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Caractéristiques des hommes pieux: dépense dans l’aisance et dans l’adversité

Caractéristiques des hommes pieux: dépense dans l’aisance et dans l’adversité

« Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants - et pour ceux qui, s'ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d'Allah et demandent pardon pour leur péchés - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu'ils ont fait. Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien ! » (Coran : 3/133, 134, 135 et 136).

 
Ces versets coraniques présentent  4 caractéristiques des hommes pieux :        
     -   Ils dépensent de leurs biens dans l’aisance et dans l’adversité.
-        Ils maitrisent leur colère.
-        Ils font preuve de pardon envers ceux qui leur cause du tort.
-        Quand il leur arrive de commettre une quelconque turpitude ils se souviennent d’Allah, demandent pardon et ne persistent pas sciemment dans le mal qu'ils ont fait.
 
Chacune de ces 4 caractéristiques mérite à elle seule un article indépendant et c’est ce que nous allons essayer de faire en commençant   par la 1ère caractéristique à savoir « La dépense dans l'aisance et dans l'adversité »
 
La 1ère caractéristique des hommes pieux est qu’ils dépensent leurs biens dans l’aisance et dans l’adversité, cela signifie qu’ils les dépensent dans les voies qui plaisent à Allah dans toutes les circonstances. Rien ne peut freiner leur bienveillance envers les créatures d'Allah et leur générosité, qui sont alimentées par leur amour du bien et par leur conviction profonde aux mérites promis dans l'Autre Monde. Cette première qualité des hommes pieux constitue déjà, pour eux, un solide rempart contre le Feu, comme l'indique le Hadith dans lequel le Messager d'Allah (Salla Allahou 'Alayhi wa Sallam) dit: "Protégez-vous du Feu, ne serait-ce qu’en donnant (en aumône) un morceau de datte!" (Boukhâri et Mouslim)
 
Les compagnons du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ont fait de cette qualité la leur, eux qui avaient pris pour modèle le Messager d’Allah (Salla Allahou 'Alayhi wa Sallam) et pris l’engagement de le suivre pas à pas. Ils étaient prêts à abandonner tous leurs biens sans poser de question et à sacrifier leurs vies pour gagner l’agrément de leur Seigneur.Ils n’ont à aucun moment considéré la dépense de leurs biens dans les voies du bien comme étant une perte; bien au contraire, ils la considéraient comme étant une grande opportunité leur permettant de gagner l'amour et le rapprochement d’Allah, exalté soit-Il.
 
Méditons ensembles ses quelques exemples, qui ne sont qu’une goute dans l’océan des œuvres pieuses accomplies par les compagnons du Prophète (Salla Allahou 'Alayhi wa Sallam), hommes pieux par excellence
 
Après la mort du Prophète, les musulmans furent durement éprouvés par la sécheresse.  Les gens vinrent voir le calife Abou Bakr pour lui demander de l’argent ou des vivres; mais il ne pouvait rien faire pour eux car les coffres du trésor étaient complètement vides.  C’est à ce moment qu’arriva de Damas une caravane appartenant à Outhman, regorgeant de biens et de denrées de toutes sortes.  Les marchands se rassemblèrent devant sa maison pour lui proposer de leur vendre ces marchandises contre d’importantes sommes d’argent.  Mais il refusa leur offre, affirmant qu’il s’apprêtait à les offrir à Celui de qui il espérait recevoir la plus grande rétribution.  Il donna tous ses biens aux pauvres de Médine et ne leur demanda en échange aucun sou.  Il savait bien qu’Allah lui offrirait une récompense bien plus grande que l’argent qu’il aurait pu recevoir pour sa marchandise.
 
Anas (Radhia Allahou ‘Anhou) raconte: Abou Talha (Radhia Allahou ‘Anhou) était le plus riche des Ansâr. Le bien qui lui était le plus cher était Bayrouha, (un jardin) qui était situé en face de la mosquée (du Prophète Mouhammad (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). Le Prophète Mouhammed (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) avait l'habitude d'y aller et de boire de son eau qui était douce. Anas poursuit : Lorsque le verset "Vous ne parviendrez jamais à la piété tant que vous ne dépenserez pas de ce que vous chérissez" fut révélé, Abou Talha (vint voir le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) et lui) dit : "Ô Messager d'Allah ! Certes, mon bien le plus cher est Bayrouha. Je l'offre en aumône. J'espère sa récompense et sa rétribution auprès d'Allah. Utilises le donc, Ô Messager d'Allah, suivant ce qu'Allah t'inspire." Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit: "Bakhin ! Bakhin ! (Expression arabe employée pour exprimer la joie et le contentement.) Voilà un bien profitable ! J'ai entendu ce que tu as dis (j'ai compris ta volonté) et mon avis est que tu le dépenses sur ta famille." Il répliqua: "Je ferai (ainsi) Ô Messager d'Allah." Abou Talha (Radhia Allahou ‘Anhou) le répartit alors en le donnant à ses proches et à ses cousins. (Boukhâri et Mouslim).
 
Lorsque le croyant dépense ce qui lui est cher pour la cause d'Allah, il est le premier à tirer profit de son acte: En effet, ce sacrifice de sa part lui permet d'obtenir l'agrément divin et de parvenir à la véritable piété (Taqwa).
 
Une situation similaire eut lieu lors de la bataille de Tabouk quand le Prophète () appela les musulmans à contribuer généreusement au financement de l’armée. Omar conserva la moitié de sa fortune et offrit la seconde moitié au Prophète. Le Messager d’Allah () lui demanda : « Qu’as-tu laissé à ta famille ? » Omar répondit : « La moitié de ma fortune. » Le Prophète lui dit : « Tu as bien fait. » Abou Bakr, quant à lui, offrit l’intégralité de sa fortune au Prophète (). Lorsque le Messager d’Allah l’interrogea sur ce qu’il avait laissé à sa famille, Abou Bakr répondit : « Je leur ai laissé Allah et Son Messager. »
 
Un jour, au marché, on vit Abdoullah ibn Omar (Radhia Allahou ‘Anhouma) acheter du fourrage à crédit pour son chameau.  L’un des témoins alla s’informer à ce sujet, car il savait qu’Abdoullah avait reçu la veille pas moins de 4000 dirhams et une couverture.  On lui expliqua qu’avant la tombée du jour, Abdoullah avait déjà distribué tout l’argent parmi les pauvres de la communauté, qu’il avait ensuite pris la couverture, l’avait jetée sur ses épaules et s’était dirigé vers l’endroit où il demeurait; mais avant d’arriver chez lui, même la couverture avait disparue, car il l’avait donnée, en chemin, à une personne dans le besoin.
 
Un jour certains Compagnons ne trouvant rien à donner en aumônes vinrent voir le Prophète () et lui demandèrent : « Si quelqu’un n’a rien à donner, que doit-il faire? »  Il répondit : « Il doit travailler de ses mains et en tirer profit, et donner en charité (de ce qu’il gagne ainsi). »  Ils  lui demandèrent encore : « Mais s’il n’y arrive pas? »  Il répondit : « Il devrait aider les pauvres qui demandent de l’aide. »  Ils demandèrent : « Et s’il ne peut même faire cela? »  Il répondit : « Il doit alors accomplir de bonnes actions et demeurer à l’écart des mauvaises actions, et cela sera considéré comme une charité qu’il fait à sa propre personne. » (Sahih al-Boukhari)

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