Salam alaykoum, nous devions nous marier religieusement. Les familles se sont réunies afin de célébrer l’événement, un mouton a été sacrifié. Après le repas, l’imam a décidé de ne plus nous marier car la cérémonie civile n’est prévue que dans deux mois, ce dont il était pourtant informé. Qu’en est-il ? Mes tuteurs ont déjà transmis leur accord, témoins présents et dot reçue ? Doit-on refaire avec un autre imam un autre repas ? Ma belle-famille était informée du refus de l’imam avant l’événement.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Sachez tout d'abord que la validité du contrat de mariage ne repose pas sur la présence d'un imam ou d'un officier de mariage religieux. Ce qui est exigé, c'est l'offre du tuteur matrimonial et l'acceptation du prétendant. Autrement dit, le tuteur doit dire au prétendant : "Je te donne ma fille en mariage" (ou Unetelle), et le prétendant doit répondre : "J'accepte". C'est ce qu'on appelle l'offre du tuteur et l'acceptation du mari. Si cette offre et cette acceptation ont lieu en présence de deux témoins, alors le contrat religieux est conclu, et la femme devient légalement l'épouse de l'homme. Ce contrat peut donc être établi sans l'intervention d'un imam ou d'un officier de mariage religieux.
Le rôle de l'officier de mariage religieux ou de l'imam se limite à enregistrer le contrat dans les documents officiels, recueillir les signatures, et accomplir d'autres formalités administratives. Cette documentation est sans aucun doute importante, surtout à notre époque où un mariage non enregistré n'est pas reconnu par les autorités officielles.
Cela étant précisé, votre tuteur matrimonial peut vous marier à ce prétendant en présence de deux témoins, sans qu'il soit nécessaire qu'un imam ou un officier de mariage religieux soit présent. Par la suite, les démarches pour documenter le contrat peuvent être entreprises, et il n'y a aucun mal à obtenir le certificat de mariage un mois plus tard, ou même avant ou après ce délai.
Par ailleurs, il n'est pas obligatoire d'organiser un repas lors de la conclusion du contrat. Le banquet de mariage (walîma) est recommandé, mais non imposé par la religion. Son moment idéal est après la consommation du mariage, bien qu'il soit permis de l'organiser avant. Ibn Qudâma a écrit dans Al-Mughni : « Il est recommandé à celui qui se marie d'organiser un banquet, même avec un seul mouton. » Fin de citation
Les savants sont unanimes sur le fait que le banquet de mariage est une sunnah (pratique recommandée), car il est rapporté que le Prophète () l’a ordonné et pratiqué. Il a dit à ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf, lorsque celui-ci l'informa de son mariage : « Organise un banquet, ne serait-ce qu’avec un mouton. »
Cheikh al-Islâm Ibn Taymiyya a également affirmé : « Le moment du banquet, selon le hadith concernant Zaynab et sa description, indique qu'il a lieu après la consommation du mariage. » Fin de citation
Il est mentionné dans Mughni al-Muhtâj : « Il est préférable de l'organiser après la consommation du mariage, car le Prophète () n’a organisé de banquet pour aucune de ses épouses avant la consommation du mariage. » Fin de citation
Dans Mukhtasar Khalîl, selon la jurisprudence malikite : « Le banquet est recommandé après la construction (consommation du mariage). » Un commentaire sur Mukhtasar Khalîl précise : « L’avis prédominant est qu’il est préférable qu’il ait lieu après la consommation, mais s’il est organisé avant, cela reste valable. » Fin de citation
Et Allah sait mieux.
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