Une femme est partie accomplir les rites de la Omra avec un de ses Mahram. C’est elle qui a pris en charge les frais du voyage. Elle avait l’intention durant ce voyage d’accomplir une deuxième Omra pour sa mère décédée mais son mari ne lui a pas donné l’autorisation de le faire et lui a demandé de faire une Omra pour son père à lui qui est décédé. Elle a fait ce que son mari lui a demandé malgré elle mais n’a pas pu après cela faire une troisième Omra pour sa mère parce qu’elle ne disposait pas suffisamment de temps et parce qu’elle était épuisée. Son mari avait-il le droit de la contraindre à faire cela ? Devait-elle émettre l’intention de faire une Omra pour sa mère même si cela impliquait qu’elle dût lui mentir ? Est-il possible que la récompense de cette Omra revienne à sa mère en raison de l’intention de son cœur ? Sachant qu’elle n’a de cesse de pleurer à chaudes larmes et c’est ce qui m’a poussé à vous poser cette question. Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Cette femme ne devrait pas s’attrister ni pleurer. Elle a fait du bien dans tous les cas. La récompense de cette Omra revient à la personne pour laquelle elle s’est mise en état de sacralisation et non à sa mère, même si elle espère l’inverse. Ce qui compte c’est ce qu’elle a fait, pas ce qu’elle espérait faire. Elle a sûrement invoqué en faveur de sa mère durant sa Omra et cette dernière a tiré profit de ses invocations pour elle – si Allah le veut -.
Son mari n’avait pas le droit de la contraindre à faire ce qu’il voulait. Et elle, de son côté, n’avait pas à lui obéir à ce sujet. La femme n’a pas à obéir à son mari dans tous les cas de figure. L’obéissance de la femme à son mari comprend tout de même trois restrictions :
La première : cela ne doit pas concerner un ordre qui s’oppose aux préceptes de la religion. Selon Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) Prophète () a dit : « On ne doit obéir à rien ni personne qui nous commande de commettre un péché. L’obéissance n’est due que dans ce qui est convenable. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Il est donc interdit à la femme d’obéir à son mari si celui-ci lui demande de faire un acte interdit par la religion ou de délaisser une obligation religieuse.
La deuxième : cela doit se faire selon les capacités de l’épouse et dans ce qui ne lui cause aucun tort, selon le verset :
« Allah n’impose à une âme que ce qu’elle peut supporter » (Coran 2/286).
« C’est Lui qui vous a choisis, ne vous imposant aucune gêne dans l’exercice de votre religion » (Coran 22/78).
Et le hadith du Prophète () qui a dit : « L’obéissance n’est due que dans ce qui est convenable. »
Et : « On ne doit nuire ni à soi-même ni à autrui. » Rapporté par Malik, Ahmad et Ibn Mâjah et jugé authentique par Al-Albânî.
La troisième : L’obéissance de la femme à son mari n’est due que pour les faits relatifs au mariage et ce qui s’y rapporte. Ibn Nujaym Al-Hanafî a dit : « Parce que la femme n’a pas pour obligation d’obéir à son mari dans tout ce qu’il lui ordonne de faire mais uniquement dans ce qui est en lien avec le mariage et ses corollaires et cela est encore plus vrai si lui obéir lui cause du tort. » Fin de citation.
Elle aurait pu ne pas faire ce qu’il lui a demandé et faire le contraire mais malgré cela, le fait qu’elle lui ait obéi – si Allah le veut – comprend un grand bien puisqu’elle a évité un conflit et un différend.
Allah lui permettra sûrement de faire une autre Omra qu’elle dédiera à sa mère. Qu’elle invoque le pardon et la miséricorde d’Allah pour sa mère et qu’elle donne des aumônes en son nom et elles en tireront toutes les deux un grand profit.
Et Allah sait mieux.
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