Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La lettre Sâd se prononce Sîn dans certaines récitations du Coran dans les versets suivants (sens des versets) :
• « ÇåúÏöäóÇ ÇáÕöøÑóÇØó ÇáúãõÓúÊóÞöíãó (Guide-nous dans le droit chemin (Sirât) » (Coran 1/6)
• « ãóäú ÐóÇ ÇáóøÐöí íõÞúÑöÖõ Çááóøåó ÞóÑúÖðÇ ÍóÓóäðÇ ÝóíõÖóÇÚöÝóåõ áóåõ ÃóÖúÚóÇÝðÇ ßóËöíÑóÉð æóÇááóøåõ íóÞúÈöÖõ æóíóÈúÕõØõ æóÅöáóíúåö ÊõÑúÌóÚõæäó (Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend [Yabsut](Ses faveurs.) Et c'est à Lui que vous retournerez.) » (Coran 2/245)
• « [...] æóÇÐúßõÑõæÇ ÅöÐú ÌóÚóáóßõãú ÎõáóÝóÇÁó ãöäú ÈóÚúÏö Þóæúãö äõæÍò æóÒóÇÏóßõãú Ýöí ÇáúÎóáúÞö ÈóÕúØóÉð ÝóÇÐúßõÑõæÇ ÂóáóÇÁó Çááóøåö áóÚóáóøßõãú ÊõÝúáöÍõæäó (Et rappelez-vous quand Il vous a fait succéder au peuple de Noé, et qu'Il accrut votre corps en hauteur (et puissance) (Basta). Eh bien, rappelez-vous les bienfaits d'Allah afin que vous réussissiez.) » (Coran 7/69)
• « Ãóãú ÚöäúÏóåõãú ÎóÒóÇÆöäõ ÑóÈöøßó Ãóãú åõãõ ÇáúãõÕóíúØöÑõæäó (Possèdent-ils les trésors de ton Seigneur ? Ou sont-ils eux les maîtres souverains (Musaytirûn) ?) » (Coran 52/37)
• « ÝóÐóßöøÑú ÅöäóøãóÇ ÃóäúÊó ãõÐóßöøÑñ áóÓúÊó Úóáóíúåöãú ÈöãõÕóíúØöÑò (Eh bien, rappelle ! Tu n'es qu'un rappeleur, et tu n'es pas un dominateur sur eux (Musaytir).) » (Coran 88/21-22)
La raison de cette prononciation de la lettre Sâd comme le Sîn est que la lettre Sâd du mot dont la prononciation change est à l’origine la lettre Sîn. En effet, le terme « al-Sirât » (le chemin) [avec un Sâd] est dérivé du terme « sarata » [avec un Sîn]. C'est donc pourquoi il a été prononcé par Ibn Kathîr et Ruways comme un Sîn. Quant aux termes « yabsut » (étendre) et « basta » (hauteur et puissance) [tous deux composés d'un Sâd], ils sont dérivés du terme « al-Bast » [avec un Sîn]. C’est d’ailleurs ainsi qu’on les trouve écrits dans certains versets comme ceux-ci (sens des versets) :
• « [...] ÞóÇáó Åöäóø Çááóøåó ÇÕúØóÝóÇåõ Úóáóíúßõãú æóÒóÇÏóåõ ÈóÓúØóÉð Ýöí ÇáúÚöáúãö æóÇáúÌöÓúãö ۖ æóÇááóøåõ íõÄúÊöí ãõáúßóåõ ãóä íóÔóÇÁõ ۚ æóÇááóøåõ æóÇÓöÚñ Úóáöíãñ (Il dit : "Allah, vraiment l'a élu sur vous, et a accru sa part (Basta) quant au savoir et à la condition physique." - Et Allah alloue Son pouvoir à qui Il veut. Allah a la grâce immense et Il est Omniscient.) » (Coran 2/247)
• « Çááóøåõ íóÈúÓõØõ ÇáÑöøÒúÞó áöãóäú íóÔóÇÁõ ãöäú ÚöÈóÇÏöåö æóíóÞúÏöÑõ áóåõ Åöäóø Çááóøåó Èößõáöø ÔóíúÁò Úóáöíãñ (Allah dispense largement (Yabsut) ou restreint Ses dons à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Certes, Allah est Omniscient.) » (Coran 29/62)
Quant aux deux derniers termes « al-Musaytirûn » et « musaytir », ils sont tous deux dérivés du terme « al-Saytara ». Dans ce terme, le Sîn est influencé par la présence du Tâ' (emphatique) et devient Sâd en raison de la force de ce dernier et du fait que ces deux lettres ont les mêmes caractéristiques d'Itbâq (emphase) et d'Isti’lâ' (domination).
Ces termes sont donc tantôt récités comme avec un Sîn, tantôt comme avec un Sâd et tantôt des deux façons, en fonction de la récitation coranique. Dans ce cas, le terme est inscrit avec un Sîn au-dessus de la lettre Sâd ou inversement.
Par exemple, dans la transcription du Coran d'après la récitation de Hafs, l'indication de la prononciation d'un Sîn ou d'un Sâd est tirée de cette règle, suivie par les exemplaires du Coran transcrits selon la méthode dite d'al-Châtibiyya. C'est ainsi le cas pour les termes « yabsut » [avec un Sâd] et « al-Musaytirûn » [avec un Sâd]. En effet, ces deux termes ont été rapportés par Hafs avec un Sîn ainsi qu'avec un Sâd.
Ces deux termes sont donc transcrits dans l'exemplaire du Coran avec un Sâd au-dessus duquel se trouve un petit Sîn pour le terme « yabsut » et un petit Sîn en-dessous du Sâd pour le terme « al-Musaytirûn ». Cela permet d'indiquer que ces deux termes doivent être prononcés comme avec un Sîn pour le terme « yabsut » et comme avec un Sâd pour le terme « al-Musaytirûn ». En effet, les deux prononciations existent dans la récitation selon Hafs comme l'ont mentionné al-Djazarî dans son livre intitulé al-Nachr et al-Dibâ' dans son livre intitulé Sarîh al-Nass Fî al-Kalimât al-Mukhtalif Fîhâ 'An Hafs.
Et Allah sait mieux.