Salam alaykoum,Première question: Suite au décès de mon père, je reçois une part égale à celle de mon frère puisque nous vivons dans un pays non musulman. On me dit que je dois respecter les lois du pays dans lequel je vis et accepter ma part telle quelle. Mais je préfère vous demander ce qu’il en est. Que dois-je faire ? Dois-je la redistribuer selon le rite musulman ou l’accepter ?Seconde question:Mon père nous a donné une partie de ses biens durant son vivant dans le but de simplifier la succession. Est-ce que dans le rite musulman, concernant l’héritage, les donations faites dans le passé sont comptés pour départager l’héritage? Par exemple, si un père donne une somme d’argent à un fils mais pas à un autre fils, les deux fils recevront-ils une petite égale suite au décès du père?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis à une fille de prendre une part de l’héritage égale à celle du fils en s’appuyant sur les lois positives en vigueur. La répartition prescrite par Allah pour l’héritage prime sur toute répartition injuste et oppressante établie par les hommes. Allah, exalté soit-il, dit : « Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au garçon une part équivalente à celle de deux filles. » (Coran 4/11).
Telle est la recommandation d’Allah et telle est Sa législation. Les lois contraires à la charia islamique ne sont pas valables ; elles ne rendent pas licite ce qu’Allah a interdit et ne rendent pas illicite ce qu’Allah a permis. Nous ne pensons pas qu’un musulman préfère une loi humaine à la recommandation et à la législation d’Allah. Par conséquent, chère sœur, vous devez permettre à votre frère de prendre sa part légale de l’héritage et lui restituer tout surplus que vous auriez pris de sa part, sauf s’il choisit, en étant adulte et responsable, de vous en faire don. Si tel est son cas, il a le droit de vous faire cette faveur.
En ce qui concerne ce qu’un père donne de son vivant à ses enfants ou à certains d’entre eux, cela dépend de deux situations :
1. Si le don a été fait pendant une maladie grave qui risque d’entraîner la mort :
Dans ce cas, ce don est considéré comme un legs. Or, la charia interdit le legs en faveur d’un héritier. Les enfants étant des héritiers, ce don doit être restitué à la succession après la mort du père, afin qu’il soit réparti avec elle selon la répartition légale.
2. Si le don a été fait alors que le père n’était pas atteint d’une maladie grave :
Dans ce cas, il s’agit d’une donation (Hiba). Le père doit alors respecter l’équité en matière de don entre ses enfants. S’il ne l’a pas fait, en donnant à certains tout en négligeant d’autres, et qu’il décède dans cette situation, la donation, selon la majorité des juristes, reste valide pour l’enfant favorisé et n’a aucun effet sur la part de succession qui lui revient de droit. Ainsi, cet enfant partage la succession avec ses frères et sœurs selon la répartition légale comme si de rien n’était, et la responsabilité de cette injustice incombe alors au père, car c'est lui qui n'a pas respecté l'équité requise entre ses enfants.
Et Allah sait mieux.
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