Je suis dans une situation financière correcte, je ne suis pas riche, mais pas pauvre non plus, Allah soit loué, je vis correctement. Je paie ma Zakât et je peux sacrifier une bête le jour du Aïd.
Il y a une usine dans notre région et elle nuit à tous les habitants du coin. Chaque année, trois jours avant le Aïd, le propriétaire de cette usine sacrifie trois ou quatre vaches et distribue sa viande à tous les habitants qu’ils soient riches ou pauvres. Il en donne à tout le monde via une association du secteur. Me concernant, je ne sais pas si cette viande est donnée à titre de Zakât ou d’aumône ?
Il la donne sans doute parce qu’il sait à quel point il nuit aux habitants du secteur et à mon avis il est fort probable que cette viande soit donnée à titre de Zakât.
M’est-il permis ou interdit de prendre cette viande, sachant que je donne moi-même la Zakât, Allah soit loué.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si vous savez que cette viande est donnée à titre de Zakât ou en avez une forte présomption alors, n’en prenez rien puisqu’il n’est pas licite à une personne qui a les moyens d’en prendre.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « On ne doit pas donner une part de la Zakât à un homme qui a les moyens de vivre correctement. Il n’y a pas de divergence entre les savants sur cette question. Ceci parce qu’Allah a décrété que la Zakât devait revenir aux pauvres et aux indigents. Or, le fidèle qui a les moyens de vivre correctement n’entre pas dans cette catégorie. » Fin de citation.
Mais si ce n’est qu’un doute que vous avez au sujet du statut de cette viande, alors il n’y a pas de mal à ce que vous en preniez même si vous avez les moyens de vivre correctement.
Sâlim, le fils de ‘Abdoullah ibn Omar, rapporte d’après son père Abdullah, ce récit de son grand-père Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) : Le Messager d’Allah () me proposait des biens, mais je lui disais : « Accorde-les à quelqu’un qui en a plus besoin. » Il me répondait alors : « Prends-le ! Tout bien qui t’est proposé sans que tu l’aies recherché ou demandé, accepte-le. Utilise-le si tu le souhaites ou donne-le en aumône. Mais, en dehors de cela, ne convoite aucun bien. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Dans son ouvrage Al-Majmû’, Al-Nawawi a dit : « Si on propose au fidèle de l’argent licite d’une façon qui lui serait permise de prendre sans qu’il ait à le demander ou le convoiter alors il lui est permis de le prendre sans que cela ne soit répréhensible, et cela n’est toutefois pas obligatoire. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.
Vous pouvez rechercher une fatwa à travers de nombreux choix