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'Abd al-Malik ibn Marwân

Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, le regarda lorsqu'il était encore un gamin et dit : "Celui-ci gouvernera les Arabes".

'Abd al-Malik ibn Marwân naquit à Médine, la ville du Messager () en l'an 24 de l'hégire pendant la première année du califat de 'Uthmân ibn 'Affân, qu'Allah soit satisfait de lui. Il mémorisa le Noble Coran et appris les hadiths prophétiques chez son oncle paternel 'Uthmân ibn 'Affân, Abû Hurayra, Umm Salama, Mu'âwiya et Ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait d'eux tous. 
Dans sa prime enfance, 'Abd al-Malik ibn Marwân interrogeait fréquemment son père, son oncle paternel et les Compagnons qui l'entouraient sur la ligne de conduite du Messager (). Ceux-ci lui donnaient des réponses qui provoquaient son étonnement et son admiration pour la grandeur de l’Islam. A l'âge de dix ans, il assista au meurtre du calife des musulmans 'Uthmân ibn 'Affân, ce qui l'affligea. Cependant, il en tira une grande leçon, à savoir d'être dur et ferme avec les transgresseurs et les fauteurs de troubles.
Il côtoya les jurisconsultes et les oulémas jusqu’à en devenir un lui-même. Un jour on interrogea Ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, sur une question de religion, et il répondit : "Marwân a un fils qui est jurisconsulte allez donc l'interroger !". Al-A'mach dit : "Les jurisconsultes de Médine étaient au nombre de quatre ; Sa'îd ibn al-Musayyab, 'Urwa, Qabîsa Ibn Zu'ayb et 'Abd Al-Malik ibn Marwân". 'Abd al-Malik ibn Marwân ne manquait jamais la prière en commun à la mosquée à tel point qu'on le nommait la colombe de la mosquée à cause de son accomplissement régulier des actes d'adoration et de sa récitation assidue du Noble Coran.
Durant sa jeunesse, 'Abd al-Malik faisait l'objet de l'admiration de tous à cause de sa fidélité aux principes de l'Islam. On raconta que Mu'âwiya s'assit un jour en compagnie de Sa'îd ibn al-'Âs, qu'Allah soit satisfait de lui, et que 'Abd al-Malik passa près d'eux. Mu'âwiya dit alors : "Qu'Allah honore ce jeune homme ! Quelle noblesse d’âme il a !" Sa'îd lui dit alors : "Ô prince des croyants, ce jeune homme possède quatre caractéristiques louables : il parle convenablement, il écoute attentivement lorsque on s'adresse à lui, il sourit à celui qui le croise et il s’éloigne de toute forme de gaspillage. De même qu’il s'abstient de trois défauts : il ne dit pas des propos dont il aurait à s'excuser, il ne se mêle pas aux fourbes et il ne plaisante pas avec ceux à qui on ne peut faire confiance. "
'Abd al-Malik quitta Médine au mois de Rabî' ath-Thânî de l'an 64 de l'hégire lorsque des émeutes et les troubles eurent lieu au Cham (Grande Syrie) et que 'Abdallah ibn az-Zubayr se manifesta à La Mecque en se déclarant calife des musulmans. Et à peine six mois plus tard, son père Marwân accéda au califat, mais il ne resta à ce poste que onze mois puis mourut. 'Abd al-Malik succéda à son père comme calife au mois de Ramadan de l'an 65 de l'hégire. L'élite des Banû Umayya, les commandants de l’armée, les chefs du peuple et les hauts dignitaires de l'Etat lui prêtèrent serment d'allégeance.
Lorsque 'Abd al-Malik accéda au califat après la mort de son père, il avait sous son autorité uniquement le Cham et l'Egypte. C'est ainsi que les périls entouraient son Etat de tous côtés. Il trouva alors l'Etat islamique divisé et en proie aux émeutes et aux troubles avec Ibn az-Zubayr au Hidjaz, l'Etat des Banû Umayya au Cham (grande Syrie), les Khawâridj al-Azariqa à al-Ahwaz, les Khawâridj an-Nadjdât dans la péninsule arabique et les Chiites à Koufa en Iraq. A l'extérieur de l'Etat, les Byzantins complotaient contre lui et s'apprêtaient à attaquer les frontières du nord et de l'ouest de l'Etat islamique, profitant ainsi de la division de cet Etat. Il s'agissait alors de menaces de tous les côtés, ce qui fit comprendre à 'Abd al-Malik que les musulmans devaient unir leurs efforts pour faire face aux ennemis. Il commença alors à préparer les armées. Il traitait les commandants de façon convenable et était bienveillant envers eux. Il rendait visite aux malades, les faisait assister à ses assemblées et les traitait comme s'ils étaient ses amis. Ceci fut un des facteurs essentiels de sa réussite et de sa victoire.
En l'an 74 de l'hégire, la nation islamique s'unifia après une longue période de discorde. Ce fut en cette année que la dispute autour du califat pris fin, voilà pourquoi on la nomma "année de l'unité". Les habitants du Hidjaz et de l'Iraq prêtèrent serment d'allégeance à 'Abd al-Malik ibn Marwân comme le firent avant eux les habitants du Cham et de l'Egypte. De même, les habitants du Khorasan lui prêtèrent serment d'allégeance. Ainsi, l'Etat islamique récupéra son rang, sa dignité et sa souveraineté sur ses ennemis. Ses frontières s’agrandirent grâce aux efforts de 'Abd al-Malik qui y ajouta de nouvelles régions. 'Abd al-Malik envoya des armées vers le Maghreb et ce dernier ne tarda pas à entrer sous son autorité.
'Abd al-Makik adoptait une politique ferme et dure et il jouissait d'une forte personnalité et d'une volonté de fer. C'est pour cette raison qu'on dit : "Mu'âwiya était le plus longanime et 'Abd al-Malik était le plus ferme". Abû Dja'far al-Mansûr dit : "'Abd al-Malik était le plus ferme et le plus résolu. 'Abd al-Malik était particulièrement soucieux de l'intégrité de ceux qui travaillaient dans son Etat. Un jour, il eut vent du fait qu'un des gouverneurs travaillant sous son commandement avait accepté un présent. Il ordonna alors qu'on le lui amène. Lorsque ce gouverneur se présenta devant 'Abd al-Malik, celui-ci lui demanda : 'As-tu accepté un cadeau depuis que je t'ai nommé ?' 
-'Ô prince des croyants, vos pays sont prospères, vos revenus sont abondants et vos sujets jouissent des meilleures conditions de vie'.
-'Réponds à la question que je t'ai posée !', lui répliqua 'Abd al Malik'.
- 'Oui, j'ai accepté un présent', lui dit-il.
Alors, 'Abd al-Malik le destitua.
 
'Abd al-Malik n'était pas un homme politique uniquement, mais il était aussi un homme de lettres, aimait les lettrés et tenait des assemblées littéraires. Ses remarques lorsqu’on lui lisait un poème indiquaient qu’il était un critique littéraire avisé. 'Abd al-Malik était rompu à la gestion des affaires de son Etat et à l'organisation de ses services tout comme il s'était montré adroit dans la réunification des pays islamiques. Il s’appuyait sur les hommes les plus adroits de l'époque, les plus compétents et les plus experts comme al-Hadjâdj ibn Yûsuf ath-Thâqafî, Bichr ibn Marwân et 'Abd al-Azîz ibn Marwân. 'Abd al-Malik suivait lui-même les affaires de son Etat ainsi que les commandants et les gouverneurs des provinces qu'il avait engagés et observait leur comportement. Il réalisa de nombreuses choses sur le plan administratif, qui firent progresser l'Etat islamique sur une grande échelle.
Il fut le premier à frapper monnaie et il écrivit sur les dinars des versets coraniques. Il mit sur une des deux faces du dinar (sens du verset) : "Dis : Il est Allah, Unique."(Coran:112 /1) et sur l'autre : "Muhammad est le Messager d'Allah. Allah, exalté soit-Il, l'a envoyé en le chargeant de nous guider vers le droit chemin et la religion de la vérité". A son époque les registres furent traduits des langues persane et byzantine en langue arabe, ceci est historiquement connu sous le nom de courant d'arabisation des registres.
En dépit de la fermeté de 'Abd al-Malik, il était doux. Il craignait Allah, exalté soit-Il, et L'implorait humblement. Une fois il fit un sermon et dit : "Ô Allah mes péchés sont énormes, mais par rapport à Ton pardon, ils sont insignifiants, pardonne moi donc !".
Juste avant de rendre l'âme, on lui dit : "Comment te sens-tu ?". Il dit : "Je suis comme le dit Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) :
 
" Et vous voici venus à Nous, seuls, tout comme Nous vous avions créés la première fois, abandonnant derrière vos dos tout ce que Nous vous avions accordé." (Coran:6 /94).
 
'Abd al-Malik mourut en l'an 86 de l'hégire à l'âge de 60 ans et c’est son fils al-Walîd qui dirigea sa la prière funéraire.
 
 
 
 

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