a établi une comparaison entre cet acte et le fait de taxer un croyant de mécréant.
Cheikh al-Islam, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le Prophète () l’a nommé “frère” lorsqu’il dit : “alors l’épithète est méritée”. Or, si l’un deux était totalement sorti de l’islam, il n’aurait pas été son frère. » Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son ouvrage al-Mughnî : « Ces hadiths doivent être pris au sens de l’exagération et de la ressemblance aux mécréants et pas au sens propre. »
Et Allah sait mieux.