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Je veux être en ta compagnie au Paradis

Je veux être en ta compagnie au Paradis

 

Je veux être en ta compagnie au Paradis

 

 

La compagnie du Prophète () au Paradis ne peut pas être obtenue uniquement par de vains espoirs. Au contraire, il faut absolument œuvrer pour en bénéficier. Les moyens à mettre en œuvre et les actes à accomplir pour arriver à bénéficier de sa compagnie au Paradis sont nombreux. Parmi eux : l’aimer, lui obéir, prier pour lui, avoir un bon comportement, se préoccuper de l’éducation des filles et des sœurs, prendre en charge un orphelin, accomplir beaucoup de prières… Et si chaque personne espère réaliser dans sa vie des objectifs pour lesquels il œuvre et cherche à atteindre, et sacrifie tout ce qu’il a pour y arriver, le souhait du jeune compagnon Rabî’a ibn Ka’b al-Aslamî (qu’Allah soit satisfait de lui) était d’être en compagnie du Prophète () au Paradis.

Rabî’ah ibn Ka’b al-Aslami (qu’Allah soit satisfait de lui) faisait partie des compagnons qui étaient pauvres. Ceux qui n’avaient pas de maison où habiter. Ils sont connus, à travers la biographie prophétique, sous l’appellation des hommes de la Souffa (Lieu situé à l'arrière de la mosquée du Prophète () où les compagnons démunis trouvaient refuge.)

Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Les hommes de la Souffa sont les invités de l’Islam. Ils n’avaient ni famille ni argent ni personne auprès de qui trouver refuge. » Rapporté par Boukhari

Le cadi ‘Iyâd a dit : « La Souffa est le nom par lequel on désigne le lieu ombragé situé à l'arrière de la mosquée du Prophète () où les compagnons démunis trouvaient refuge. C’est en raison de ce nom qu’on appelle ceux qui y restaient ainsi. »

Ibn Hajar a dit : « La Souffa est le nom du lieu ombragé situé à l'arrière de la mosquée du Prophète () où les étrangers démunis qui n’avaient pas de famille trouvaient refuge. »

Rabî’a (qu’Allah soit satisfait de lui) était toujours en compagnie du Prophète () et était à son service. Il lui apportait de l’eau pour qu’il fasse ses ablutions et tout ce dont il avait besoin. Au cours de certains évènements, il a exprimé le plus clairement du monde son souhait le plus cher : qu’Allah l’affranchisse du feu de l’Enfer et lui permette d’être en compagnie du Prophète () au Paradis. Et quelle différence il y a entre les souhaits des uns et des autres. Ibn Al-Qayyim a dit : « Si tu veux connaitre les différents degrés de motivation des gens, alors regarde quelle était la motivation de Rabi’a ibn Ka’b al-Aslamî (qu’Allah soit satisfait de lui). Le Prophète () lui a dit : « Demande-moi ce que tu veux ! » Et il dit : « Je te demande de pouvoir être en ta compagnie au Paradis. » Alors que d’autres lui demandaient de quoi remplir leurs panses ou recouvrir leur nudité. »

Abou Firâs, Rabî’ah ibn Ka’b al-Aslami (qu’Allah soit satisfait de lui) le serviteur du Messager d’Allah () relate ce qui suit : Je passais la nuit chez le Messager d’Allah () lui apportant l’eau nécessaire pour ses ablutions et tout ce dont il avait besoin. Il me dit une nuit : « Demande-moi ce que tu veux. » Je dis : « Je veux être en ta compagnie au Paradis. » Il dit : « Rien d’autre ? » « C'est tout ce que je veux », répondis-je. Il dit : « Alors aide-moi en multipliant les prosternations. » Rapporté par Mouslim.

Dans une autre version de ce hadith rapporté par Ahmad et Al-Nassâ’î, Rabî’a dit :

J’étais au service du Messager d’Allah () et faisait tout ce qu’il avait besoin tout au long de la journée jusqu’à ce qu’il prie le ‘Ishâ. Je m’asseyais alors devant la porte de sa maison en me disant qu’il aurait peut-être bien besoin de quelque chose. Mais je n’avais de cesse de l’entendre dire : Subhâna Allah, Subhâna Allah, Subhâna Allah Wa Bi Hamdihi. Et ce, jusqu’à m’en lasser et revenir sur mes pas ou que le sommeil eut raison de moi et que je finisse par m’endormir. Un jour, il me dit – puisqu’il voyait à quel point j’étais toujours prompt à le servir - : « Demande-moi ce que tu veux Rabî’a, je te le donnerai. » Rabî’a dit : « Je regarde ce qu’il en est et te tiens informé de ce que je veux. » Rabî’a se dit : j’ai bien réfléchi et j’ai pris conscience que ce monde est éphémère et finirait par disparaitre. J’y obtiendrai la subsistance qui me suffira pour vivre. Je devrais plutôt demander au Messager d’Allah () ce qui me sera utile dans l’au-delà. Il bénéficie auprès d’Allah du rang qui est le sien. J’allais donc le voir et il me dit : « Qu’as-tu décidé ô Rabî’a ?! » Je dis : « Oui, ô Messager d’Allah. Je te demande d’intercéder auprès d’Allah en ma faveur pour qu’il m’affranchisse de l’Enfer. » Il me demanda : « Et qui t’a dit de demander cela ? » « Par Allah qui t’a envoyé avec la vérité, personne ne m’a demandé de le faire, mais quand tu m’as dit de te demander ce que je voulais et tu me le donnerais, et vu que tu bénéficies du rang qui est le tien auprès d’Allah, j’ai bien réfléchi et j’ai pris conscience que ce monde est éphémère et finirait par disparaitre. J’y obtiendrai la subsistance qui me suffira pour vivre. Et que je devrais plutôt demander au Messager d’Allah () ce qui me sera utile dans l’au-delà. Le Messager d’Allah () observa le silence un bon moment puis dit : : « Alors aide-moi en multipliant les prosternations. »

Al-Nawawi a dit : « L’expression ‘’ Alors aide-moi en multipliant les prosternations. ‘’ encourage et incite à accomplir beaucoup de prosternations. Ce qui est voulu ici est les prosternations en prière. »

Al-Suyûtî a dit : « C’est une métaphore qui désigne de nombreuses prières. »

Dans le Sharh de Sunan Al-Nassâ’î, il est dit : « C’est-à-dire : aide-moi pour que tu puisses obtenir ce que tu veux, être en ma compagnie au Paradis, en accomplissant beaucoup de prières. Il a cité spécifiquement la prosternation parce que cet acte rabaisse l’égo et le terrasse puisqu’il s’agit de poser la partie du corps la plus noble et la plus haute par terre. Et toute âme qui s’humilie devant Allah mérite Sa miséricorde. Et aussi, parce que le moment où le fidèle est le plus proche de Son Seigneur est lorsqu'il se trouve en prosternation en raison de ce verset :

« Non ! Ne lui obéis pas ! Prosterne-toi et rapproche-toi [d'Allah]. » (Coran 96/19).

Al-San’ânî a dit : « Ce hadith nous donne indication de la plénitude de la foi du compagnon mentionné, sa haute motivation pour atteindre les plus hauts objectifs et les degrés les plus élevés. Cela montre aussi à quel point il élevait son âme au-dessus des aspirations de ce bas monde et de ses passions. C’est aussi une preuve que la prière est le meilleur acte à accomplir pour toute personne qui aurait la même aspiration que lui. En effet, Le Messager d’Allah () ne l’a pas orienté vers un autre acte que celui-ci alors que sa requête est la plus noble de toutes. »

Ibn Uthaymin a dit : « ‘’Demande-moi’’ c’est-à-dire qu’il voulait lui donner ce qu’il souhaitait en contrepartie des services qu’il lui rendait puisque le Messager d’Allah () était le plus généreux des hommes. Il disait d’ailleurs : « Rendez le bien pour le bien. » C’est donc ce qu’il voulait faire avec Rabî’a. Il lui a donc dit de lui demander ce qui lui semblait aller de son intérêt et on aurait pu s’attendre à ce qu’un homme comme celui-ci lui aurait demandé de l’argent, mais sa motivation était bien plus haute que cela. Il lui a dit : « Je veux être en ta compagnie au Paradis. » C’est comme s’il lui disait : tout comme je suis avec toi ici en ce monde, je souhaite être avec toi au Paradis. Mais le Messager d’Allah () lui demanda à nouveau : « Rien d’autre ? » c’est-à-dire : tu ne demandes que cela ?

Aussi, ces derniers propos : « Alors aide-moi en multipliant les prosternations. » il dit : « C’est-à-dire en accomplissant beaucoup de prières. C’est donc une preuve qu’accomplir beaucoup de prières est un des moyens d’obtenir la compagnie du Messager d’Allah (). Et la prière est la meilleure chose à faire, accomplis-en beaucoup, autant que tu peux. »

Malgré le haut rang et statut qui étaient les siens de même que ses nombreuses responsabilités, le Messager d’Allah () était proche de ses compagnons. Plus encore, il s’enquérait de leur état et demandait comment ils allaient. Il était heureux quand ils l’étaient, tristes quand ils l’étaient, il était avec eux quand ils avaient des problèmes et les aidait à les résoudre. Il leur enseignait ce qui était utile en ce monde et dans l’autre. Et il y a dans son attitude un exemple éloquent de miséricorde, d’amour et d’humilité. Allah dit bien la vérité dans ce verset :

« Voilà que vous est venu un Messager issu de vous, à la fois sensible à vos souffrances, désireux de vous voir embrasser la foi et plein de compassion et de miséricorde envers les croyants. » (Coran 9/128).

Al-Sa’dî explique : « ‘’ sensible à vos souffrances’’ c’est-à-dire qu’il vous veut du bien et s’efforce qu’il vous arrive du bien. Il veille à vous guider vers la foi. Il déteste qu’il vous arrive du mal. Il fait tout ce qu’il peut pour le détourner de vous. ‘’ plein de compassion et de miséricorde envers les croyants’’ il est encore plus miséricordieux envers eux que ne le sont leurs propres parents. »

Uthman ibn Affân (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Nous avons vécu en compagnie du Messager d’Allah () sur son lieu de résidence où en voyage et il rendait visite à nos malades, suivait le cortège funèbre de nos défunts, participait aux batailles avec nous, et nous consolait avec peu de chose ou beaucoup. »

Les positions qu’il a tenues avec ses compagnons au cours de sa vie sont nombreuses. Parmi elles, celle que nous venons de relater avec Rabî’a ibn Ka’b al-Aslami (qu’Allah soit satisfait de lui) auquel il dit : « Demande-moi ce que tu veux ô Rabî’a, je te le donnerai. »

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