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Les conditions nécessaires pour commencer la réforme de la famille (II)

Les conditions nécessaires pour commencer la réforme de la famille (II)

La réforme de la femme

Le foyer est une grande institution qui comprend de multiples succursales, dont celles de l’éducation, de l’approvisionnement et des denrées alimentaires, des relations sociales, du divertissement…

À la tête de toutes cette institution se trouve l’épouse et toute réforme du foyer n’étant pas accompagnée de la réforme de l’épouse n’a aucun sens, de même que la réforme de la femme signifie la réforme du foyer. Allah, exalté soit-Il, dit dans l’histoire du prophète Zakaria (Zacharie) (sens du verset) : « […] et guérîmes son épouse. […] » (Coran 21/90).

Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit en ce qui concerne l’interprétation de ce verset qu’elle lui nuisait ainsi qu’à autrui par ses paroles et qu’Allah la réforma. Il fut dit également qu’Allah la rendit féconde et de bon caractère (al-Tabarânî).

Le mari est principalement tenu de réformer son épouse, de s’intéresser à son éducation, à sa formation et à sa promotion. Dans ce contexte, ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

« La femme qui accomplit les cinq prières du jour, jeûne le mois de Ramadan, préserve sa chasteté et obéit à son mari sera inviter à entrer au Paradis par la porte qu'elle désirera. » (Ahmed)

Il y a dans cette obéissance une grande responsabilité pour le mari, qui doit ordonner à son épouse ce qu’Allah, exalté soit-Il, lui a ordonné. Le mari doit retrousser ses manches afin de sauver son foyer de la destruction et afin que son épouse retrouve la force et l’aptitude à éduquer la génération souhaitée.

Comment réformer l’épouse ?

Il existe des étapes pratiques pour cette réforme :

La première étape :

La compréhension correcte des versets coraniques et des hadiths prophétiques qui traitent des relations familiales, notamment les hadiths suivants :

1- Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

« Soyez bienveillants à l’égard des femmes, car la femme a été créée à partir d’une côte et la partie la plus courbée de la côte est sa partie supérieure. Si vous essayez de la redresser forcement, vous risquez de la briser, et si vous la laissez telle qu’elle est, elle restera courbée. Soyez donc bienveillants à l’égard des femmes. » (Boukhari et Mouslim)

Certaines personnes pensent que ce hadith pose un problème : l’Islam dit que la femme a été créée à partir d’une côte qui est courbe et que si l’on essaye de la redresser, on la brise, mais malgré cela, il est demandé au mari de réformer son épouse, puis il est dit que si on la laisse telle qu’elle est, elle restera courbée.

En réalité, il n’existe pas de problème en cela, car la réforme de l’épouse dépend de trois points importants :

1- La patience : Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Et commande à ta famille la Salat, et fais-la avec persévérance. […] » (Coran 20/132)

2- La douceur : le Prophète () a dit : «Certes, la douceur ne se trouve pas en une chose sans que cela l’embellisse et elle n’est pas retirée d’une chose sans que cela ne l’enlaidisse » (Mouslim)

La patience et la douceur sont les deux piliers de la réforme de toute chose, et si elles se combinent, elles réalisent alors la réforme sous sa forme la plus parfaite.

3- La compréhension : c’est-à-dire la compréhension de la nature de la femme et de ce qu’elle pense parce que ses priorités diffèrent des priorités de l’homme. L’homme sage est celui qui sait concilier ses priorités avec celles de son épouse.

Le mari doit avoir connaissance de deux points à ce propos :

1- L’échec de l’homme débute lorsqu’il commence à imiter la femme et l’échec de la femme débute lorsqu’elle commence à imiter l’homme.

2- Les tâches de la vie se divisent en deux parties :

- Des choses dont la femme a le contrôle et au sujet desquelles elle a le droit de prendre une décision. Habituellement, ces choses sont en rapport avec le ménage, tel le rangement de la maison et sa décoration, et l’homme ne doit pas intervenir à tout propos et perturber le monde privé des femmes.

- Des choses dont la décision revient à l’homme tout en permettant à la femme de donner ses conseils et son avis.

Cela signifie qu’il doit laisser la liberté totale à la femme dans certains domaines, particulièrement en ce qui concerne les affaires de sa maison, et les autres affaires sont prises en charge par l’homme, ce qui permet de concilier les questions de la vie conjugale.

L’Islam ne demande pas à l’homme de changer les priorités de son épouse et la nature féminine qui se trouve en elle, et il lui demande de ne pas étouffer ces priorités entraînant ainsi la suppression de son identité féminine, et de ne pas laisser non plus ces priorités le diriger ainsi que sa famille.

2- Le deuxième hadith : Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : « Qu'aucun croyant ne déteste une croyante. Si un aspect de sa personnalité lui déplaît, un autre lui plaira ». (Mouslim)

Cela complète le sens du premier hadith et signifie que la femme peut parfois laisser paraître quelque chose qui irrite l’homme, et que celui-ci ne doit pas la haïr pour autant et doit atténuer cette courbe en accordant à sa femme la liberté de gérer certaines choses tout en prenant soin de la surveiller.

3- Un verset coranique parle de la responsabilité de l’homme dans la réforme de son épouse. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

« Et commande à ta famille la Salat, et fais-la avec persévérance. Nous ne te demandons point de nourriture : c'est à Nous de te nourrir. La bonne fin est réservée à la piété. » (Coran 20/132).

Beaucoup de gens sont occupés à assurer à leur famille sa subsistance et oublient une chose importante qui est de lui ordonner d’accomplir la prière ainsi que ce qui est nécessaire pour une vie saine du point de vue de la Charia, et je n’ai mentionné la prière qu’en raison de son importance.

La deuxième étape :

Élever son niveau de connaissance et d’éducation :

Cela est également important pour la femme, car de nombreux hommes épousent une jeune fille sans vouloir lui apporter quoi que ce soit de ce qu’ils devraient lui apporter. Ils la veulent complète et prête lorsqu’ils la prennent à sa famille. Elle doit être telle qu’ils le désirent sans contribuer à construire son caractère, et ils ne sont pas disposés à accepter d’elle la moindre erreur ou le moindre faux pas !

Avant de lui signaler ses erreurs, l’homme doit chercher à améliorer son niveau éducatif et culturel et à la préparer à être une mère, et y a-t-il une tâche plus importante que celle-là ?!

Beaucoup d’hommes ne prennent pas le temps de rester avec leurs épouses pour les éduquer, bien que le Prophète () ait dit : « Le meilleur d'entre vous est celui qui se comporte le mieux avec ses épouses. » (al-Tirmidhî, Abou Dawoud). Cela n’est pas restreint au service et à l’aide dans la maison, mais concerne également l’élévation du niveau de foi, de connaissance et de pensée de l’épouse.

La troisième étape :

La traiter avec affection et bonté. Allah, exalté soit-Il, décrit le mariage en Islam lorsqu’Il dit (sens du verset) :

« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Coran 30/21)

Cela est le chemin le plus court vers la réforme, et les conséquences de la bienfaisance dans les esprits des gens sont bien connues.

La quatrième étape :

Lui faire ressentir sa dignité en présence de sa famille et de la famille du mari en particulier. Cela a une profonde influence sur son esprit et la rend plus prompte à se réformer.

Ces quatre étapes ainsi que d’autres se résument en un seul mot que le Noble Coran mentionna dans la sourate al-Nisâ‘ (les Femmes) lorsqu’Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] exhortez-les […] » (Coran 4/34). La compréhension de sa nature, l’élévation de son niveau et le fait de bien la traiter, tout cela se trouve dans l’exhortation et le bon traitement qu’Allah, exalté soit-Il, ordonna lorsqu’Il dit (sens du verset) : « […] Alors, c'est soit la reprise conformément à la bienséance […] » (Coran 2/229).

Une des plus graves erreurs est que l’homme tente de réformer son épouse en suivant l’ordre inverse de celui rapporté dans le noble verset lorsqu’Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes Haut et Grand ! » (Coran 4/34)

Ainsi, le mari commence à réformer son épouse en s’en éloignant dans le lit ou en la frappant et oublie qu’il faut passer par la première étape fondamentale qui est l’étape de l’exhortation et de l’orientation, et cette réforme inversée conduit à une aversion que l’on ne peut surmonter et à une rupture que l’on ne peut réparer.

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