Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les martyrs n’entreront pas au Paradis avec leurs corps avant le jour de la résurrection, mais ce sont leurs âmes qui y entreront, comme cela est rapporté par Mouslim, selon Masrûq qui a dit : « Nous demandâmes à Abdullah -qu'Allah soit satisfait de lui- de nous interpréter ce verset : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés en défendant la cause d’Allah soient morts. Ils sont bel et bien vivants, comblés auprès de leur Seigneur. » (3/169) Il répondit : « Nous avons déjà posé la même question à l'Envoyé d'Allah () et il nous dit : « Leurs âmes sont dans les gésiers d'oiseaux verts qui ont des abris comme des lanternes suspendues au Trône. Ils parcourent le Paradis à leur gré puis reviennent le soir pour s'abriter dans ces lanternes. Allah les observe et leur demande : « Désirez-vous quelque chose ? » Ils lui répondent : « O Seigneur, quelle chose désirons-nous encore alors que nous parcourons tous les coins du Paradis ? Mais, voyant que Allah ne les laisse pas sans Lui demander quelque chose, ils Lui disent : « O Seigneur, nous désirons être ramenés à la vie et retournés au bas monde afin d'être tué de nouveau dans Ta voie ». Lorsque Allah constate qu'ils n'ont besoin de rien. II les laisse tranquilles. »
Dans le recueil de Tirmidhi qui juge le hadith Hasan Sahih, qui est aussi jugé authentique par Al-Albânî, selon Ka’b ibn Malik, le Prophète () a dit : « Les âmes des martyrs sont dans des oiseaux verts. Elles mangent des fruits du Paradis, ou des arbres du Paradis. »
Ceci n’est pas spécifique aux martyrs, mais est aussi valable pour les croyants, comme cela a été rapporté de source sûre par Al-Nassâ’î, Ibn Mâjah, et jugé authentique par Al-Albânî. Abd Al-Rahman ibn Ka’b Al-Ansârî rapporte que son père lui a dit que le Prophète () a dit : « L’âme du croyant est comme un oiseau qui mange des fruits du paradis, ou des arbres du Paradis jusqu’à ce qu’elle soit réintégrée dans son corps le jour où elle sera ressuscitée. »
Comme cela est mentionné dans le Majmû’ Al-Fatâwa, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : « Les âmes des croyants sont au paradis, comme cela a été rapporté dans les textes, et comme le Prophète () a dit que L’âme du croyant est comme un oiseau qui mange des fruits du paradis, et il n’a pas donné de temps à cela avant le jour de la résurrection. » Fin de citation.
Le fait est que les âmes des martyrs et des croyants entreront au Paradis dans le monde intermédiaire al-Barzakh. Mais le jour de la résurrection, ils y entreront par leurs corps et leurs âmes.
Ceci d’un côté.
D’un autre côté, cette entrée au Paradis est momentanée, alors que le jour de la résurrection l’entrée au Paradis se fera pour l’éternité.
C’est ce qu’a rapporté Ibn Al-Qayyim dans son livre sur le Paradis : Hâdî Al-Arwâh Ila Bilâd Al-Afrâh. Il y dit, qu’Allah lui fasse miséricorde :
« Certains affirment que le Paradis éternel ne sera accessible que le jour de la résurrection et qu’il n’est pas encore possible d’y accéder, c’est vrai pour ce qui est de l’entrée au Paradis dans lequel les gens y resteront pour l’éternité.
Mais une entrée momentanée, elle a lieu avant le jour de la résurrection. Le Prophète () y est entré la nuit du voyage nocturne. Dans le monde intermédiaire, Al-Barzakh, les âmes des croyants et des martyrs sont au Paradis. Mais il ne s’agit pas de l’entrée au Paradis qui aura lieu le jour de la résurrection, puisque ce jour-là, l’entrée au Paradis se fera pour l’éternité. » Fin de citation.
L’entrée au Paradis pour l’éternité le jour de la résurrection, c’est effectivement le Prophète () qui sera le premier et ne sera devancé par personne, qui soit-il. Plusieurs textes l’affirment, notamment le hadith de Anas dans lequel il est dit : « Je serais le premier à entrer au Paradis le jour de la résurrection. » Rapporté par Tirmidhi.
Et aussi ce hadith : « Je suis le maitre des hommes, sans vouloir m’en vanter. Je suis le premier pour qui la terre s’ouvrira le jour de la résurrection, je serai le premier à intercéder et le premier à taper à la porte du Paradis. » Rapporté par Mouslim.
Dans le Sahih de Ibn Khuzayma, selon Anas ibn Malik : j’ai entendu le Prophète () dire : « Je suis le premier pour qui la terre s’ouvrira pour ma résurrection sans vouloir m’en vanter. On me donnera l’étendard de la louange sans vouloir m’en vanter. Je serais le maitre des prophètes le jour de la résurrection sans vouloir m’en vanter. Je serais le premier à entrer au Paradis sans vouloir m’en vanter. » Fin de citation.
Tout ce qui a été rapporté au sujet des martyrs en matière de mérites et de récompenses, le Prophète () les précédera puisqu’il est mort en martyr, comme l’affirment Ishâq et Ibn Al-Qayyim et d’autres savants.
Ce qui le prouve est ce hadith : « Je ressens toujours la douleur de la nourriture empoisonnée que j’ai mangée le jour de Khaybar, et ce chaque année. Et ce au point où de sentir que mon aorte était sur le point de se couper. » Rapporté par Al-Nassâ’î, Ibn Sunni, et jugé authentique par Al-Albânî dans Sahih Al-Jâmi’.
Et selon Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle : « Au cours de sa maladie à laquelle il succomba, le Prophète () me disait : ô Aisha, Je ressens toujours la douleur de la nourriture empoisonnée que j’ai mangée le jour de Khaybar. C’est le début de la rupture de mon aorte à cause de ce poison. » Rapporté par Boukhari.
Dans Al-Mustadrak de Al-Hâkim, il est rapporté que Umm Mubashîr – la mère du compagnon Bishr ibn Al-Barâ qui avait mangé lui aussi de la viande empoisonnée – elle a dit : « Je suis entré auprès du Prophète () au cours de la maladie à laquelle il succomba. Je lui dis : Je donnerai mon père en rançon pour toi Messager d’Allah, qui soupçonnes-tu de t’avoir fait du mal. Me concernant, je ne pense pas qu’il s’agisse d’autre chose que la nourriture que mon fils a mangée avec toi le jour de Khaybar. Son fils était mort avant le Prophète (). Et il lui dit : « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’autre chose que cela. Je commence à sentir mon aorte lâcher. » Jugé authentique par Al-Hâkim, Al-Dhahabi et Al-Albânî sont d’accord.
Dans Zâd Al-Ma’âd, Ibn Al-Qayyim a dit : « Il vécut après cela trois ans jusqu’à ressentir des douleurs qui provoquèrent sa mort et il dit : « Je ressens toujours la douleur de la nourriture empoisonnée que j’ai mangée du mouton le jour de Khaybar, au point où de sentir que mon aorte est sur le point de se couper. » Il est mort en martyr. » Fin de citation.
Dans l’explication de Al-Zarqânî du livre Al-Mawâhib Al-Ladunia Bi Al-Minah Al-Muhammadiya, il dit : « Fait partie de ses miracles qu’il ne soit pas mort sous l’effet du poison dans l’immédiat, puisque quand la femme l’a empoisonné, elle a dit : « si c’est véritablement un prophète, cela ne lui nuira pas. Et si c’est juste un roi, on sera soulagé par sa mort. » Et puisque le poison n’eut aucun effet sur lui, ils eurent la certitude que c’était véritablement un prophète. Certains ont même avancé que cette femme juive s’était convertie. Et ce n’est que trois ans après que ce poison fit son effet de sorte à être honoré par le martyr. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.