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Enseignements et dispositions relatifs à l’Aïd

Enseignements et dispositions relatifs à l’Aïd

Selon Anas, qu'Allah soit satisfait de lui : « Lorsque le Messager d’Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) est arrivé à Médine, ses habitants avaient deux jours durant lesquels ils s’amusaient. Il leur demanda:

- ‘Qu’est-ce donc que ces deux jours?
- ‘Nous nous y amusions au temps de la Djaahiliiyah’, ont-ils répondu.
- ‘Allah vous les a remplacés tous les deux par deux autres jours meilleurs qu’eux : le jour de l’Aïd Al-Adhaa et le jour de l’Aïd Al-Fitr’. » (Abou Dawoud)
D’après Abou `Obayd, l’esclave affranchi d’Ibn Zaahir : « Le jour de l'Aïd, j'étais avec 'Omar ibn Al-Khattaab, qu'Allah soit satisfait de lui, quand il dit: ‘Le Messager d'Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) nous a interdit de jeûner durant deux jours: le jour suivant le dernier jour du jeûne de Ramadan et le jour où les bêtes immolées sont consommées’ » (Boukhari et Mouslim).
Abou Sa`iid, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : «Le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) nous a interdit de jeûner les jours de l'Aïd Al-Fitr et de l'Aïd Al-Kabiir (Aïd Al-Adh-ha)» (Boukhari et Mouslim)
D’après Ibn `Abbaass, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père : « Le jour de l'Aïd Al-Fitr, le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a prié deux Rak`as, sans accomplir d'autre prière ni avant, ni après » (Boukhari et Mouslim)
Selon Omm `Atiyyah, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Le Messager d’Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) nous a ordonné de sortir les jours de l'Aïd Al-Fitr et de l'Aïd Al-Adh-haa, et ceci concerne également les adolescentes, celles qui ont leurs menstrues et les jeunes vierges. Celles qui ont leurs menstrues ne participent pas à la prière mais, par leur présence, profitent des bienfaits du sermon et des invocations des Musulmans » (Boukhari et Mouslim)
Enseignements et dispositions religieuses :
1. Allah, Exalté soit-Il, a octroyé aux musulmans, de par Sa grâce, deux fêtes, lesquelles les dispensent de célébrer les fêtes et les commémorations de l’époque de la Djaahiliyya (époque d’ignorance pré-islamique).
2. Nombreuses sont les caractéristiques qui distinguent les deux fêtes prescrites par la Charia de celles des mécréants, quelles que soient leurs religion ou leur doctrine. Notons parmi ces caractéristiques :
(a) La datation de ces deux fêtes dépend de l'observation du croissant lunaire à l’œil nu et non d’un calcul, contrairement aux fêtes des mécréants dont les dates sont uniquement fixées par calcul.
(b)Ces deux fêtes sont liées à d’éminentes pratiques cultuelles et de grands actes d’adoration tels que le jeûne, la Zakaate Al-Fitr (aumône de la rupture du jeûne), le Hadj et le sacrifice.
(c) Ces pratiques cultuelles inhérentes à ces deux fêtes sont des actes d’adoration qui rapprochent d’Allah, Exalté soit-Il, tels que le Takbiir, la prière de l’Aïd et son sermon, contrairement aux fêtes des mécréants, lesquelles ne sont qu’une somme de pratiques entachées de mécréance et d’égarement et un contenu de passions et d’idées fausses.
(d)Une période de bienfaisance et de solidarité du fait de la Zakaate Al-Fitr ainsi que de l’aumône et les cadeaux donnée sous forme de viande des bêtes immolées ;
(e) Aucune de ces deux fêtes n’a de rapport avec les autres croyances tels que le jour de l’an, le culte des astres, les commémorations, le culte des saints, le nationalisme ou le patriotisme. En se livrant à chaque pratique cultuelle relative à ces fêtes, on ne vise que l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il.
Par conséquent, il nous incombe de remercier Allah, Exalté soit-Il, de nous avoir dotés de cette grâce immense, et ce en se pliant à Ses ordres et en s’abstenant de transgresser Ses interdits, fût-ce lors des jours de fêtes, de joie et d’amusement.
3. L’une des manifestations de l’ingratitude vis-à-vis de la grâce d’Allah, Exalté soit-Il, lors de l’Aïd, est le délaissement des obligations religieuses, le laisser-aller des femmes dans leurs tenues vestimentaires, la mixité entre hommes et femmes, la prodigalité et le luxe vestimentaire et alimentaire, ainsi que l’extravagance des festivités, outre la musique et les chansons.
4. Selon la Sunna, le musulman doit effectuer le Ghosl (ablution majeure) avant d’accomplir la prière de l’Aïd et porter ses plus beaux vêtements, à l’instar de nos Salafs (pieux ancêtres).
5. Selon la Sunna, il est préconisé que le musulman mange quelques dattes le jour de l’Aïd avant d’aller à la mosquée pour accomplir la prière à l’exemple du Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam). Il est d’ailleurs recommandé de s’empresser de manger le jour de l’Aïd, en vertu de l’ordre d’Allah, Exalté soit-Il.
6. Il est préconisé, selon la Sunna, que les femmes aussi bien que les enfants sortent pour participer à la prière de l’Aïd et aux invocations des musulmans ce jour-là. Quant à celles qui ont leurs menstrues, elles ne doivent pas participer à la prière mais, par leur présence dans son lieu, elles profitent des bienfaits du sermon et des invocations des Musulmans.
7. Il est recommandé, d’après la Sunna, de se rendre à la mosquée à pied pour participer à la prière de l’Aïd et d’emprunter, au retour, un chemin différent de celui de l’aller, tel que le confirme le Hadith du Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam).
8. Il est recommandé au musulman, une fois la prière achevée, de demeurer dans son lieu de prière pour écouter le sermon et se joindre à l’invocation de l’Imam en répétant : « Aamiin (amen) ». D’ailleurs, le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) a même enjoint aux femmes en période de menstrues, d’y participer en disant : « Par leur présence elles profitent des bienfaits du sermon et des invocations des Musulmans ».
9. La prière de l’Aïd n’est précédée ni suivie d’aucune prière surérogatoire. Cependant, lorsque le musulman se trouve dans la salle de prière ou la mosquée où il va prier, il lui incombe d’accomplir la prière de salutation de la mosquée même si cela coïncide avec l'un des moments où l’accomplissement des prières est Makrouh (fortement déconseillé) selon la Charia, car, en effet, la prière de salutation de la mosquée est un des actes de culte qu’il est permis d’accomplir, fût-ce aux moments où la prière est, en principe, fortement déconseillée.
10. En attendant que l’Imam commence la prière, il est recommandé au musulman de se préoccuper de prononcer le Takbiir [dire : Allaho Akbar (Allah est le Plus Grand)], car c’est l’adoration adéquate à cet instant. Il lui est également permis, durant cet intervalle, de réciter le Coran ou de faire des prières surérogatoires pourvu que cela ne coïncide pas avec un moment où la prière est fortement déconseillée. Néanmoins, se préoccuper de prononcer le Takbiir demeure préférable.
11. Si les gens ne se rendent compte que c’est le jour de l’Aïd qu’après le déclin du soleil, ils leur est permis de faire la prière de l’Aïd le lendemain. Si le musulman arrive en retard à la prière de sorte qu’il ne rejoint l’Imam qu’au moment ou il récite le Tachahhoud, qu’il s’assoie, qu’il le suive jusqu’à la fin, qu’il rattrape ensuite les deux Rak`aats, en prononçant au cours de chacune d’elle les Takbiiraates.
12. Si le musulman manque la prière de l’Aïd, l’avis prépondérant est qu’il ne doit pas la rattraper, et ce en raison de l’absence de preuve justifiant un rattrapage.
13. Se réjouir de l’Aïd est permis pourvu que l’on ne transgresse pas les interdits d’Allah, Exalté soit-Il, ni que cela n’entrave l’observance des obligations religieuses. Il incombe au musulman de faire preuve de générosité vis-à-vis de sa famille le jour de l’Aïd, car la joie fait partie intégrante des rites de l’Aïd, et ces derniers font également partie intégrante de la religion.
14. Il est fort recommandé que les gens se rassemblent pour manger ensemble le jour de l’Aïd car ceci donne une visibilité au rite de l’Aïd et favorise le ralliement des cœurs en ce jour éminent.
15. Il n’y a pas d’inconvénient à s’échanger les vœux de l’Aïd. D’ailleurs, il est rapporté que nos pieux Salafs se présentaient leurs vœux lorsqu’ils se rencontraient le jour de l’Aïd en disant : « Taqabbal Allah minna wa minkom » (Qu’Allah agrée vos œuvres ainsi que les nôtres). Notez que les formules de vœu varient d’un pays à l’autre selon les us et coutumes, et d’une époque à l’autre. Toute formule est permise pourvu qu’elle ne contienne aucun terme prohibé ou qu’elle ne soit pas une imitation des mécréants, c’est-à-dire que les gens ne s’échangent pas les mêmes vœux qu’eux lors de leurs fêtes prohibées.

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