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Scènes de la bataille de Badr

Scènes de la bataille de Badr

« Allah, Exalté soit-Il, a été satisfait des combattants de Badr et leur a dit: "Faites ce que vous voulez car je vous ai déjà pardonné tous vos péchés" ».

 
Ces paroles du Prophète, furent comme une médaille d’honneur qu’il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, accrocha à la poitrine de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, qui avaient participé avec lui à l'une de ses plus grandes et plus remarquables victoires.
 
Le jour de Badr se situe à la charnière de deux périodes: celle de la faiblesse et de l'humiliation d'une part, et celle de l'affrontement et de la domination d'autre part. Il démarqua deux groupes, l’un qui luttait dans le sentier d'Allah et l’autre qui combattait dans lesentier des idoles et autres fausses divinités. Il était donc tout à fait juste de le baptiser le jour d'Al-Fourqaan (le discernement), tel que mentionné dans le Livre d'Allah, Exalté soit-Il.  
 
Cette bataille bénie est considérée comme un grand jour dans l'histoire islamique. Elle représente le véritable début de l’hégémonie des Musulmans et de leur souveraineté. Toutes les victoires qui lui ont succédé dérivèrent de ce combat qui fut l'étincelle annonçant le début des conquêtes islamiques. Comment cette bataille a-t-elle donc commencé? Et quels en étaient les motifs?
 
Le point de départ se situe lors de la deuxième année de l'Hégire (Emigration), quand les Musulmans entendirent parler de l'arrivée d'une grande caravane venant des pays du Chaam, Grande Syrie, et transportant les biens et les fruits du commerce des Qoraychites. Cette caravane était placée sous le commandement d'Abou Soufyaan accompagné d’un nombre limité d’hommes. Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, saisit l'occasion pour infliger un coup dur à la vie économique des Mecquois, outre le fait que cela représentait une sorte de dédommagement de l'argent que les polythéistes avaient volé aux émigrants.
 
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, incita ses Compagnons à partir pour le Djihaad en leur disant: « Voici la caravane des Qoraychites, avec leur argent, partez à leur poursuite, cela est peut-être prédestiné à devenir votre butin » (Ibn Is-haaq).
 
Leur intention était de poursuivre la caravane et de s'emparer de ses richesses comme butin; c’est pour cette raison qu’un peu plus de trois cent dix compagnons seulement partirent, avec deux chevaux et 70 chameaux qu'ils montèrent à tour de rôle. 
 
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, partagea sa monture avec Abou Lobaabah et ‘Ali ibn Abou Taalib, qu'Allah soit satisfait d'eux, qui lui proposèrent de lui laisser leur chameau tout au long du voyage, mais il leur répliqua: « Vous n'êtes pas plus forts que moi et je n’ai pas moins besoin que vous de la récompense d'Allah » (Ahmad).
 
Les nouvelles du départ du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, parvinrent à Abou Soufyaan qui fut pris de panique, et envoya un homme nommé Damdam ibn ‘Amr Al-Ghifaari demander secours aux habitants de la Mecque pour qu'ils essaient de sauver leurs fortunes menacées par les Musulmans.
 
Allah, Exalté soit-Il, décréta qu'à ce moment-là, ‘Aatika bint ‘Abd Al-Mottalib fasse un rêve étrange, concernant l'arrivée d'un voyageur sur une monture à la Mecque, qui se mit debout parmi les gens et commença à crier à voix haute : « Partez, vous les traîtres, vers le lieu de votre mort ! ». Puis il monta sur le sommet de la montagne Abou Qobays où il saisit un gros rocher et le jeta ; celui-ci se transforma en poussières qui recouvrirent toutes les maisons de la Mecque. Les gens colportèrent la nouvelle de cette vision. Certains y crurent alors que d'autres s'en moquèrent.
 
Mais les jours suivants prouvèrent l'authenticité de cette vision. Trois jours après, cet homme en question, le messager d’Abou Sofiaan, arriva et se mit à crier aux gens: « Ô gens de Qoraych, sauvez la caravane! Sauvez la caravane! Sauvez votre argent qui se trouve dans la caravane d'Abou Soufyaan! Mohammad a envoyé ses Compagnons à sa poursuite pour s'en emparer, mais je ne pense pas que vous arriverez .
 
 
La tribu de Qoraych se prépara donc avec ses hommes et son équipement. Tous ses nobles répondirent à l'appel à part Abou Lahab, qui envoya un autre homme à sa place. Les forces des familles qoraychites, ainsi que les tribus voisines ne tardèrent pas à se rassembler, jusqu'à ce que le nombre de combattants atteignît les mille trois cents. Ces derniers crurent que leur mission serait facile et ils ignoraient que la situation évoluerait en une bataille décisive qui marquerait un jour mémorable dans l'histoire de l'humanité.  
 
Pendant ce temps, Abou Soufyaan était à bout de nerfs et sur le qui-vive, car si les Musulmans parvenaient à rejoindre la caravane et à s'en emparer, la perte de la tribu de Qoraych serait énorme. Pour cette raison, il déploya tous ses efforts pour obtenir régulièrement des informations sur les Musulmans et surveiller leurs mouvements, jusqu'au moment où il entendit parler de deux voyageurs sur leur monture qui avaient fait halte à proximité; il se dirigea donc vers cet endroit pour examiner les déchets que les chameaux avaient laissés derrière eux et il y trouva des traces de noyaux de dattes de Médine. Ainsi, il fut certain que les Musulmans étaient très proches, il s’empressa donc de changer le trajet de la caravane en prenant la route de la côte et réussit ainsi à s'enfuir.
 
Une fois convaincu qu'il avait écarté le danger, il envoya aux Qoraychites un message qui disait : « Allah a sauvé votre caravane, votre argent et vos hommes alors retournez à la Mecque » ; la tribu des Banou ‘Adiy adopta son opinion et retourna à la Mecque, mais Abou Djahl insista pour continuer sa route pour combattre les Musulmans avec ceux qui l'accompagnaient, il dit: « Par Allah, nous ne retournerons jamais (chez nous) avant que nous n’atteignions le marché de Badr et que nous n’y passions trois jours pour célébrer notre gloire. Nous y égorgerons des chameaux, offrirons aux gens à manger, leur donnerons du vin à boire, et nos chanteuses y chanteront. Notre campagne sera ainsi rapportée à tous les arabes qui sauront notre puissance et nous craindront à jamais ». C’est ainsi que l'ignorance et l'orgueil d'Abou Djahl marquèrent le commencement de la fin pour les nobles de Qoraych.
           
Les nouvelles concernant l'intention de Qoraych de faire la guerre parvinrent au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. Il voulut mettre les Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, au courant de la situation et du caractère inévitable de l'affrontement, mais les avis des Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, divergèrent. Certains manifestèrent leur refus de combattre en raison de leur manque de préparation et se mirent à discuter avec le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, à ce propos. D'ailleurs, le Coran rapporte leur position dans le verset suivant (sens du verset) :
 
« De même, c’est au nom de la vérité que ton Seigneur t’a fait sortir de ta demeure, malgré la répulsion d’une partie des croyants. Ils discutent avec toi au sujet de la vérité après qu’elle fut clairement apparue; comme si on les poussait vers la mort et qu’ils (la) voyaient ». (Coran 8/5-6).
 
Alors que les chefs des Mohaadjirounes soutinrent l'idée du combat et l'acceptèrent avec enthousiasme, Al-Miqdaad, qu'Allah soit satisfait de lui, dit au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam: «  Par Allah, ô prophète d'Allah, nous ne répéterons pas les paroles que les fils d'Israël dirent à Moussa, '(sens du verset) :« Va donc, toi et ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes ». (Coran 5/24).Mais nous combattrons avec toi à ta droite, à ta gauche, devant toi et derrière toi » (rapporté par Boukhari). Le visage du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, s'illumina en entendant ses paroles.      
 
 
Mais le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, voulut connaître l'opinion des Ansaars, surtout qu'ils représentaient la majorité de l'armée et que le serment d'allégeance qu’ils avaient prêté au Prophète, , à Al-‘Aqabah ne les engageait pas à le protéger en dehors de Médine.
 
Il répéta donc: « Donnez-moi conseil, ô mon peuple ». Sa‘d ibn ‘Obaadah comprit la signification des propos du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et dit: « Est-ce l’avis des Ansaars que tu veux connaître, ô messager d’Allah  ? Nous croyons en toi et nous sommes convaincus que tu es le messager d'Allah, nous attestons quece qui t'a été révélé est la Vérité. En conséquence, nous t'avons donné notre promesse et t'avons prêté serment d'obéissance, ô Prophète, fais ce que tu veux. Par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité. Si tu désires traverser cette mer, nous te suivrons, et nul d’entre nous ne restera en arrière ; nous ne refuserons pas d'affronter nos ennemis à tes côtés. Nous sommes des hommes endurants à la guerre et nous nous montrons à la hauteur de nos engagements au moment d’affronter nos ennemis; nous espérons qu’ Allah,Exalté soit-Il, t'accordera, à travers ce que tu verras de notre hardiesse de quoi te réjouir, pars donc avec nous par la grâce d'Allah ».
 
Ces mots sincères montrèrent l'enthousiasme des Compagnons qui décidèrent de combattre, en ayant confiance en la promesse d'Allah et en Son soutien, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, fut heureux de leur réplique et dit:
 
« Allez par la grâce d'Allah, je vous annonce qu'Allah, Exalté soit-Il, m'a promis de remporter la victoire sur l’ennemi soit de prendre la caravane comme butin et je vous jure qu'en ce moment, je vois devant moi les lieux où les gens seront tués » (Rapporté par Ibn Is-haaq).
 
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, commença à préparer les gens à l'affrontement imminent, à organiser ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, et à les diviser en trois brigades. Il remit l'étendard de guerre à Mous‘ab ibn ‘Omayr, qu'Allah soit satisfait de lui, et donna deux bannières noires à Sa‘d ibn Mo‘aadh et ‘Ali ibn Abii Taalib, qu'Allah soit satisfait d'eux ; puis il passa ses Compagnons en revue, fit sortir les enfants, parmi lesquels ‘Abd Allah ibn ‘Omar et Al-Baraa’ ibn ‘Aazib, qu'Allah soit satisfait d'eux, et les empêcha de participer à la guerre.
 
Alors qu'il faisait ses préparatifs, un polythéiste se présenta avec la volonté de participer à la guerre, dans le camp musulman. Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui dit alors: « Retourne sur tes pas, je ne demanderai jamais l'assistance d'un polythéiste ». L’homme revint à la charge et le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui répéta la même réponse, jusqu'à ce qu’il déclarât sa conversion à l'Islam : le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui permit alors de partir avec l'armée (Ahmad).
 
L'armée continua son chemin jusqu'à une région près d'un puits appelé Badr. Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, envoya alors un certain nombre de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, pour obtenir des informations sur les polythéistes. Ils trouvèrent deux jeunes garçons qoraychites qu'ils attrapèrent et qu'ils conduisirent au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam.
 
Le Prophète, , tenta d'obtenir d'eux des informations sur les moyens militaires des Qoraychites et sur le nombre de leurs soldats, mais ils refusèrent de répondre. Il leur demanda: « Combien de chameaux égorgent-ils? ». Ils dirent: « Dix par jour ». Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sut alors que leur nombre avait atteint mille combattants, il s'approcha des gens et dit: « Voici que la Mecque vous a envoyé ses hommes préférés » (rapporté par Ibn Is-haaq). 
 
La situation était délicate, l'ennemi les dépassait en nombre et en logistique. Ils avaient grand besoin en ces moments-là de l'aide divine et de quoi fortifier leur foi et remplir leur cœur de sérénité et de certitude en leur victoire. Allah, Exalté soit-Il, envoya donc sur les Musulmans une pluie bénie qui eut un effet remarquable sur les esprits qu'elle purifia, sur les cœurs qui devinrent certains du triomphe et s'armèrent d’endurance, ainsi que sur la terre dont le sol se solidifia et se durcit.
 
Allah, Exalté soit-Il, soutint les croyants par le sommeil qui les gagna cette nuit, un sommeil qui effaça toute trace de peur et propagea la tranquillité dans les cœurs. Le Coran évoque ces moments quand Allah, Exalté soit-Il, dit: (sens)
 
« Et quand Il vous enveloppa de sommeil comme d’une sécurité de Sa part, et du ciel Il fit descendre de l’eau sur vous afin de vous en purifier, d’écarter de vous la souillure du Diable, de renforcer les cœurs et d’en raffermir les pas! [vos pas] ».  (Coran 8/11).
 
Le conflit qui éclata parmi les chefs de Qoraych fut l'un des éléments qui donnèrent le dessus aux Musulmans dans le combat, car ‘Otba ibn Rabii‘ah essaya de dissuader les gens de s’engager dans le combat et les blâma parce qu'ils voulaient tuer des gens qui avaient des liens d'alliance et de parenté avec eux. Il les mit en garde contre le courage et la hardiesse des Musulmans sur le champ de bataille. Abou Djahl l'accusa de lâcheté et de faiblesse et insista pour continuer la progression.
 
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, commenta cette situation en disant: « S'il existe du bien parmi ces gens, il se trouve chez l'homme au chameau roux – c'est-à-dire ‘Otba ibn Rabii‘a – et ils feraient mieux de lui obéir » (Ibn Abii Chaybah).
 
     
La course acharnée commença entre les deux groupes en direction du puits de Badr, mais les armées musulmanes réussirent à l'atteindre et à s'installer tout près de lui avant leur ennemi.
 
Pendant ce temps, Al-Habaab ibn Mondhir, qu'Allah soit satisfait de lui, se mit à guetter tous les côtés du camp d'un œil perçant en essayant de récapituler toutes ses connaissances antérieures sur les mouvements du sol de cette région, et il en conclut que le choix de cet endroit était inadéquat. Il était d'un autre avis, et se hâta d’aller trouver le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, en lui demandant si le choix de cet endroit était le résultat d'une révélation d'Allah et qu'il ne fallait pas le discuter, ou bien il s'agissait simplement du fruit d’une réflexion personnelle. Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui répondit: « Je cherche la décision conforme aux stratagèmes et stratégies de guerre. » Al-Habaab ibn Mondhir lui suggéra de s'installer à côté du puits le plus proche des polythéistes et de remblayer les autres puits afin de priver d'eau les armées des polythéistes; l'idée plut au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et il décida de la mettre à exécution.      
 
Sa‘d ibn Mo‘aadh, qu'Allah soit satisfait de lui, eut une autre suggestion. Il proposa de construire un abri en bois pour en faire un poste de commandement et d’observation du cours des événements, outre un lieu sûr pour protéger la vie du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. La proposition fut acceptée et l’abri fut établi.
 
Les deux armées s'alignèrent: le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, se mit à inspecter ses soldats, en plaçant certains à l’avant, d’autres à l’arrière, en encourageant les gens et en leur donnant des conseils, car il savait que le rendez-vous attendu serait difficile.
 
Après s’être assuré du moral des troupes, il retourna à sa tente afin de recourir à l’autre moyen par lequel il espérait qu'Allah lui accorderait la victoire, Exalté soit-Il, à savoir Son invocation. Il Lui demanda de lui donner la victoire et il se tourna avec humilité vers son Seigneur en disant:
 
 
 « Allahoumma Andjiz lii maa Wa‘adtani, Allahoumma Aati maa wa‘adtani Allahoumma In Tahlaka Haadhihil ‘issaabata min Ahlil Islam, La To‘badou fil- Ardi, Allahoumma, Inni Onchidoka ‘Ahdaka wa wa‘daka, Allahoumma Haadhihi Qoraychoun Qad Aqbalat Bikhaylaa’iha wa Fakhriha tohaaddika wa Toukadh-dhibo Rasoulak; Allahoumma Fanasrok Alladhi Wa‘adtani ».
 (Accorde-moi, ô Allah, ce que Tu m'as promis, ô Allah! donne-moi ce que Tu m'as promis, ô Allah, si Tu laisses périr ce groupe de Musulmans, Tu ne seras plus adoré sur terre, Ô Allah! Je Te prie de réaliser ce que Tu m’as promis. Ô Allah, voici la tribu de Qoraych qui arrive avec toute son arrogance et sa fierté pour Te défier et démentir Ton prophète. Ô Allah! Accorde-moi la victoire que Tu m'as promise).   
 
Les supplications du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, à son Seigneur furent tellement fortes qu’il en fit tomber l’habit qui recouvrait ses épaules, alors Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, vint le lui remettre, puis le prit dans ses bras par derrière en lui disant: « Ô Prophète d'Allah, tu as suffisamment supplié ton Seigneur, Il t'accordera certes ce qu'Il t'a promis ».       
 
A ce moment, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sortit de sa tente et dit à ‘Ali: « Donne-moi une poignée de sable », ‘Ali lui obéit et le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, la prit et la jeta au visage des polythéistes, et par la puissance d'Allah, ces graviers les atteignirent au point qu'ils remplirent leurs yeux à tous, comme le dit Allah, Exalté soit-Il, (sens du verset) : « Et lorsque tu lanças (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lanças: mais c’est Allah qui lança » (Coran 8/17).
 
Le combat commença par un duel violent entre ‘Otbah ibn Rabii‘ah et Hamzah ibn ‘Abd Al-Mottalib, qu'Allah soit satisfait de lui, puis entre Al-Waliid ibn ‘Otbah et ‘Obaydah ibn Al-Haarith, qu'Allah soit satisfait de lui, et enfin entre Chaybah ibn Rabii‘ah et ‘Ali ibn Abii Taalib, qu'Allah soit satisfait de lui. Hamzah et ‘Ali vainquirent, alors que ‘Otbah et Chaybah tombèrent grièvement blessés. Hamzah et ‘Ali tuèrent Al-Waliid puis retournèrent avec ‘Obaydah au camp des Musulmans.
 
 Les deux groupes combattirent avec acharnement, l'effervescence des Musulmans s'accrut et on entendit partout « Allahou Akbar ! » (Allah est Le plus Grand), le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était à leur tête, ne cessant d’attaquer et d’aller et venir sur le champ de bataille, comme s'il, , était une armée à lui tout seul, au point que les compagnons dirent ce jour-ci: « Le jour de la bataille de Badr, nous cherchions refuge auprès du Prophète d'Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, tandis qu’il était le plus proche des ennemis et le plus audacieux d’entre nous ».
 
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lança cet appel: «  Hâtez-vous vers un Paradis aussi large que les cieux et la terre ». Ces mots parvinrent au cœur de ‘Omayr ibn Al-Homaam Al-Ansaarii, qu'Allah soit satisfait de lui, qui jeta les quelques dattes qu'il mangeait en disant: « Si le temps de manger ces dattes est ce qui me sépare du Paradis, ce sera vraiment trop long », et il se lança comme une flèche parmi les rangs des polythéistes, en donnant des coups d'épée à droite et à gauche jusqu'à ce qu'il meure en martyr.
 
Le renfort divin arriva, composé de milliers d'Anges destinés à raffermir les croyants et à leur donner le dessus dans le combat. Ils étaient conduits par Djibriil (Gabriel), ', sur son cheval, selon la narration d’Ibn 'Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui, qui dit: « Alors qu'un des Musulmans poursuivait avec acharnement un polythéiste, il entendit un coup de fouet venant d'en haut et la voix d'un cavalier disant: ‘viens Hayzoum’ – le nom de la monture de l'Ange – alors il vit le polythéiste devant lui tomber par terre, et en s'approchant de lui, il trouva son nez coupé et son visage fendu comme par un coup de fouet » (Sahiih). Ceci fut confirmé par les paroles suivantes d'Abou Daoud Al-Maazini : « Alors que je poursuivais l’un des polythéistes pour le tuer, sa tête tomba avant que mon épée ne l'atteigne, et je sus ainsi qu'il avait été tué par quelqu'un d'autre ».
 
Les rangs des polythéistes furent ébranlés et la panique s'empara d'eux. Ils n'imaginaient pas que ce groupe de croyants peu nombreux, possédant des moyens aussi limités, pouvait ainsi les affronter et les vaincre.
 
Les mécréants ne tardèrent pas à tomber l'un après l'autre, et Abou Djahl – le Pharaon de cette communauté – perdit la tête en voyant la défaite de ses compagnons, sans savoir que son rendez-vous avec la mort était plus proche qu’il ne le pensait, et qu'il ne serait pas tué par la main d'un des chefs ou des cavaliers musulmans mais par celle de deux jeunes croyants. ‘Abd Ar-Rahmaan ibn 'Aouf dit: « Je combattais le jour de Badr, quand j’aperçu deux garçons qui se mirent l'un à ma droite et l'autre à ma gauche; alors que je ne me sentais pas en sécurité au milieu d’eux, l'un d'entre eux me demanda discrètement sans que son Compagnon ne l’entende: ‘Mon oncle, montre-moi Abou Djahl’.
- ‘Mon neveu’, lui dis-je, ‘pourquoi faire?’.
- ‘J'ai prêté serment à Allah de le tuer ou de mourir’, répondit-il.
 
A son tour, l'autre me tint les mêmes propos; je le leur montrai, ils s’élancèrent donc dans sa direction comme deux faucons jusqu'à ce qu'ils l'eussent tué ». Il s’agissait de Mo‘aadh ibn ‘Amr ibn Al-Djamouh et Mo‘aadh ibn ‘Afraa’, qu'Allah soit satisfait d'eux.  
 

La bataille prit fin avec d'énormes pertes dans les rangs de Qoraych, ainsi 70 de ses hommes parmi les nobles furent tués et 70 furent faits prisonniers, et le reste prit la fuite, la queue basse. Dans le camp des Musulmans 14 seulement trouvèrent la mort en martyrs, ils sacrifièrent leurs âmes pour réaliser cette grande victoire que les Musulmans savourèrent et dont Allah conserva la mémoire dans une sourate entière, témoin de vérité qu'Il, Exalté soit-Il, accorde la victoire à Ses alliés.

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