Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si Allah laisse le serviteur à son propre sort alors c’est là le véritable abandon, comme l’ont dit certains savants. Dans le livre Shifâ Al-‘Alîl de Ibn Al-Qayyim, il est dit :
« Etre abandonné par Allah c’est quand il laisse Son serviteur entre lui et son âme. La réussite est le contraire de l’abandon. C’est quand Allah ne laisse pas le serviteur entre lui et son âme. Au contraire, Il agit pour lui, est compatissant à son égard, l’assiste, repousse le mal censé le toucher, et est bienveillant à son égard comme un père compatissant avec son fils incapable de se prendre en main tout seul.
Si Allah laisse un homme entre lui et son âme, il périra assurément. C’est pour cela que le Prophète () invoquait Allah ainsi : « Ô Toi l’Eternel, ô Toi l’Indispensable. Créateur - sans modèle préalable - des cieux et de la terre, ô Toi qui est tout de majesté et de gloire, il n’y a de véritable divinité en droit d’être adorée qu’Allah. Je cherche secours par Ta miséricorde, réforme toutes mes affaires et ne me laisse pas à mon propre sort ne serait-ce que le temps d’un clignement d’œil et ne me laisse pas non plus à quiconque de Ta création. »
Le serviteur est donc entre son Seigneur Allah et son ennemi le diable. Si Allah le prend en charge alors son ennemi ne pourra l’atteindre. Mais s’Il l’abandonne et Se détourne de lui, il sera telle une proie que le diable dévorera comme le loup dévore la brebis. » Fin de citation.
Etre abandonné par Allah est un fait qui dispose de signes comme cela a été dit dans les livres des savants. A ce sujet, Abou Talib Al-Makkî a dit dans son livre Qût Al-Qulûb : « Il y a trois signes qui permettent de repérer qu’un serviteur a été abandonné par Allah : n’obtenir des bienfaits qu’avec difficulté bien qu’on est en quête de ceux-ci. Désobéir à Allah avec facilité alors qu’on en a peur. Fermer la porte qui doit nous amener à nous réfugier auprès d’Allah et nous positionner en tant qu’indigent devant Lui dans toutes les situations. » Fin de citation.
Dans son livre Ihya ‘Ulûm Al-Dîn, Al-Ghazâlî a dit : « Quels que soient les péchés que le fidèle commet, s’il les commet de façon imminente et remet à plus tard son repentir, alors cela est un des signes qu’Allah l’a abandonné. » Fin de citation.
Il résulte de ce que nous venons de citer que quand un serviteur se voit faciliter les voies le conduisant à désobéir à Allah, à ajourner son repentir, à considérer ses péchés comme insignifiant et ne pas s’en soucier, qui fait preuve de désinvolture envers son Seigneur, transgresse les limites de la religion, se laisse aller à obéir au diable, suit ses passions, est insouciant au rappel d’Allah. Un tel serviteur est celui qu’Allah a laissé entre lui et son âme. Tout ce que nous venons de citer sont des signes qu’Allah l’a abandonné et l’a laissé à son sort.
Et Allah sait mieux.