Lors de nos études sur les Qirâʼât (les modes de lectures coraniques), des divergences surgissent concernant le statut de la Bassmalah. Certains affirment qu’elle est obligatoire pour les lecteurs au début des sourates et qu’elle est Sunnah (surérogatoire) en prière, selon l’école malikite. D’autres disent qu’elle est simplement Sunnah en prière, sans plus. Quelle est la position correcte?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
En matière de science de Qirâʼât (les modes de lectures coraniques), la Bassmalah doit être récitée avant chaque sourate, sauf avant la sourate At-Tawbah (Barâ’ah).
Al-Shâtibî dit dans Hirz al-Amâni: « Et elle (la Bassmalah) est obligatoire au début de chaque sourate… sauf pour celle-là (At-Tawbah), et pour les parties, le lecteur a le choix».
Abou Châmah a commenté dans son ouvrage Ibrâz al-Ma‘âni min Hirz al-Amâni à propos de ce vers: « Le pronom (minha) se rapporte à la Bassmalah, tandis que (siwâha) se réfère à la sourate At-Tawbah (Barâʼah). C'est comme s’il disait: ‘‘Quelle que soit la sourate par laquelle tu commences, sauf At-Tawbah, fais précéder la récitation par la Bassmalah’’. Le sens du vers est que tous les récitateurs ont convenu d’introduire chaque sourate par la Bassmalah. Cela inclut ceux qui récitent la Bassmalah entre deux sourates et ceux qui s’en abstiennent. Leur interprétation repose sur le fait que l’inscription de celle-ci dans le Mus-haf doit être prise en compte, de la même manière que les hamazât de liaison sont écrites bien qu’elles ne soient pas prononcées lors de la continuité de la récitation». Fin de citation.
Il s'agit d'une obligation conventionnelle et non d'une obligation pour laquelle celui qui ne s'y conforme pas serait répréhensible.
Sur le plan juridique, la récitation de la Bassmalah avant chaque sourate n'est pas obligatoire, mais simplement recommandée.
Ibn Muflih dit dans al-Âdâb al-Char‘iyyah: « Il est recommandé de réciter la Bassmalah au début de chaque sourate, que ce soit en prière ou en dehors de la prière. L'imam Ahmad l'a affirmé et a dit: ‘‘Ne l'abandonne pas’’. Lorsqu’on lui a demandé si on devait la réciter lorsqu’on commence au milieu d’une sourate, il a répondu: ‘‘Il n’y a pas de mal à cela’’». Fin de citation.
Concernant la prière, la majorité des savants estiment qu'il est préférable de réciter la Bassmalah avant la sourate Al-Fâtiha et avant chaque autre sourate.
Ibn Qudâmah écrit dans al-Mughnî: « Réciter ‘‘Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm’’ est légiféré au début d'Al-Fâtiha et au début de chaque sourate, selon la plupart des savants».
Cependant, Mâlik et al-Awzâ‘i considèrent qu’elle ne doit pas être récitée avant Al-Fâtiha, s’appuyant sur un hadith rapporté par Anas.
Le fils de ‘Abd Allah Ibn al-Mughâffal, a rapporté : « Mon père m’a entendu dire : ‘‘Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm’’. Il m’a dit: ‘‘Ô mon fils, c’est une innovation! Garde-toi de l’innovation’’. Il a ajouté : ‘‘Je n’ai jamais vu quelqu’un parmi les compagnons du Messager d’Allah () être plus réfractaire aux innovations dans l’Islam que lui. En effet, j’ai prié avec le Prophète () ainsi qu’avec Abou Bakr, ‘Umar et ‘Uthmân (qu’Allah soit satisfait d’eux) et je n’ai jamais entendu aucun d’entre eux la réciter. Ne la dis donc pas quand tu pries, mais commence par dire : Al-Hamdulillâh Rabb al-‘Âlamîn ». Hadith rapporté par al-Tirmidhi, qui l’a jugé Hassan.
Cependant, il est rapporté que Na‘îm al-Mujammir a dit: « J’ai prié derrière Abou Hurayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) et il a récité Bismillâh al-Rahmân al-Rahîm, puis Al-Fâtiha. Et il a dit : ‘‘Par Celui qui détient mon âme, ma prière ressemble le plus à celle du Messager d’Allah ()’’ ». (Nassâ’i). Fin de citation. Avec d’autres preuves qu'il a mentionnées.
Chez les Malikites, l’avis prépondérant est que la récitation de la Bassmalah n'est pas légiférée dans la prière. Cependant, certains d'entre eux considèrent qu’il est préférable de la réciter par précaution, pour sortir de la divergence.
Dans Manh al-Jalîl de Chaykh Muhammad ‘Alîch al-Mâliki, il est mentionné: « Il est réprouvé avec la vocalisation dammah, puis kassrah, de réciter la Bassmalah et la formule de demande de protection (Ta‘awwudh) dans la prière obligatoire, que ce soit pour la récitation à voix basse ou à voix haute, et cela dans Al-Fâtiha comme dans toute autre sourate».
Ibn ‘Abd al-Barr rapporte que cette opinion est la plus répandue d’après Mâlik et constitue le point de vue dominant de son école, tel qu’il est appliqué par ses disciples.
Anas (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : « J’ai prié derrière le Messager d’Allah () Abou Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et ‘Ali (qu'Allah soit satisfait d’eux) ; ils commençaient leur récitation par Al-Hamdou li-Llâhi Rabi al-‘Âlamîn sans réciter la Bassmalah ».
Elle (la Bassmalah) ne fait donc pas partie du Coran, mis à part celle qui se trouve au milieu de la sourate An-Naml. Certains ont autorisé sa récitation, d'autres l'ont recommandée, et d'autres encore l'ont jugée obligatoire, notamment al-Qarâfi et d'autres savants qui préconisent de réciter la Bassmalah au début de Al-Fâtiha par précaution, afin de sortir de la divergence d'opinion.
Quant à l'idée que la Bassmalah serait une Sunnah (surérogatoire) en dehors de la prière, il n'y a personne, à notre connaissance, qui l’ait affirmé ainsi. En réalité, les savants ont largement divergé à ce sujet.
Et Allah sait mieux.
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