J’ai divorcé mon épouse une première foi il y a de cela plusieurs années. Il y quelques mois, nous avons eu un conflit et je l’ai menacé de divorcer si elle sortait de la maison pour l’empêcher de sortir. Quand son frère est arrivé je lui ai dit la même chose mais ils sont sortis tous les deux et il l’a emmenée en voiture.
Deux jours après je l’ai ramenée à la maison après une réconciliation par le biais d’un proche. Et là il y eu un divorce. Et quand j’ai voulu la ramener son frère m’a dit que je l’avais divorcée trois fois. Je lui ai dit : « Je ne l’ai divorcée que deux fois. » Il m’a dit : « Non, tu l’as divorcée la dernière fois devant moi, j’en témoigne et je peux même prêter serment solennellement sur cela, quand tu es monté en voiture tu as dit : ça suffit elle est divorcée. » Sachant que je ne me souviens pas l’avoir divorcée à ce moment. Je ne sais pas si j’ai prononcé ce divorce ou non ? Ou si je l’ai dit dans un état de grande colère. Je ne sais pas si je l’ai dit sans avoir l’intention de la divorcer. Je ne me rappelle rien de tout ça.
Sachant aussi que mon épouse n’a pas entendu que je l’ai divorcée. Même après être revenue elle ne m’a rien rappelé au sujet du divorce. Renseignez-nous : suis-je obligé de prendre en considération la parole de son frère ou non ?
Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le divorce suspendu à une condition dans le but de menacer son épouse ou pour confirmer un fait et non pas dans l’objectif de rendre le divorce effectif est un type de divorce dont le statut est objet de divergence. La plupart des savants considèrent que ce divorce est effectif et c’est en fonction de cet avis que nous délivrons nos fatwas sur ce site. D’autres savants comme cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya – qu’Allah lui fasse miséricorde – considère que ce type de divorce n’est pas effectif mais que celui qui le fait est coupable de parjure et doit s’acquitter de l’expiation d’un serment.
En revanche, un divorce prononcé en des termes clairs et explicites est effectif que le mari ait eu l’intention de divorcer son épouse ou avec l’intention de la menacer.
Partant, si vous avez prononcé le divorce en des termes explicites la deuxième fois alors vous avez épuisé vos recours aux trois divorces et vous êtes donc séparé de votre épouse de façon définitive.
Si vous doutez d’avoir prononcé le divorce en des termes clairs, alors sachez que le divorce n’est pas effectif quand on doute de l’avoir prononcé. Al-Majd ibn Taymiyya – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son ouvrage Al-Muharrar : « S’il doute d’avoir prononcé le divorce ou de la condition à laquelle il l’a suspendu il devra alors se baser sur la certitude qui est qu’à priori il est encore marié. » Fin de citation.
Par contre, si vous avez la forte présomption que la personne qui vous a informé que vous avez prononcé le divorce en des termes clairs a dit la vérité alors sachez que beaucoup de savants affirment qu’il faut agir conformément à une forte présomption dans le cadre du divorce.
Ibn Nujaym – qu’Allah lui fasse miséricorde – dans son livre Al-Ashbâh Wa Al-Nadhâ’ir : « Les savants ont dit clairement qu’un divorce n’est pas effectif si le mari n’est pas sûr de l’avoir prononcé. Mais s’il a une forte présomption de l’avoir prononcé alors il est effectif. » Fin de citation.
Dans le livre Charh Mukhtasar Khalil de Al-Kharashi, il est dit : « On doit comprendre de la parole « s’il doute » que cela n’a pas le même statut que s’il pense l’avoir prononcé. Celui qui pense l’avoir prononcé est comme s’il en avait la certitude. » Fin de citation.
Dans son ouvrage Rawdat Al-Tâlibîn, Al-Nawawi – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Le divorce n’est pas effectif si le mari doute de l’avoir prononcé. Ce point est acquis et évident. En revanche, le divorce est effectif si le mari a la forte présomption de l’avoir prononcé. » Fin de citation.
Dans Al-Fatâwa Al-Kubra de Al-Haytami – qu’Allah lui fasse miséricorde – il est dit (en résumé) : « On l’a interrogé au sujet d’une femme, ou de deux femmes, dont il pense qu’elles sont sincères, qu’un homme a divorcé ses épouses mais ne s’en souvient pas … (il a répondu) : il n’est pas obligé de se séparer de ses épouses en raison de ce qu’on lui a dit sauf s’il pense que ceux qui lui ont rapporté cela ont dit la vérité … » Fin de citation.
Le mieux dans ce genre de situation est de l’exposer directement à un savant qu’il vous est possible de contacter de vive voix, un savant dont vous avez confiance en son savoir et sa religiosité.
Et Allah sait mieux.
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