-1 : Quel est le statut d’apprivoiser des animaux féroces ? Est-ce que la religion le permet ?
-2 : Les apprivoiser est-il considéré comme une sorte de torture envers ces animaux ? De même, les faire participer à des jeux, des parades ou les mettre en cage nuit et jour et ne pas les lâcher dans la nature ? Cela s’accorde-t-il avec l’objectif et la sagesse pour lesquels ils ont été créés ?
-3 : Quel est le statut d’un entraineur qui se fait tuer par une de ces bêtes ? Doit-on considérer qu’il entre dans le cadre de ceux qui ont provoqué leur mort ? Il s’est en effet exposé à ces animaux dont la nature première est d’être féroce et de tuer. Il s’est délibérément inscrit parmi ceux cités dans ce verset : « Ne provoquez pas à votre perte ! »
Qu’Allah vous récompense par un bien.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les savants établissent une distinction entre les animaux féroces qui sont d’utilité reconnue comme la chasse ou leur utilisation en temps de guerre, et entre les animaux féroces dont l’utilité n’est pas reconnue. Ils ont autorisé à acquérir et vendre les premiers mais pas les deuxièmes.
Ils ont énoncé que l’utilité de ces animaux qui concerne uniquement une catégorie particulière de la population et non pas les gens dans leur ensemble ne permet pas de considérer que leur utilité est reconnue.
Dans Al-Sharh Al-Kabir, Al-Râfi’î a dit : « La deuxième catégorie : les animaux dont on ne tire aucune utilité. Il n’est pas permis de les vendre … On ne doit pas prendre en considération leur utilité qui est restreinte à une catégorie très limitée de la population. En règle générale, l’utilité de ces animaux pour ces gens ne leur confère pas une valeur marchande. Dans ce cadre, citons les animaux féroces qu’on ne peut utiliser pour la chasse ou la guerre : le lion, le loup, le tigre. On ne peut pas non plus prendre en considération le fait que des rois en fassent l’acquisition pour se donner de la valeur ou pour des raisons politiques. Ce n’est pas une utilité reconnue par la législation. » Fin de citation.
Al-Nawawi a reproduit ces propos dans son livre Al-Majmû’. Il a dit : « Les savants de notre école (Chaféite) ont dit : « On ne doit accorder aucune considération à l’utilité de ces animaux qui est restreinte à une élite car c’est une utilité qui est en réalité futile. »
Al-Jamal a commenté ces propos dans son ouvrage intitulé Hâshia ‘Ala Charh Manhaj Al-Tullâb. Il cite : « Que des rois en fassent l’acquisition pour se donner de la valeur ou pour des raisons politiques. Ce n’est pas une utilité reconnue par la législation. » puis commente : « c’est-à-dire que les acquérir est interdit (harâm). » Fin de citation.
Si on ajoute à cela ce à quoi fait référence l’auteur de la question d’une éventuelle nuisance qui peut aller jusqu’à tuer qui entraine ces bêtes, alors l’interdiction est encore plus affirmée. En plus qu’en les achetant, c’est une dépense d’argent inopportune.
Pour ce qui est d’enfermer ces animaux et de les entraîner on ne peut pas considérer que cela revient à les torturer tant qu’on s’occupe d’eux et qu’on les nourrit.
Si l’un de ces animaux tuent un de ceux qui les entrainent, doit-on considérer que l’entraineur a provoqué sa mort ? La réponse à cette question dépend de l’éventualité d’être tué par une de ces bêtes. S’il est plus probable qu’on ne soit pas tué en les entrainant alors on ne commet aucun péché en le faisant mais si c’est le cas on en commet un.
Dans son ouvrage Asna Al-Matâlib, Zakariyya Al-Ansârî a dit : « Notre cheikh – il fait référence à Al-Ramlî – a dit : Jouer avec des reptiles ou faire des acrobaties comme les saltimbanques a le même statut que de prendre la mer. Si on pense qu’en le faisant on s’en sortira sain et sauf alors cela est permis. Si ce n’est pas le cas alors c’est interdit. » Fin de citation.
Dans son ouvrage Tuhfat Al-Muhtâj, Ibn Hajar Al-Haytami a dit : « Al-Halabi a dit : « Est-il interdit de jouer en faisant des acrobaties ou de jouer avec des reptiles ? L’avis le plus prépondérant est que cela est permis puisque le plus probable est qu’on en sort exempt de tout mal. Et il est aussi permis de regarder ces jeux. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.