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France : La polémique concernant le voile islamique refait son apparition

 

« Plutôt nous faire bruler le corps que d'abandonner le voile » clament des françaises avant d'ajouter : « Depuis quand Sarkozy est-il devenu un Moufti qui dicte aux musulmans la façon dont ils doivent s'habiller ?! »
 

 
C'est devant la Station de Metro des Tunnels "la Basilique", dans la région de Saint Denis au nord de la capitale française, Paris, que j'avais rendez-vous avec Françoise, Khadija aujourd'hui, une femme voilée venue en compagnie de son mari. Ils m'attendaient tous les deux pour me conduire à leur appartement qui se trouvait juste à côté de la Station. Là nous attendaient un groupe de femmes voilées elles aussi et qui n'ont pas d'objection à exprimer leurs opinions vis-à-vis de la polémique soulevée actuellement en France au sujet du voile et du Burka (Niqab).
 
En sortant de chez Françoise, j’apportais avec moi un message pour les autorités concernées, message ainsi libellé : « Aucune loi au monde ne nous empêchera de porter le voile islamique. » L'une d'elles n'a même pas hésité à dire « Plutôt me faire bruler le corps que d'abandonner le voile islamique. »
 
Même complètement voilée en noir, tout comme ses autres camarades, Françoise (29 ans) a préféré me faire asseoir dans le salon à côté de son mari alors qu'elle était partie rejoindre les trois autres femmes voilées se trouvant dans une chambre à côté, séparée du salon par un rideau marron.
Ensuite vient la voix de Françoise pour faire la présentation du groupe : « Bienvenue à toi et au site que tu représente. Toutes les sœurs que tu vois ici portent le voile islamique parce que cela non seulement correspond à leur conviction personnelle, à leur propre volonté et à leur libre choix mais également parce que c'était ainsi que les femmes du prophète () s'habillaient. Ce n'est donc pas le résultat d'une pression exercée sur nous de la part de la famille ou du mari, comme voudrait le faire croire la propagande lancée par certains medias français. »
 
 
Et Françoise d'ajouter : « S'il y a des sœurs qui se voilent sous pression extérieure, nous en tant que musulmanes dénonçons cela et nous le considérons incompatible avec le principe de la liberté de choix que reconnait notre grande religion. »
 
Originaire de la ville de Rhin au nord ouest de la France, Françoise a embrassé l'Islam il y a six ans. Elle veut attirer l'attention sur le fait qu'avant de porter le voile islamique, elle s'était déjà voilée suite à son mariage avec un marocain il y a deux ans. Elle déclare aussi que son mari n'a exercé sur elle aucune pression mais que c'était plutôt elle qui avait choisi le voile après s'en être convaincue et après avoir consulté, à travers l'internet, des imams du Golf arabe.
 
Françoise, tout comme ses amies voilées à côté d'elle, s'attache à la voie du Prophète Mohamed (), à celle de ses Compagnons et ceux qui les ont suivis sur le droit chemin, que ce soit en matière de dogme, de paroles ou d’actes. Elles adhèrent donc toutes entièrement aux principes suivis par les gens de la Sunna et de la Djamaâ.
 
« Ceux qui prétendent, poursuit elle, que le port du voile n'est pas obligatoire (pour les musulmanes) sont-ils plus versés dans la jurisprudence que des imams aussi réputés que Ibn Outheïmine ou Saleh Al Fawzane, puisse Allah le préserver, ainsi que d'autres grands savants de notre communauté. »
 
Une autre femme voilée, nommée Mahriziya, dit que « Celui qui met en doute l'obligation du port du voile n'a qu' à se reporter à l'événement que citent l'imam Ahmed et Abou Dawoud selon Aicha () qui dit en ces termes : « Lorsque, vêtues de l'Ihram et accompagnant le Prophète (), les chameliers passaient à côté de nous, nous faisions couvrir nos visages mais une fois qu'ils nous dépassaient nous découvrions nos visages » ajoutant que celui qui n'en n'est pas convaincu mais qui, tout de même, souhaite avoir plus d'informations sur le sujet doit se référer aux Fatwas données par l'imam Ibn Taïmiya qu'Allah lui fasse miséricorde. »
 
Le cas des libertés
Commentant ceci, Françoise (Khadija) dit « Que dans tous les cas nous ne sommes pas dans un débat portant sur l'obligation, du point de vue islamique, du port du voile dans la mesure où le problème en France est essentiellement un problème concernant la liberté de s'habiller à sa guise. Il parait que, n'ayant pas grand-chose à faire devant la crise économique et sociale à laquelle il fait face, le gouvernement français cherche à divertir son opinion publique en la dressant contre nous en tant que musulmanes. En réalité on n'a été ni surprises par la déclaration de Sarkozy ni, encore moins, par toute cette polémique soulevée par son gouvernement de droite au sujet de l'uniforme islamique. N'est ce pas lui qui, en 2OO4, a introduit une loi interdisant le port du voile dans les écoles publiques. »
 
Et Françoise d'ajouter : « Aujourd'hui c'est notre tour, nous attendions depuis bien longtemps quelque chose de ce genre malgré le fait qu’en France, le nombre de celles qui portent le voile islamique ne dépasse guère quelques dizaines. »
 
C'était devant le parlement de Versailles que le président français, Nikolaï Sarkozy, a déclaré, le lundi 22 juin 2009, que le Burka ou le voile qui couvre la femme de la tête aux pieds constituent, tous les deux, un signe d'asservissement de celle-ci et que, par conséquent, leur port n'est pas le bienvenu en France. Il a insisté sur le fait que le Burka n'est pas un signe religieux mais plutôt un signe d'asservissement de la femme ajoutant : « Je veux déclarer publiquement que le Burka n'est pas le bienvenu sur le territoire français. »
 
Commentant le discours de Sarkozy, Mahriziya s'est demandée : « Depuis quand Sarkozy est-il devenu un Moufti qui impose aux musulmans ce qu'ils doivent porter comme habits ! » avant d'ajouter « Nous sommes seulement un bouc émissaire pour les problèmes des français. »
 
« Si nous ne sortons de chez nous que rarement et uniquement pour faire des emplettes ou pour vaquer à certaines de nos affaires ayant un caractère d'urgence, c'est par ce que, pour le moment, cela est presqu'impossible et surtout parce que, fait remarquer Mahriziya, partout on nous pointe du doigt. Donc autant rester à la maison et ne se déplacer que dans des voitures privées et à condition que cela soit vraiment nécessaire. »
 
Parlant de la position adoptée par les organisations islamiques avec, à leur tête, le Conseil Islamique pour la Religion Musulmane, madame Françoise dit : « Nous ne comptons ni sur elles ni sur d'autres organisations musulmanes établies en France pour prendre notre défense. D'ailleurs, il y a longtemps que nous en avons lavé les mains. » « Aussi, poursuit-elle, si ces organisations avaient une voix elles auraient pu l'utiliser pour empêcher la promulgation de la loi contre   le voile. »
Concernant la possibilité de l'introduction d'une loi interdisant le port du voile en France, elle dit : « Cela ne changera en rien la donne en France. En tout cas nous continuerons comme toujours de le porter ; peut être serions nous limitées dans notre action, mais ce qui est sûr c'est qu'aucune loi au monde ne nous empêchera de le porter même si tous les parlements de la Terre votent en faveur de son interdiction, nous ne nous plierons jamais. »
 

« Plutôt nous faire bruler le corps, conclut Mahriziya, qu'abandonner le code vestimentaire islamique. »
 
 

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