Impliquée contre son grés dans l'achat d'une maison à crédit

14-5-2014 | IslamWeb

Question:

Salam alaykoum, Ma belle-mère veut acheter une maison et comme elle n'a pas les moyens elle a demandé à mon mari de l'acheter et de prendre un crédit sans même me demander mon avis. La signature s'est faite très vite, mon mari m'en a parlé mercredi soir et vendredi il était déjà parti chez ses parents pour signer le compromis de vente samedi. Tout s'est fait précipitamment de manière à ce je n'ai pas mon mot à dire. Il faut savoir que nous sortons tout juste d'un crédit de 10 ans, et que comme je suis aujourd'hui pratiquante je suis contre tout nouveau crédit. Mon mari m’a bien fait comprendre qu'il a fait tout son possible pour ne pas me mêler à cette acquisition. Seulement pour pouvoir signer ce compromis, il faut fournir une procuration vu qu'on est lié maritalement, l'achat se fait au nom de monsieur et madame. Mon mari m'a tout d'abord menacé de faire une séparation de biens si je ne signais pas, j'ai dû donc signer, à contre cœur, sous la pression. Mon mari même si il est conscient de ce qu'il fait, veut faire plaisir à sa mère, il veut m'impliquer le moins possible. Est-ce que le fait d'avoir signé cette procuration contre mon gré, mon cœur n'y était pas, signifie que je suis impliquée moi aussi dans cet interdit ? Comment puis-je annuler cette procuration ? Comment dois-je réagir avec ma belle-mère? Mon mari ? Merci pour vos conseils j'ai vraiment besoin d'aide.

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Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Vous avez bien fait de suivre la voie de la droiture et nous prions Allah, le Très Haut, de vous protéger, de préserver votre religion et d’accentuer votre piété, votre guidance et votre droiture.

Concernant ce contrat, s’il renferme du Riba, alors vous avez fauté et péché en agréant l’agissement de votre mari par votre signature ; car il est interdit d’aider à commettre le Riba quoi qu’il en soit ! Allah, le Très Haut, dit : « Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » (Coran 5/2).

L’imam Mouslim a rapporté d’après Djâbir (Radhia Allahou Anhou) que le Prophète () a dit : « Allah a maudit celui qui pratique l’usure, celui qui la fait pratiquer aux autres, celui qui rédige un contrat la concernant et les deux qui y assistent en tant que témoins. »

La nécessité qui repousse toute réprobation est celle contraignante que les oulémas ont défini de la façon suivante : c’est une nécessité où la menace provient d’un individu capable de l’exécuter, où il y a une grande conjecture que la menace va être exécutée s’il n’acquiesce pas à sa requête, ou qu’il en résulte un grand préjudice comme le meurtre ou des coups durs ou la séquestration ou la prison ou la confiscation de tous les biens ou d’une partie s’ils sont abondants, etc.

Si cela n’atteint pas ce degré de contrainte, alors ce n’est pas une nécessité et de là le repentir sincère devient obligatoire et un devoir de ne plus le refaire à l’avenir.
Concernant votre mari et sa mère il faut les conseiller avec douceur et leur rappeler de se repentir.

Si la transaction n’a pas été achevée et qu’il est encore possible de l’éviter et de retirer votre procuration, alors il faut y recourir.
Mais si la transaction a été achevée et que le crédit a été reçu, c'est une évidence qu'il n’y a plus aucun intérêt à le retirer !

Et Allah sait mieux.