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La croyance et la consultation numérique

La croyance et la consultation numérique

 

La croyance et la consultation numérique

 

 

Personne ne sait mieux qu’Allah ce qui est un bien pour Ses serviteurs. Et personne ne peut mieux que Lui choisir ce qui est un bien. Telle est la croyance du musulman au sujet de son Seigneur. Allah, exalté soit-Il, dit :

« Ton Seigneur crée et décide ce qu’Il veut. Ils n’ont, quant à eux, aucun pouvoir de décision. Gloire à Lui ! Il est bien au-dessus des fausses divinités qu’ils associent à Son adoration. » (Coran 28/68).

C’est pour cette raison que le Messager d’Allah () nous a enseigné comment consulter notre Seigneur lorsque, au cours de notre vie, nous devons faire des choix sans pouvoir véritablement distinguer s’ils sont un bien ou un mal pour nous.

Jâbir (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporte ce qui suit : Le Messager d’Allah () nous enseignait la prière de la consultation (Al-Istikhârah) à accomplir pour toute décision, comme il nous enseignait une sourate du Coran. Il disait : « Lorsque l’un de vous a pris une décision, qu’il accomplisse deux unités de prière en dehors des prières obligatoires, puis qu’il dise : “Ô Allah ! Je Te demande de choisir le meilleur pour moi, Toi dont la science est infinie, je Te demande de m’accorder la force de l’accomplir, Toi dont le pouvoir est absolu, et je Te demande de Tes faveurs, Toi dont les grâces sont incommensurables. Car, en vérité, Tu as pouvoir sur toute chose, alors que je n’ai aucun pouvoir propre, Tu embrasses toute chose de Ta science, alors que je n’ai aucun savoir propre, et Tu connais parfaitement ce qui est inconnu des hommes. Ô Allah ! Si Tu sais que cette affaire est un bien pour moi dans ma religion, dans ma vie et dans ses conséquences (ou bien il dit : dans ses conséquences immédiates ou futures), alors destine-la-moi et facilite-la-moi, puis bénis-la-moi. Mais si Tu sais que cette affaire est un mal pour moi dans ma religion, dans ma vie et dans ses conséquences (ou bien il dit : dans ses conséquences immédiates ou ultérieures), alors détourne-la de moi et détourne-moi d’elle et prédestine-moi le bien où qu’il soit, puis fais que j’en sois satisfait”. » Il ajouta : « Puis il mentionne cette affaire. » Rapporté par Boukhari.

(En phonétique : Allâhumma innî astakhîruka bi-‘ilmika wa astaqdiruka bi-qudratika, wa as-aluka min fadlika-l-‘azîmi Fa-innaka taqdiru wa lâ aqdiru, wa ta’lamu wa lâ a’lamu, wa anta ‘allâmu-l-ghuyûbi. Allâhumma in kunta ta’lamu anna hâdhâ-l-amra (citer l’objet de la consultation) khayrun lî fî dînî wa ma’âshî, wa ‘âqibati amrî fa-qdurhu lî, wa yassirhu lî, thumma bârik lî fîhi. Wa in kunta ta’lamu anna hâdhâ-l-amra (citer l’objet de la consultation)  sharrun lî fî dînî wa ma’âshî, wa ‘âqibati amrî fa-srifhu ‘annî, wa srifnî ‘anhu Wa qdur lî-l-khayra haythu kâna thumma arddinî bihi)

La prière de consultation tourne autour de l’invocation d’Allah et de lui demander le bien. C’est une des plus hautes adorations qui accorde pleinement son droit à la servitude et la seigneurie.

Ibn Al-Qayyim a dit : « Cette invocation comprend une reconnaissance de l’existence d’Allah, de Sa Seigneurie et des attributs de Sa perfection que sont la connaissance et la capacité absolue et la volonté. Elle comprend aussi les points suivants : Le fidèle demande à son Seigneur de l’orienter dans son choix, de le guider vers le bien et de l’éloigner du mal. Il place sa confiance en Allah et s’en remet à Sa volonté. Il reconnait sa propre impuissance et sa faiblesse et qu’il a besoin de son Créateur dans chacun de ses projets et de Sa guidée à chaque instant de sa vie. »

C’est ainsi que les compagnons consultaient Allah dans toutes leurs affaires. C’est également ainsi qu’ont agi leurs successeurs et les pieux prédécesseurs. Il est même arrivé que l’un d’eux le fasse pour le lacet de sa chaussure, devait-il le réparer ou non. Les musulmans n’ont eu de cesse depuis cette époque de pratiquer la prière de consultation comme cela leur avait été enseigné par le Prophète (), comme nous l’avons mentionné dans le hadith de Jâbir. Et ce, jusqu’à ce qu’advienne cette révolution numérique avec son lot de bien et de mal. Et parmi le mal qu’a pu apporter cette révolution, ces nouvelles pratiques de consultation numérique qui ont fait dévier les gens de la consultation prophétique.

La consultation numérique : il s’agit d’un type de consultation relative aux affaires mondaines auquel un homme procède par le biais d’un site internet ou d’une application mobile. L’utilisateur doit suivre plusieurs étapes spécifiques et choisir le type de consultation qui lui convient : ceux qui sont perplexes par rapport à un mariage, ceux qui veulent entreprendre un voyage, ou s’engager pour un nouvel emploi, ou tout autre choix que propose le site ou l’application. Au début de cette consultation numérique, il est possible qu’on demande à l’utilisateur de lire une sourate du Coran comme la sourate ‘’ Al-Qadr ‘’ par exemple. Ou de répéter certaines invocations qui s’affichent sur son écran. Puis, il poursuit les étapes en répondant aux questions ou en choisissant celles qui sont proposées. À la fin des étapes, le résultat de la consultation apparait, la réponse est négative ou positive.

Quiconque médite sérieusement cette consultation numérique se rendra compte qu’elle s’oppose diamétralement à la consultation enseignée par notre religion. Cette consultation numérique se déroule par le biais d’étapes électroniques et est absolument exempte de tout objectif visé par notre religion par la consultation prophétique. Celle-ci vise à lier le cœur du fidèle à Allah, lui faire ressentir son indigence et son besoin de son Seigneur et de son Dieu. Alors que la consultation numérique lie le cœur du fidèle au site internet ou à l’application mobile, ou au Cheikh qui le supervise. Elle lui fait ressentir que c’est toujours le site qui choisit ce qui est bien. C’est donc comme si c’était une amulette à laquelle son cœur est accroché. Et elle est presque sur le point de le faire basculer dans le polythéisme, alors que notre Prophète () a dit : « Quiconque accroche une amulette a commis un acte de polythéisme. » Rapporté par Ahmad.

Et puisqu’un nombre conséquent d’ignorants se sont attachés à cette consultation numérique, voilà que ces sites internet et ces applications mobiles se concurrencent pour savoir lequel offrira la meilleure consultation, celui qui proposera un service gratuit alors que celui de l’autre est payant. Le plus grave pour la croyance du musulman dans ce genre de consultation numérique est que certains de ces sites sont gérés par des non musulmans puisque c’est une activité commerciale qui rapporte.

C’est pour cela qu’il est obligatoire au musulman de prendre garde à cette façon de procéder à la consultation qui est absolument contraire à sa croyance et ce que préconise notre Prophète (). La Sunna prophétique pour ce qui est de consulter le Seigneur – comme nous l’avons exposé à travers le hadith de Jâbir – lie le cœur du fidèle à son Seigneur, lui fait ressentir le besoin de son Seigneur, surtout si on médite la teneur de l’invocation à répéter. Et il n’est pas obligatoire de réciter du Coran avant ou après la consultation. Et il n’y a aucune invocation liée à cette question autre que celle figurant dans le hadith de Jâbir, qu’Allah soit satisfait de lui.

 

 

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