La question de l’invalidité de la prière de celui qui n’a pas placé de Soutrah (objet destiné à marquer l'endroit où l'on prie) devant lui s’il lui arrive qu’une femme pubère passe devant lui est l’une des questions classiques du droit musulman et les opinions sont divergentes entre les savants à son sujet.
Se fondant sur la lettre de ce Hadîth, l'école juridique zâhirite, de même que quelques savants comme Al-Hassan Al-Basrî, sont d'avis que si celui qui prie et qui n'a pas placé devant lui de Soutrah, sa salât est effectivement annulée si une femme, un âne ou un chien noir venait à passer devant lui. Et il faut qu'il accomplisse de nouveau cette prière.
Un autre savant, l’Imam Ahmad ibn Hanbal, est lui d'avis que la salât sera annulée si un chien noir venait à passer devant celui qui prie dès lors que celui-ci n'a pas placé de Soutrah devant lui. Mais il s’est abstenu de donner une réponse définitive quand le passant devant lui est une femme ou un âne.
Cette parole d’Aïcha montre bien que le Prophète () n'a pas considéré sa prière annulée, bien que ‘Aïcha avait les jambes allongées entre lui et la direction de La Mecque.
Ces savants expliquent l'autre Hadîth, celui que nous avons cité au début de notre article, ainsi : par les mots "sa prière (salât) sera coupée par l'âne, la femme et le chien noir", il faut comprendre "la valeur de sa prière risque d'être diminuée s'il se laisse déconcentrer par ces êtres qui passent devant lui" (Voir la page 227 du 4ième tomme de Charh Mouslim, An-Nawawî ainsi que la page 6 du 2ième tome du livre Houjjatullâh il-bâligha, Shâh Waliyyoullâh.)
En conclusion, les opinions sont divergentes entre les savants au sujet de savoir si la prière (salât) de celui qui n'a pas placé de Soutrah devant lui reste valide si une femme, un chien noir ou un âne venait à passer devant lui.
Selon l'école zâhirite, la prière est alors annulée et il faut la recommencer.
Selon la plupart des savants, la prière n'est pas annulée. Et c'est cette opinion qui paraît juste (sawâb) par rapport aux arguments invoqués (adilla).