Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Un musulman qui meurt du virus corona doit, comme tout autre musulman, être lavé. La toilette mortuaire du musulman est une obligation et on ne peut
en être dispensé quand on est en mesure de le faire. Selon l’avis de la majorité des savants, cela fait partie des obligations de suffisance communautaire (Fard Kifâya) qui concerne la communauté dans son ensemble c'est-à-dire que si une partie de la communauté s’en charge toute la communauté en est dispensé mais si personne ne le fait alors tout le monde est coupable d’un péché. Certains d’entre eux ont même mentionné que cela faisait l’objet d’un consensus. Néanmoins, d’autres savants considèrent que la toilette mortuaire est une sunna mais pas obligatoire.
Il est dit dans la Mawsû’a al-Fiqhiyya : « La majorité des savants considèrent
que cela fait partie des obligations de suffisance communautaire (Fard Kifâya) : si une partie de la communauté s’en charge toute la communauté en est dispensé puisque leur acte suffit à assumer cette responsabilité pour tous. Ceci en raison du hadith : « Le musulman a six droits sur son coreligionnaire. Et parmi ces droits il cita : Le laver lors de son décès. » Le texte de base qui justifie cette pratique est le suivant : « Les anges ont lavé la dépouille d’Adam, , et dirent : : Ô fils d’Adam, ceci est votre tradition. » Quant à l’avis émanant des malékites qui dit que c’est une sunna, seuls Ibn Hâjib et d’autres ont considéré cet avis correct.’ Fin de citation. Il est donc obligatoire de procéder au lavage mortuaire du défunt et de prendre toutes les précautions nécessaires afin que le virus ne se propage pas à celui qui lave le corps. Et s’il n’est possible que de verser de l’eau sur le corps d’une certaine distance pour ne pas avoir à le toucher mais que cette eau l’atteigne bien, alors cela est suffisant. Et si tout cela n’est pas possible et qu’il est avéré que laver la dépouille cause un préjudice à qui procéderait au lavage et qu’il pourrait être touché par le virus alors on ne lavera pas le défunt avec de l’eau mais on lui fera les ablutions sèches si cela est possible. On essuiera son visage et ses mains avec de la terre comme l’ont énoncé les juristes, à savoir que dans le cas où il est impossible de procéder au lavage du défunt avec de l’eau, on se rabat sur les ablutions sèches. Mais s’il est également impossible de faire les ablutions sèches alors ce ne sera plus obligatoire de les faire. Mais dans tous les cas, il faudra effectuer la prière funéraire pour le défunt. Al-Dassûqî a dit dans sa Hâshiya : ‘ S’il n’est pas possible de procéder au lavage d’un défunt ni aux ablutions sèches, comme dans le cas où il y aurait un grand nombre de morts, alors, bien que la toilette mortuaire soit requise en principe, il ne sera plus obligatoire de la faire vu l’impossibilité due aux circonstances. Mais il reste obligatoire d’effectuer la prière funéraire.’ Fin de citation Et nul doute qu’avoir peur d’être touché par le virus est une excuse qui n’est pas moins importante que celle évoquée où il y aurait un grand nombre de mort. On doit malgré tout effectuer la prière mortuaire pour le défunt dans l’état qui est le sien, même s’il n’a pas été purifié avec de l’eau ou de la terre. Verser de l’eau sur les films plastiques qui recouvrent le corps du défunt et l’isolent de l’eau ne constituent pas un lavage du mort puisque l’eau ne parvient pas au contact de sa peau. Il ne s’agit pas d’autre chose que du lavage du film plastique ! De même si on utilise de la terre pour le purifier alors qu’il est isolé par ce film, on n’aura pas procédé au tayammum. Et Allah sait mieux