Le sermon du vendredi prononcé par un non-Musulman

1-6-2016 | IslamWeb

Question:

Nous sommes dans un pays occidental (non-musulman) et il arrive parfois que, lors de la prière du Djomo’a (vendredi) des non-Musulmans viennent à la mosquée. Est-il permis qu’un non-musulman prononce le sermon du Djomo’a ? Si la réponse est non alors que doit-on dire à ceux qui affirment que le sermon est valide, que celui qui le prononce ne doit pas nécessairement être musulman car il ne fait qu’exhorter les gens au bien et ne dit rien de contraire à la Charia. J’espère que vous pourrez nous éclairer. Si je sais que l’imam boit de l’alcool, est-ce que je dois en informer les orants afin qu’ils ne prient pas derrière lui ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Une des conditions de la validité du sermon du Djumo’a est que l’orateur soit musulman et il n’est pas permis à un non-musulman ni à un apostat de faire le sermon, car il s’agit d’une obligation communautaire.

Les savants musulmans ont émis des conditions pour la validité du sermon du Djumo’a. Ils sont d’accord sur certaines de ces conditions et divergent sur d’autres. Si nous passons en revue toutes les conditions formulées par les imams, nous constatons qu'il y en a toujours une qui n’est pas remplie par un non musulman, à savoir évidemment la condition d'être musulman. Et lorsqu’une condition n’est pas remplie, le sermon n’est pas valable.

De nombreux savants n'ont pas explicitement mentionné cette condition car cela va sans dire et elle est connue de tout le monde. Celui qui prétend qu'un non musulman peut prononcer le prêche du vendredi doit en fournir la preuve, et comment le pourrait-il ? Parmi les savants qui ont rendu obligatoire cette condition figure le Cheikh Ibn Al-Wardi, qu'Allah lui fasse miséricorde, qui dit en énumérant les conditions du Djumo’a : « […] le rassemblement de quarante croyants […] », c’est-à-dire pour la prière et le sermon.

 

Le Cheikh Zakariyyaa al-Ansâri, qu'Allah lui fasse miséricorde, a contesté le fait que cette condition soit explicitement mentionnée car elle est obligatoire pour toutes les prières. Cependant, le Cheikh Ibn Al-Qâssim, qu'Allah lui fasse miséricorde, lui a répondu en disant : « Les paroles de l’auteur – Ibn Al-Wardi – prouvent que cette condition est également obligatoire pour le sermon, car cela est nécessaire »

 

Donc, selon les savants musulmans, être musulman est une condition pour prononcer le sermon et il n’est ni permis ni acceptable que des gens sans connaissance viennent discuter des règles établies par la Charia. En effet, vous ne verrez pas l'un d’entre eux parler de médecine sans avoir passé sa vie à étudier cette science. Ils ne font donc cela que pour déshonorer la Charia qui est devenue pour eux une forteresse qu’ils se permettent de violer. Il n’y a de puissance et de force qu’en Allah, exalté soit-Il.

 

Quant à l’imam qui consomme de l’alcool, s’il cache son péché et ne le révèle pas, vous ne pouvez pas le divulguer aux gens. Par contre, s’il le fait publiquement, alors oui vous pouvez le dire aux gens. Concernant la prière derrière un débauché, cette prière est valide selon l’avis prédominant des savants.

 

Et Allah sait mieux.

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