Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le fait que chacune des deux parties se saisissent de sa monnaie d’échange en même temps est une condition de validité d’une transaction de change d’argent. Dans son ouvrage Al-Ishrâf ‘Ala Madhâhib Al-‘Ulamâ’, Ibn Al-Mundhir a dit : « Tous les savants auprès desquels j’ai appris la religion sont unanimes pour affirmer que le change de monnaies est invalide si les deux parties se séparent avant d’avoir pris en main leur devise. » Fin de citation.
Ce statut est également valable pour les transactions effectuées sur le net. Il est dit dans l’ouvrage Al-Ma’âyîr Al-Char’iyya édité par Hay’at Al-Muhâsaba Wa Al-Murâja’a Li Al-Mu’assassât Al-MâliyyaAl-Islâmiyya dans le point numéro 1 concernant le commerce des devises :
« Les transactions effectuées par le biais des moyens de communication modernes entre deux parties qui se trouvent en deux endroits éloignés l’un de l’autre répond aux mêmes critères que les transactions effectuées dans un seul et même endroit. » Fin de citation.
Dans le point numéro 38 concernant les transactions financières sur le net (page 962) il est dit :
« Les contrats établis au téléphone ou par vidéo entre deux parties, sur le net, répondent aux mêmes règles que ceux établis entre deux personnes physiquement présentes au même endroit. De ce fait, toutes les règles concernant un contrat entre deux personnes présentes sont également valables pour ceux établis à distance. Ceci est donc valable pour des conditions telles que le fait que les deux parties soient présentes lors de la session de change, que rien n’indique qu’une des deux parties refusent de valider le contrat, que la proposition de la première partie et l’acceptation de la deuxième ait lieu à la suite, sans qu’un espace-temps trop long s’écoule entre les deux, selon les usages en vigueur. Et aussi pour les autres règles connues …
On considère, sur le plan religieux, que la prise de possession du bien échangé est effectif pour tous les contrats établis via le net selon tous les moyens d’usage en vigueur. Que ce bien soit concrètement en possession de l’individu ou de façon statutaire … Il est obligatoire de s’assurer d’avoir réellement pris possession du bien de façon effective ou statutaire sur le lieu du contrat de l’échange où a lieu la vente des devises, de l’or et de l’argent, et de tous produits qui nécessitent d’être échangés sur le lieu de vente. » Fin de citation.
En fonction de ce qui vient d’être dit, la transaction entre vous et la deuxième partie est un échange de devise puisque vous lui achetez une devise différente de celle qu’il vous remet.
En conséquence, il est donc obligatoire de s’assurer des dits critères de validité d’une vente de devise dont les plus importants sont : la prise en possession des devises sur le lieu et au moment de la vente, même de façon statutaire, et vous avez dit que : ‘’ Or, il se peut qu’entre notre envoi et le sien s’écoule un certain temps – comme une ou deux heures – ‘’ Si l’objectif de votre propos est de dire que vous lui remettez le montant puis que la deuxième partie vous remet celui que vous lui avez achetez qu’après quelques heures, alors la transaction n’est pas valide sauf s’il n’y a pas d’autre alternative à ce retard et à cette façon de procéder au change. Ce retard est tolérable en raison du besoin ressenti. Et comme le stipulent des règles de jurisprudence : En cas de gêne il est possible de recourir à une dérogation, et quand la gêne n’est plus on ne peut plus y recourir.
Nous alertons sur le fait que la prise en possession de façon statutaire a lieu simplement en procédant au virement de l’argent sur le compte de la personne et que lui a viré votre argent sur votre compte. Le fait que l’argent d’une des deux parties arrive en retard sur le compte de l’autre est quelque chose qu’on peut tolérer conformément à ce qui a été dit par le Majma’ Al-Fiqh Al-Islâmî : « Il est tolérable qu’il y ait un retard dans la réception d’un virement et que le bénéficiaire doive attendre un certain temps pour en avoir effectivement possession comme cela est d’usage sur les marchés où ont lieu ces transactions. Avec ceci il n’est pas permis au bénéficiaire d’utiliser cet argent durant cette période de tolérance jusqu’à ce que cet argent soit effectivement en sa possession et qu’il puisse concrètement en disposer. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.