Comment une personne peut savoir qu'elle a vraiment la foi ?
4-5-2014 | IslamWeb
Question:
Salam Alaykum, Comment une personne peut savoir qu'elle a vraiment la foi ? Si on tombe sur des versets mentionnant les gens qui sont en doute, comment ne pas se sentir concernés et ne pas éprouver la peur de faire partie de ces gens ? Quand j'ouvre une page de traduction de Coran et que je tombe sur un verset, qu'il parle d'enfer ou de paradis, je me sens directement concerné, est-ce normal ? Merci pour votre réponse.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
L'homme peut s'assurer de l’authenticité de sa foi en adhérant au dogme des piliers de la foi en Allah, exalté soit-Il, ainsi qu'à travers son amour d'Allah et de son Messager et la prévalence de cet amour sur son amour de toute autre chose. Cette authenticité se manifeste également en accomplissant des actes d'obéissance et en évitant les actes de désobéissance, à travers sa joie à accomplir des actes d'obéissance et son aversion lorsqu’il accomplit des actes de désobéissance. En effet, le Prophète (Salla Allahou Alaihiwa Sallam) a dit : « Quiconque se réjouit de sa bonne œuvre et s'afflige d'avoir commis un mauvais acte, est certes un croyant. » (al-Tirmidhî, Ahmad, al-Hâkim). Il existe bien d'autres signes permettant à l'homme de s'assurer de l’authenticité et de la force de sa foi.
Parmi ces signes figurent aussi la certitude en Allah et l'attachement à Lui. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin d'Allah. Ceux-là sont les véridiques. » (Coran 49/15)
Cela ne veut pas dire que la peur et le doute de l'homme d'être un hypocrite prouve qu'il n'ait pas vraiment la foi. Au contraire, les Compagnons craignaient eux-mêmes d'être des hypocrites. Or, ce sont les gens qui avaient la foi la plus parfaite et les cœurs les plus sincères après les prophètes. En effet, Boukhari a rapporté qu'Ibn Abî Mulayka a dit : « J'ai connu trente Compagnons du Prophète (Salla Allahou Alaihiwa Sallam) et tous craignaient d'être hypocrites. »
Al-Hâfizh a dit : « Cela ne signifie pas qu'ils étaient hypocrites, mais cela relève plutôt du scrupule religieux et de la piété, qu'Allah soit satisfait d'eux. » (Al-Fath)
On comprend de tout cela que cette peur les poussait à multiplier les actes d'obéissance et d'adoration envers Allah, exalté soit-Il. Toutefois, l'homme doit se méfier de cette peur afin qu’elle ne le pousse pas à désespérer de la miséricorde d'Allah, exalté soit-Il, car elle ne serait alors ni louable ni naturelle, mais serait une inspiration du diable. Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « J'ai entendu Cheikh al-Islâm ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, dire : "La peur est ce qui empêche de désobéir à Allah. Ce qui va au-delà de cela n'est pas nécessaire, plonge dans le désespoir, ce qui revient à manquer de révérence vis-à-vis de la miséricorde d'Allah, exalté soit-Il, qui prévaut pourtant sur Sa colère et ce par ignorance." » (Madâridj al-Sâlikîn)
Il en est de même concernant la peur de faire partie des gens de l'Enfer ainsi que de l'espoir de faire partie des gens du Paradis. Cela est une bonne chose tant que la peur ne conduit pas à désespérer de la miséricorde d'Allah et que l’espoir ne conduit pas à se croire à l'abri de Son châtiment.
Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Dans son cheminement vers Allah, le cœur est tel un oiseau dont l'amour est la tête et les deux ailes sont la peur et l'espoir. Lorsque la tête et les ailes sont saines, l'oiseau vole convenablement. Lorsque l’oiseau est décapité, il meurt et lorsqu'il perd ses ailes, il est alors à la merci de tout chasseur et prédateur. Toutefois, les Anciens disaient qu'il est préférable que l'aile de la peur soit un peu plus forte que celle de l'espoir lorsque la personne est en bonne santé et que l'aile de l'espoir soit un peu plus forte que celle de la peur lorsque l’on est à l’article de la mort. Telle était la ligne de conduite d'Abû Sulaymân et d'autres. Il a dit à ce propos : "Il incombe au cœur d’être dominé par la peur, car il devient corrompu lorsqu'il est dominé par l'espoir."
D'autres ont dit : "La meilleure situation est que l'espoir et la peur s'équilibrent et que l'amour domine, car l'amour est la monture, l'espoir encourage cette dernière à marcher plus vite, la peur lui sert de guide et Allah est Celui qui permet d’arriver à destination de par Sa grâce et Sa générosité." » (Madâridj al-Sâlikîn)
Et Allah sait mieux.