Fabienne est un mannequin français, la bonne guidée lui est venue à 18 ans alors qu’elle vivait dans un monde fait de paillettes, d’argent facile et de tentations. Mais alhamdulillah elle a quitté ce monde et tout ce qu’il comporte du jour au lendemain sans se faire remarquer, puis elle est partie en Afghanistan afin d’y travailler comme infirmière, et ce, comme on l’imagine, dans des conditions de vie très difficiles. Mais laissons-lui la parole : « Si Allah n’avait pas eu pitié de moi et ne m’avait pas guidée, je me serais perdue définitivement dans un monde qui annihile toute trace d’humanité dans l’individu pour faire de lui un animal dont le seul but est d’assouvir ses désirs et pulsions sans tenir compte d’aucune valeurs morales ou éthiques ».
Puis, poursuivant son discours, Fabienne se met à raconter un peu quel fut son parcours : « Dès toute petite je rêvais de devenir infirmière et notamment afin de soulager la douleur et les souffrances des enfants atteints de maladies graves, puis j’ai grandi et j’ai commencé à faire plus attention à ma beauté physique et à mon élégance naturelle. C’est ainsi que tout mon entourage – et y compris mes proches – me poussa à abandonner mon rêve d’enfance et à profiter de mon physique avantageux pour travailler dans la mode afin de gagner facilement et rapidement beaucoup d’argent, de connaître les plaisirs de la célébrité et d’obtenir en somme tout ce dont rêve n’importe quelle adolescente, adolescentes qui feraient n’importe quoi pour réussir à devenir un mannequin riche et célèbre. Ainsi, la route devant moi était facile – en tout cas elle me semblait l’être – et rapidement j’ai commencé à goûter aux plaisirs de la célébrité, ce qui rejeta fort loin de moi la bonne guidée que je n’imaginais pas un jour que je pourrais suivre.
Toutefois, je payai très cher ce succès illusoire, c’est ainsi que j’ai dû en quelque sorte me défaire de tout ce qui faisait de moi un être humain. En fait, la condition de la réussite et du succès était que je perde toute ma sensibilité et toutes mes émotions, de même qu’il me fallait me débarrasser de toute la pudeur que j’avais apprise dans mon éducation et que j’annihile toute mon intelligence en tâchant de ne pas chercher à comprendre quoi que ce soit si ce n’est comment bouger mon corps sur les podiums au rythme de la musique ! Par ailleurs, je devais, pour des raisons de ligne, me priver de tout ce qui est bon à manger, et donc pour compenser et pour tenir le coup il me fallait avaler toute sorte de gélules chimiques vitaminées ou fortifiantes. Mais vraiment, je le répète, il nous était demandé de perdre toute forme d’émotion à l’égard des autres êtres humains, il ne fallait ni aimer ni détester qui que ce soit, et il ne fallait non plus rien refuser…
C’est ainsi que les maisons de couture ont fait de moi une sorte de statue mouvante dont la mission était de captiver les cœurs et les esprits. J’ai notamment appris comment devenir froide comme la glace en étouffant au plus profond de moi mes émotions, je n’étais ni plus ni moins qu’une sorte de structure froide et rigide portant des vêtements, souriant peut-être mais sourire glacé et dénué de tout sentiment. En fait, plus un mannequin progresse dans sa déshumanisation, plus il progresse dans ce monde de la mode froid et stérile. Il faut savoir en outre que si un mannequin contrevient aux règles en rigueur dans le monde de la mode, il peut s’exposée à différentes sortes de punitions comme le harcèlement moral mais également le harcèlement physique !
J’ai vécu en me promenant à travers le monde comme mannequin afin de présenter de nouvelles collections de vêtements, et ce, avec tout ce que ce mode de vie comporte d’indécence, d’illusion et d’obéissance aux injonctions du Satan qui pousse la femme à montrer son corps sans honte ni pudeur.
Je ne ressentais pas la beauté des vêtements que je portais sur mon corps vide, qui était en fait plein de dureté et de froideur, en revanche je ressentais les regards méprisant ma personne mais respectant ce que je portais.
Ainsi, sur les podiums je marchais et bougeais, mais à chaque pas je me disais le mot « si… », j’ai appris après ma conversion à l’Islam que ce mot ouvrait la voie aux œuvres du Satan, eh bien cela était vrai car il est indéniable que j’évoluais dans un monde où règnent les pires vices, et celui qui voulait s’y opposer ou cessait de les pratiquer s’exposait aux pires réprimandes ».
Puis après ce témoignage édifiant et terrifiant à la fois sur sa vie passée, Fabienne évoque son changement soudain et son passage d’une vie dissolue et vaine à une vie que préside désormais la lumière de la vérité :
« Cela est arrivé lors d’un voyage dans un Beyrouth alors partiellement détruit, je vis à cette occasion comment les gens tentaient de reconstruire les hôtels et immeubles sous un déluge de bombes. J’ai à cette occasion vu de mes propres yeux un hôpital pour enfants à Beyrouth, je n’étais pas seule, il y avait avec moi certaines de mes collègues de podium, ces dernières se sont alors contentées de regarder les scènes terribles que nous y avons vues sans sourciller ni ne montrer la moindre émotion comme elles en avaient l’habitude. Mais cette fois-ci je ne pus les imiter, c’est en fait exactement lors de cette visite que les illusions de la célébrité, de la vanité et de la vie futile que je menais jusqu’alors se sont évanouies, et c’est ainsi que je me précipitai vers ces enfants gravement blessés afin d’essayer de sauver qui pouvaient l’être encore ; c’est donc précisément là qu’a commencé mon voyage vers l’humanité, lequel chemin m’a menée jusqu’à la lumière qui est en fait l’Islam.
J’ai donc quitté le Liban pour me rendre au Pakistan, et c’est donc à la frontière de ce dernier pays avec l’Afghanistan que j’ai vécu la vraie vie et où j’ai appris réellement à devenir un être humain. J’ai passé là-bas près de huit mois durant lesquels j’ai aidé les familles qui souffraient des conséquences terribles provoquées par la guerre que menaient alors les Soviétiques contre ce pays. Malgré tout, j’ai aimé la vie que j’ai passée avec ces gens, ils m’ont appris à mieux me comporter.
L’idée que l’Islam était la vérité et une règle de vie s’est renforcée lors de mon expérience auprès de ces familles afghano-pakistanaises qui pratiquaient cet Islam simplement et quotidiennement. Puis j’ai commencé à apprendre la langue arabe qui est évidemment la langue de Coran, j’ai, je dois le dire, progresser assez rapidement dans cet apprentissage. Ainsi, après avoir vécu au rythme des grands couturiers et selon leurs règles, ma vie s’est totalement appuyée sur les principes de l’Islam et s’est profondément imprégnée du souffle de cette religion magnifique ».
Puis Fabienne nous décrit quelle fut la réaction du monde de la mode lorsqu’il apprit sa conversion à l’Islam, elle nous affirme qu’elle été l’objet de pression très fortes, en ce sens que les maisons de couture lui envoyèrent des propositions de contrat deux à trois fois supérieures à ce qu’elle touchait alors, mais elle refusa ces offres obstinément. Mais ces dernières continuèrent à lui envoyer des cadeaux précieux afin de la séduire, la décourager de poursuivre dans son nouveau chemin et en somme la pousser à renier l’Islam.
Mais voici ce que l’intéressée dit à ce propos : « Puis ils cessèrent leurs tentatives de séduction pour me ramener dans leur giron et choisirent d’essayer de salir mon image devant les familles afghanes, c’est ainsi qu’ils diffusèrent les magazines de mode contenant des photos de moi lorsque j’étais encore mannequin, ils en mettaient partout comme s’ils voulaient se venger de ma rédemption, ils tentèrent ainsi de créer un problème entre moi et ceux qui ne connaissaient que la Fabienne convertie, mais leur projet échoua totalement et je loue Allah pour cela ». Enfin, Fabienne, regardant longuement sa main, en vient à conclure en disant la chose suivante : « Je ne m’attendais pas à ce que cette main douillette pour laquelle je passais des heures afin qu’elle soit douce et délicate me serve un jour à accomplir ce travail éprouvant que j’ai fait par la suite au milieu de ces montagnes ; toutefois, ce travail pénible n’a fait réellement que purifier ma main, et j’espère qu’il sera récompensé de la meilleure des récompenses auprès d’Allah, exalté soit-Il, si Allah le veut ».
- Author:
Source : le livre Ils sont revenus vers la Fitra d’Ahmad ibn ‘Alî. - Catégories:
Récits des nouveaux convertis