Parmi les facilités accordées par Allah à Ses serviteurs, le fait d’avoir légiféré l’obligation du Hajj sous trois formes différentes. Ceci, par compassion à leur égard et pour leur éviter toute gêne. Ces formes que peut prendre le Hajj sont connues chez les savants sous l’appellation suivante : les types de rites du Hajj. Lorsque, au cours des mois du Hajj – les mois de Shawwâl, Dhu Al-Qi’da et les neufs premiers jours du mois de Dhu Al-Hijja – le pèlerin souhaite accomplir son Hajj cette année-ci, il a la possibilité de choisir entre trois types de rites qui sont les suivants : 

Le rite dit Al-Tamattu’: 

Cela consiste à se mettre en état de sacralisation à partir d’un des points d’entrée du pèlerinage durant les mois du Hajj, qu’on appelle un Mîqât, en disant au moment d’émettre l’intention de se mettre en état de sacralisation : « Labbayk Omra » soit, Seigneur, je viens à Toi faire une Omra. Puis, le pèlerin accomplit les différents rites de la Omra : le Tawâf, les allers-retours entre Safa et Marwa, se raser le crâne ou se couper les cheveux, suite à quoi il se désacralise et peut faire tout ce qui lui était interdit jusqu’alors. Il réside ainsi à la Mecque jusqu’au huitième jour du mois de Dhu Al-Hijja appelé le jour de Tarwiya. Et ce jour-là, il doit se mettre en état de sacralisation pour le Hajj uniquement et doit accomplir tous les rites du Hajj. 

Le rite dit Al-Qirân : 

Cela consiste à se mettre en état de sacralisation pour accomplir ensemble une Omra et un Hajj. Le fidèle dit alors : « Labbayk Omra Wa Hajj » soit, Seigneur, je viens à Toi faire une Omra et un Hajj. Ou alors, il se met en état de sacralisation pour faire une Omra au Mîqât puis, avant de faire le Tawâf, émet l’intention de faire le Hajj. Et une fois arrivé à la Mecque, il fait le Tawâf d’arrivée. S’il souhaite faire les allers-retours entre les monts Safa et Marwa de suite, il peut le faire. Sinon, il pourra les faire après le Tawâf Al-Ifâda (qui est le Tawâf du déferlement, durant les rites du Hajj). Le fidèle ne doit cependant pas se raser le crâne ni se couper les cheveux ni sortir de son état de sacralisation. Il doit rester en cet état de sacralisation jusqu’au jour du sacrifice. Pour les pèlerins accomplissant le Hajj selon les rites dits Al-Tamattu’ et Al-Qirân, s’ils ne résident pas à proximité de la Mosquée sacrée, alors ils doivent sacrifier une bête par gratitude envers Allah qui leur a facilité d’accomplir deux pèlerinages en un seul voyage. 

Al-Ifrâd : 

Cela consiste à se mettre en état de sacralisation pour le Hajj uniquement en disant : « Labbayk Hajj » soit, Seigneur, je viens à Toi faire un Hajj. Une fois arrivé à la Mecque, il fait le Tawâf d’arrivée et, s’il le souhaite, peut faire les allers-retours entre Safa et Marawa. Sinon, il pourra les faire après le Tawâf Al-Ifâda, comme c’est le cas pour le rite Al-Qirân. Le pèlerin demeure en état de sacralisation jusqu’au jour du Aïd où il en sort. Il est ainsi évident que les rites dits Al-Ifrâd et Al-Qirân sont identiques à la différence près que pour Al-Qirân, le pèlerin doit sacrifier une bête par gratitude envers Allah pour avoir pu faire deux pèlerinages (Omra et Hajj) au cours d’un seul voyage. Alors que le pèlerin qui fait son Hajj selon le rite Al-Ifrâd, n’a pas à faire d’offrande puisqu’il n’a fait qu’un seul pèlerinage, c’est le Hajj. 

Il est permis de se mettre en état de sacralisation pour le pèlerinage selon n’importe lequel de ces rites. Ce point est l’objet d’un consensus – comme l’ont dit Ibn Qudâma et d’autres savants – conformément aux paroles de Aisha : « Nous avons pris la route avec le Prophète (Salla Allah Alaihi wa Sallam) et parmi nous, certains ont annoncé faire une Omra, d’autres, un Hajj et une Omra, et d’autres un Hajj uniquement. » Mais les savants divergent pour déterminer lequel de ces trois rites est le meilleur. Trois avis ont été émis et le mieux dans ce cas est de développer la question. Le fait est que le meilleur de ces rites dépend de la situation du pèlerin – comme le mentionne Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde -.  

Si le fidèle fait un voyage pour la Omra et un autre pour le Hajj, ou alors qu’il se rend à la Mecque avant les mois du Hajj et y réside jusqu’au début de la saison du Hajj, alors dans ce cas il est mieux pour lui qu’il accomplisse le Hajj selon le rite Al-Ifrâd, et ce à l’unanimité des quatre imams. Si le fidèle agit comme la plupart des gens, à savoir accomplir une Omra et un Hajj au cours d’un même voyage, et arrive à la Mecque durant les mois du Hajj, alors s’il amène une bête à sacrifier avec lui, le meilleur des rites le concernant est Al-Qirân. Mais s’il n’en amène pas, alors il est préférable qu’il sorte de son état de sacralisation après avoir fait sa Omra et il accomplit donc le rite dit Al-Tammatu’. 

Ceci, en raison des paroles d’Ibn Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui, qui, après avoir été interrogé au sujet du Hajj selon le rite Al-Tammatu’, a dit : « Les Muhâjirûn, les Ansars et les femmes du Prophète (Salla Allah Alaihi wa Sallam) ont annoncé leur entrée en pèlerinage au cours du pèlerinage d’adieu, et nous l’avons annoncé nous aussi. Arrivé à la Mecque, le Prophète (Salla Allah Alaihi wa Sallam) nous dit : « Modifiez votre annonce et annoncez que vous allez faire une Omra, sauf ceux qui ont apporté une offrande avec eux. Nous avons alors fait le Tawâf autour de la maison sacrée, fait les allers-retours entre Safa et Marwa, puis nous avons pu avoir des rapports avec nos épouses et revêtir nos vêtements normaux. » Rapporté par Boukhari. 

Si le pèlerin redoute que quoi que ce soit l’empêche de mener à bien ses rites, il peut poser une condition au moment de se mettre en état de sacralisation en disant : « Si j’ai un empêchement alors je sortirais de mon état de sacralisation là où j’en serai empêché. » Conformément au hadith de Aisha qui a dit : « Le Prophète (Salla Allah Alaihi wa Sallam) est entré chez Dabâ’a bint Al-Zubayr et lui a dit : « Sans doute veux-tu venir faire le Hajj avec nous ? » « Oui, mais je me sens malade. » Il lui dit : « Viens avec nous faire le Hajj et met comme condition au moment de te mettre en état de sacralisation : Ô, Allah, si j’ai un empêchement alors je sortirais de mon état de sacralisation là où j’en serai empêché. » Rapporté par Boukhari.