Assalam alaykum,Je suis musulmane originaire de la Mauritanie. J'étais fiancée, mon fiancé et moi étions en train de préparer notre mariage, soudain il m'appelle pour me dire qu'il était désolé mais qu'il n'avait pas d’autre choix que d'annuler nos fiançailles et de stopper les préparatifs du mariage, pourquoi ? parce que son père s'oppose à notre union parce qu'il dit que son fils et moi ne sommes pas de la même caste (classe sociale), pour son père son fils est plus noble que moi, donc ne doit se marier qu'avec une femme de leur rang. Mon ex-fiancé insiste pour qu'on se marie mais son père le menace s'il le faisait, il divorcerait sa mère. Voilà comment notre mariage a été annulé, par menace et intimidation. Son père est allé lui prendre une femme qu'il ne connait pas, qu'il n'aime pas, je voulais savoir si ce mariage est valable ? Est-ce qu'on aurait dû nous marier malgré cette menace ? Sachant que ma famille est aussi noble parce qu'elle est humaine, musulmane, de la même langue, de la même ethnie, de la même culture que mon ex-fiancé, du même pays, le fils n'avait-il pas le droit de désobéir à son père, sachant que maintenant trois vie se sont sacrifiées, la mienne, celle de mon ex-fiancé et aussi celle de la femme qu'il vient d'épouser puisqu'il ne l'aime pas (car il me court après et a peur que je refasse ma vie avec quelqu'un d'autre). Lors de nos fiançailles, mon ex-fiancé était représenté par son oncle (qui est un imam) et son frère, ma famille a accepté de leur donner ma main. Je sens qu'ils ont trahi la parole qu'ils ont donnée à Dieu et à nous. Je me sens déshonorée, humiliée et salie, j'ai honte devant ma famille, je sens que j'ai fait honte à ma mère et à mes frères (je suis orpheline de père) même s’ils n'en parlent pas depuis que c'est arrivé, je sais que s'ils se taisent c'est pour que je n'ai pas mal ? Dieu seul sait j'ai jamais fait ou voulu faire du tort à quelqu'un. La famille de mon ex-fiancé ne s'est jamais excusée, pour elle, elle n'est pas en tort. Que pensez-vous de tout ça, que me conseillez-vous. Je sais que demain si mon meurt nous serons tous présentés devant Dieu en tant que Ses esclaves, Sa créature et non pas comme le guerrier, le roi, le pauvre, le riche (la famille de mon fiancé se réclame de la classe de ceux qui s'occupent de l'enseignement coranique, de l'agriculture et la mienne de ceux qui détiennent le pouvoir des eaux, les pêheurs, on est aussi musulmans de naissance).Barakallah fikoum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’avis prépondérant des oulémas concernant le choix du conjoint est de prendre en considération sa piété et sa bonne moralité. Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« On épouse une femme pour l'une des quatre choses suivantes : sa richesse, sa noblesse, sa beauté et sa piété. Choisis celle qui est pieuse pour être gagnant. » (Boukhari et Mouslim)
Quant aux différences de classe sociale ou autre, elles ne sont pas à prendre en considération en Islam. En effet, le Prophète () maria Zaynab bint Djahch al-Asadiyya avec Zayd ibn Hâritha qui était son esclave affranchi et maria également Fatima bint Qays al-Qurachiyya avec Usâma alors que ce dernier et son père (Zayd ibn Hâritha) étaient des esclaves affranchis. De même, Bilâl al-Habachî épousa la sœur de 'Abd al-Rahmân ibn ‘Awf al-Zuhriyya al-Qurachiyya malgré le fait qu’il ait été abyssin, qu'Allah soit satisfait de tous les Compagnons. Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La décision du Prophète () implique que la compatibilité de religion est plus prioritaire à la base et plus parfaite. Ainsi, on ne marie pas une musulmane à un mécréant ni une femme chaste à un débauché. Le Coran et la Sunna ne prennent rien d’autre en compte à part cela. » (Zâd al-Ma’âd) La famille de ce jeune homme a donc commis une erreur en refusant ce mariage en raison de cette différence et ce jeune homme a également commis une erreur, car il aurait pu vous dire qu’il refusait ce mariage sans mentionner la raison avancée par sa famille.
Quoi qu’il en soit, le père de ce jeune homme n’aurait jamais dû empêcher son fils d’épouser une jeune fille religieuse et de bonne moralité ni le menacer de divorcer de sa mère s’il le faisait. Ensuite, si ce jeune homme a obéi à son père – même sous la pression – et a mis fin à vos fiançailles, vous ne devez plus chercher à l’épouser, car il est permis aux deux parties de rompre des fiançailles même s’il est détestable de le faire sans raison légitime. Voilà pour ce qui concerne ce point de vue. De plus, l’obéissance de l’enfant envers ses parents passe avant le fait de se marier avec une femme spécifique, et il ne lui est pas permis de désobéir à ses parents sauf s’il craint que le fait de délaisser ce mariage lui soit néfaste. En effet, dans ce cas, l’obéissance envers Allah et le fait d’éviter ce qui lui est nuisible prévaut sur le fait d’obéir à ses parents.
Le père, quant à lui, n’a pas le droit d’obliger son fils à épouser une femme qu’il ne désire pas épouser et le fils n’est pas obligé d’obéir à son père en cela. Ibn Taymiyya a dit : « Aucun parent ne peut obliger son enfant à épouser une personne que ce dernier ne désire pas épouser. » Toutefois, si le père l’y oblige et que le mariage est contracté en respectant toute les conditions nécessaires, ce mariage est alors valide.
Enfin, s’il ne peut vous épouser, implorez donc Allah de vous accorder un meilleur mari, plus religieux et plus pieux que lui, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« […] Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (Coran 2/216)
Et Allah sait mieux.
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