Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Qu'Allah vous récompense et vous bénisse pour votre attachement à ce qui est licite et votre éloignement de tout ce qui est douteux. Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de vous faciliter les choses et de trouver une issue à votre situation.
Concernant votre question, sachez que l'usure est interdite tant en terre de mécréance qu’en terre d'Islam. C’est l’avis de l'ensemble des savants dont les imams Mâlik, al-Châfi'î, Ahmad, Is-hâq, al-Awzâ'î, Abû Yûsuf et Muhammad de l'école hanéfite, qu’Allah leur fasse tous miséricorde. Ils se sont appuyés sur de nombreux textes du Coran et sur des hadiths qui soulignent l'illicéité de l'usure, qu’elle soit pratiquée dans un pays en guerre contre l'Islam ou dans un pays musulman, qu’elle soit l’œuvre de deux musulmans ou d’un musulman et d’un mécréant.
Votre refus de contracter un prêt usuraire est une obligation légale et vous devez donc louer Allah, exalté soit-Il, de vous avoir guidé dans la voie droite.
Concernant l'entreprise que vous avez mentionnée et après consultation de son site internet, il nous est apparu que cette entreprise achète une maison en association avec le client puis vend sa part dans la maison à ce client moyennant un paiement échelonné avec marge de bénéfice. Cette entreprise ajoute ensuite une somme d'argent supplémentaire en échange de la permission accordée au client d'habiter la maison. Ils appellent cela des frais de jouissance (du bien). Cette pratique n'est pas permise, car ces frais de jouissance constituent une violation d'un droit garanti par l'Islam à l’acheteur en échange de la dette qu'il doit assumer. En effet, la maison a été vendue à cette personne en échange d'une dette, comment alors cette entreprise peut-elle réclamer à cette personne des frais de jouissance d'un bien immobilier qu’elle lui a vendu !
Ce type de transaction est à l'intersection entre la spoliation des biens des gens et l'usure si elle n'est pas les deux à la fois. Tout cela est vrai si cette entreprise vend la totalité de sa part. Mais si elle vend chaque mois une partie de sa part et loue le reste, il n'y a alors pas de mal à cela, mais dans ce cas, deux nouveaux contrats doivent être rédigés chaque mois : un contrat de vente d'une partie de la part de l’entreprise, et un contrat de location pour la part restante. Il faut également séparer les deux contrats de sorte que la vente ne soit pas conditionnée par la location ni inversement afin d'éviter la vente à condition.
Nous attirons ici votre attention sur le fait que la vente dite de Murâbaha est permise. Elle consiste à ce que cette entreprise achète la maison ou une partie de celle-ci puis une fois celle-ci en sa possession, la revende à un acheteur moyennant un paiement échelonné avec marge de bénéfice. Il n'y a pas non plus de mal à ce que cette entreprise hypothèque la maison jusqu'à ce que le remboursement soit achevé. Vous trouverez de plus amples détails sur la vente dite Murâbaha dans la fatwa numéro 141291 et l’article dont le lien est http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=articles&id=144520
En guise de conclusion, nous disons que si la transaction n'a pas une forme légale, le mieux pour vous est de l'éviter, car celui qui délaisse une chose pour satisfaire Allah, exalté soit-Il, verra Allah, exalté soit-Il, la lui remplacer par une chose meilleure.
Enfin, il vous est certes préférable de continuer à louer plutôt que d'acheter une maison par le biais d'une transaction usuraire ou douteuse.
Et Allah sait mieux.