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Jurer de divorcer en sortant d’une réunion de travail

Question

En raison de pressions de la part d’un collègue de travail, j’ai juré sur un divorce en sortant d’une réunion de travail que je quitterai mon travail.
Si je m’excuse auprès des membres de la réunion et reprends mon travail est-ce que ce serment sera réalisé puisque j’ai dit : ‘’je jure de divorcer en sortant de cette réunion si je ne quitte pas ce travail ‘’ ?
Si le groupe de travail se reforme avec une nouvelle décision, est-ce que le serment sera réalisé puisqu’il s’agit d’une réunion annuelle dont les membres sont désignés chaque année ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Pour savoir ce que vous visiez par ce serment, il faut se référer à votre intention, puis à la raison qui vous a poussés à jurer.
Si en disant cela, votre intention de quitter le groupe de travail visait ne pas vous présenter pour en faire partie, alors vous n’êtes pas coupable de parjure si vous vous présentez et ensuite présentez vos excuses au groupe, et ainsi de suite.
Il en est de même si en jurant votre intention correspondait au groupe de cette année particulièrement, ou que la raison du serment l’impliquait : le serment n’inclut pas les groupes des années à venir.
Dans le livre Al-Kâfî d’Ibn Qudâma, il est dit : « Le statut des serments dépend des intentions. Si le fidèle prononce un serment dont le sens est flexible, le statut du serment dépendra de l’intention qui a animé le fidèle et non aux termes qu’il a employés, qu’il ait employé des termes au sens propre ou au sens figuré. Par exemple, s’il fait référence au thème en employant un mot, ou vise une portée générale en employant un terme spécifique, ou l’inverse, ou autre procédé, parce que le Prophète () a dit : « et chacun sera récompensé selon son intention. » Et les serments entrent dans ce cadre…
Si le fidèle jure de ne pas boire en cas de soif de l’eau offerte par untel voulant s’interdire tout bienfait provenant de cette personne, son serment comprendra tous ses bienfaits puisque cela indique des bienfaits supérieurs à celui cité…
Celui qui n’avait pas d’intention particulière en jurant et que la cause de sa colère implique une raison plus générale que le terme employé, par exemple, pour un fidèle dont la femme lui rappelle le bien qu’elle lui a fait et jure de ne pas boire de l’eau qu’elle lui sert ou de ne pas porter un vêtement qu’elle a confectionné, ou jure de ne pas dormir sous le même toit qu’elle pour une raison qu’implique une certaine froideur entre eux, alors dans ce cas le statut est celui de la finalité de son serment puisque la cause qui l’a mené à juré est l’intention et la finalité de son acte, le statut du serment a donc celui de son intention. » Fin de citation.
Dans le livre d’Ibn Shâsh, ‘Aqd Al-Jawâhir Al-Thamîna Fî Madhhab ‘Âlim Al-Madîna, il est dit : « Sache que les implications du respect du serment ou du parjure sont de plusieurs catégories :
La première : l’intention. C’est le cas si le terme employé en jurant convient ou correspond à l’intention. Ou si le terme apporte un sens supplémentaire à l’intention ou encore en diminue le sens en restreignant une portée absolue ou en spécifiant une portée générale.
La deuxième : la raison qui a poussé le fidèle à jurer de sorte à savoir ce qu’il en est puisque le fidèle qui jure a nécessairement une intention qu’il peut exprimer parfois ou oublier en d’autres occasions. Ce qui l’a motivé à jurer est une preuve de son intention. » Fin de citation.
La Fatwa que nous délivrons sur ce site à ce sujet : lorsque le fidèle jure de divorcer et parjure, le divorce est malgré tout effectif, que le mari ait voulu mettre en application ce divorce ou uniquement confirmer une position ou menacer son épouse ou autre fait similaire.
Ceci dit, certains savants comme Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, ont un autre avis : ils considèrent que dans le cas où le mari jure de divorcer sans avoir l’intention de le corréler à une condition, mais uniquement pour confirmer une position ou menacer son épouse, alors en cas de parjure, le fidèle doit expier sa faute à titre de parjure d’un serment et le divorce n’est pas effectif.
Sachez que jurer sur le divorce n’est pas une caractéristique des hommes de foi. Bien au contraire, certains savants la considèrent comme le serment des hypocrites pour mettre en garde contre cela et dissuader les fidèles d’y recourir. Tâchez de préserver votre langue de ce genre de propos.
Et Allah sait mieux.

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