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L’histoire musulmane en proie à la déformation par une partie des musulmans II

Nous présentons ici notre second article consacré au problème gravissime de la déformation de l’histoire de l’Islam par les musulmans eux-mêmes :

2- A peine en avions nous fini avec la question traitée dans le précédent article que nous est tombé entre les mains un ouvrage scolaire intitulé L’itinéraire géographique qui est enseigné en première au lycée (dans le nouveau programme). Ainsi, on relève dans ce livre, malgré la qualité des informations qu’il comporte par ailleurs, une erreur historique gravissime, erreur qui a à voir avec les noms de lieux sous des photos d’al-Quds ; en effet, la chapitre traite du rôle de ce lieu saint concernant les différentes révélations (et non religions) comme cela est clair dans le Noble Coran : « Certes la seule religion acceptée d’Allah est l’Islam » (Coran 3/19), et donc dans ce chapitre on peut lire sous une photo du Mur d’al-Burâq la formule « le mur des lamentations ») ou encore on peut lire un peu plus loin qu’al-Quds est le berceau des différentes religions célestes. Notons qu’au sujet du Mur d’al-Burâq, les juifs, qui le nomme « mur des lamentations, prétendent qu’il est la partie restante de leur prétendu Temple, alors qu’en réalité ils n’ont jamais exprimé de prétention concernant ce mur qu’après la création de leur Etat sur les terres palestiniennes, avant cela quand ils visitaient al-Quds, ils accomplissaient leurs rituels du côté des remparts est, puis, pour des raisons coloniales, ils se mirent à les accomplir du côté des remparts ouest ; ainsi, le Mur d’al-Burâq », qui délimite à l’ouest la mosquée al-Aqsâ, renvoie au fait que, comme nous l’indique le Coran et la Sunna, le Prophète () est arrivé sur al-Burâq jusqu’à la porte de la mosquée al-Aqsâ où il l’a accrochée à un anneau se trouvant au mur ouest du lieu.
C’est ainsi que ce genre d’erreur amène à se poser des questions assez inextricables comme celle-ci : les erreurs citées précédemment sont-elles le fruit de l’inconscient ? D’après Ibn ‘Abbâs, qu’Allah l’agrée, le Prophète () a dit : «Allah a pardonné à ma Communauté ce qui est fait par erreur, par oubli ou sous la contrainte.» (Ibn Mâdja).
Ainsi, n’est-il pas scandaleux que les concepteurs musulmans de programmes scolaires d’Histoire répètent dans une totale inconscience et inconséquence la propagande du lobby sioniste international, par cette méthode ces derniers entérinent et reconnaissent l’occupation de terres palestiniennes par l’entité sioniste, c’est-à-dire qu’inconsciemment on accepte le fait accompli, soit le vol inique d’un territoire appartenant à des musulmans par des cosmopolites haineux venus des quatre coins du monde. On se demande donc si les frères qui ont participé pendant de longs jours à la conception et à l’édition de cet ouvrage connaissent réellement l’Histoire et notamment celle de la question palestinienne qui est la grande question au sujet de laquelle le lobby sioniste a excellé en termes de propagandes et de travestissement de la réalité ! Ce type d’erreurs de la part de musulmans est donc proprement scandaleux.
Pendant que le lobby sioniste fait tout ce qui est en son pouvoir pour déformer les faits et que des penseurs et historiens subissent ses foudres pour avoir remis en question la version officielle du tribunal de Nuremberg concernant la réalité de ce qu’on appelle la « Shoah », des comités scientifiques composés de musulmans fabriquent des erreurs historiques scandaleuses servant les intérêts en dernier instance de nos ennemis sionistes ; par ce genre d’incompétence nous nous tirons des balles dans le pied, alors que nous devons mobiliser toutes nos forces pour lutter contre un adversaire mortel et redoutable qui doit bien rire en voyant le niveau de bêtise de certains d’entre nous.
Cette pauvre élite musulmane à l’origine de ce type d’erreurs ne se rappelle-t-elle pas des crimes et massacres perpétrés par l’entité sioniste (notamment à Gaza) contre nos frères palestiniens ? Le rappel de chaque instant de cette réalité amère devrait les amener à protéger de tout leur être l’histoire de la question palestinienne. Ainsi, les spécialistes qui étudient la mosquée d’al-Aqsâ ont une vision des choses opposée à celle qui est véhiculée sur ce sujet par certains médias ou certains livres scolaires. A titre d’exemple, lorsqu’est évoquée la mosquée d’al-Aqsâ, il apparaît immédiatement à l’esprit cette construction surmontée de la fameuse coupole dorée ; cependant, la réalité de ce qu’est cette mosquée est beaucoup plus grande que cette image très réductrice, car en effet la mosquée d’al-Aqsâ englobe toute la surface entourée d’un rempart qui se trouve à l’intérieur de la vieille ville d’al-Quds, surface qui a grosso modo une forme rectangulaire, laquelle est donc connue aujourd’hui par le plus grand nombre sous le nom (erroné) du Haram al-Quds al-Charîf.
Ainsi, nous pouvons affirmer que l’Histoire n’est pas juste la juxtaposition ou l’enchaînement d’événements ou de récits que l’on raconte pour se divertir ou divertir les gens, de même que l’Histoire n’est pas seulement la recension et la consignation de faits qu’on prendrait pour argent comptant en s’abstenant de les étudier en profondeur afin d’en vérifier la véracité, cette dernière manière de faire contribue à une réécriture de l’Histoire servant les desseins idéologiques et politiques les plus inavouables. En réalité, l’Histoire est une matière qu’on étudie afin d’en tirer des leçons, d’éduquer les jeunes générations, de donner un passé à la Oumma afin qu’elle construise son présent et sache quel chemin emprunter pour l’avenir, et ce, grâce à des repères historiques solides et fiables échappant aux mensonges, falsifications et autres stratégies conjoncturelles, et à ce propos Allah, exalté soit-Il, dit dans Son Noble Livre : « Eh bien, raconte le récit. Peut-être réfléchiront ils ! » (Coran 7/176).
Comme l’affirme justement l’un de nos historiens, toutes les nations ou communautés vivant sur cette terre sont considérées comme pouvant être le sujet d’études historiques qui peuvent permettre d’éduquer notre Oumma, ces études doivent donc être utilisées afin qu’elles remplissent une mission éducative servant les intérêts de la Oumma dans sa vie réelle, mais évidemment cela nécessite une grande rigueur scientifique et l’éloignement de toute falsification historique pour faire pencher l’Histoire dans un sens qui nous arrange en oubliant par exemple les faillites et autres erreurs des musulmans commises à travers l’Histoire ou a contrario en ne mettant en avant que les faits remarquables et glorieux de ces derniers, ces manières de faire sont bien sûr à proscrire, ce qui est en fait nécessaire est de prendre l’Histoire telle qu’elle est en l’appréhendant avec le plus d’exactitude et d’objectivité possibles afin d’en tirer pour aujourd’hui et demain les leçons les plus à même d’améliorer notre situation qui est pour le moins assez catastrophique.
Ainsi, nous pouvons affirmer que les grandeurs et décadences de notre Oumma sont le résultat du respect ou non de grandes règles divines, règles que nous musulmans devons respecter scrupuleusement si nous voulons relever la tête un jour, nous ne devons donc absolument pas les négliger pour plaire à un untel ou dans le cadre de calculs stratégiques à courte vue. Et à propos de l’importance capitale de l’Histoire et de la connaissance des événements historiques voici ce qu’on peut lire dans le Noble Coran : « Dans leurs récits il y a certes une leçon pour les gens doués d’intelligence. Ce n’est point là un récit fabriqué. C’est au contraire la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, un exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour des gens qui croient » (Coran 12/111), c’est-à-dire qu’il y a dans l’étude des faits et les leçons que l’on peut en tirer la bonne guidée et le salut, c’est donc pour cette raison que nous appelons les frères travaillant dans le domaine éducatif à envoyer leur travaux, plans et programmes à des spécialistes des spécialités concernées, et notamment l’Histoire, afin de détecter le cas échéant des erreurs qui peuvent s’avérer gravissimes comme cette reprise de la sémantique juive « le mur des lamentations », et donc pour que celles-ci puissent être corrigées avant de se retrouver dans des éditions distribuées à grande échelle, le but final de ce contrôle est que ce type d’erreur ne s’enracinent pas profondément dans les cerveaux et esprits des jeunes générations qui, nous l’espérons, joueront demain un rôle clé dans le relèvement de la Oumma en général et dans la libération de la Palestine, il est donc bien évident que ces générations doivent former leur esprit à des sources de savoir purifiées de toutes les falsifications qui, si elles sont prises pour des vérités, peuvent modifier considérablement la vision du monde de ceux qui les croient, et donc leur capacité à réfléchir avec justesse sur des sujets importants et donc à prendre les mesures efficaces afin de changer une réalité injuste.

Mawâlî al-Mustafâ al-Bardjâwî.

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