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  1. Ramadan
  2. D’Al-Houdaybya à Tabouk

La 'Oumra de compensation

La

 Comme nous l’avons dit dans un article précédant, le traité d’Al-Houdaybya stipulait que les Musulmans devaient retourner a Médine cette année (l’année 6 de l’Hégire) sans accomplir la ‘Oumra et revenir un an après. Le Messager () partit donc pour la Mecque l’année suivante au mois de Dhul-Qui‘da. Il a insisté pour que tous ceux qui avaient assisté avec lui à la signature du traité d’Al-Houdaybya l’accompagnent. Car il savait qu’ils avaient été découragées de ne pouvoir accomplir la ‘Oumra l’année d’avant et il voulait leur redonner confiance et leur rendre leur dignité. Dans ces circonstances le verset suivant fut révélé :

 «  Allah a été véridique en la vision par laquelle Il annonça à Son messager en toute vérité: vous entrerez dans la Mosquée Sacrée si Allah veut, en toute sécurité, ayant rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune crainte. Il savait donc ce que vous ne saviez pas. Il a placé en deçà de cela (la trêve de Houdaybiya) une victoire proche ». (Coran : 48/27).

Le Prophète () partit pour  la ‘Oumra de compensation (Oumrat al-Qadâ) accompagné de deux mille hommes et femmes. Lorsqu’il donna l’ordre à cent cavaliers de se préparer pour l’accompagner, Abou Bakr lui rappela qu’une clause du traité défendait le port des armes. Il lui répondit qu’il les prenait par crainte de la traîtrise des ennemis et qu’il allait les garder hors de la Mecque s’il ne devait pas en avoir besoin.

A son arrivée aux environs de la Mecque, le Prophète () fit avancer les cavaliers devant lui pour faire comprendre aux Quraychites qu’en cas de traîtrise de leur part il était prêt au combat. Ces derniers s’inquiétèrent et Souhayl ibn ‘Amr qui avait signé avec lui le traité au nom de Qoraïche vint lui demander s’il se rappelait de la clause qui lui défendait le port des armes. Le Prophète () lui répondit qu’il ne les avait pas amenés pour combattre. Souhayl comprit sa pensée et lui dit : « Nous savons que tu ne manques jamais tes promesses. »

A leur entrée à la Mecque, le poète ‘Abdallah ibn Rawâha qui accompagnait le Prophète () se mit à réciter des vers de poésie dans lesquels il disait :

« Ô vous les mécréants, libérez sa voie,

Sur laquelle tout le bien s’y trouve

Ô Allah, sois témoin, qu’en ses paroles je crois

Et que la vérité est ce qu’il approuve. »

‘Omar ibn Al-Khatab le réprimanda et lui dit : « Tu te permets de réciter des vers de poésie en présence du Messager () alors que tu es en état de sacralisation ! » Le Messager () lui dit : « Laisse le ‘Omar, l’effet de ses vers sur Qoraïche est plus important que celui des sabres. »

Pour laisser la place libre aux Musulmans, les mécréants de la Mecque escaladèrent les montagnes environnantes d’où ils pouvaient voir tout ce qui se déroule autour de  la Ka‘ba. Abou Soufiân et ‘Ikrima ibn Abou Jahl, craignaient l’enthousiasme qui pouvait naître les musulmans de la Mecque à la vue de ceux qui accomplissaient la ‘Oumra. Ils firent circuler la rumeur que ces derniers sont très affaiblis par la fièvre de Médine. Le Messager () le sut et dit à ses compagnons: « Allah recouvrira de Sa miséricorde quiconque leur fera apparaître sa force aujourd’hui. »  Il leur dit également de découvrir leur épaule droit et de presser le pas au cours des trois premiers tours de circumambulation. Les gens de Qoraïche en furent étonnés et troublés. Deux ans après, en accomplissant le pèlerinage, le Prophète () refit la même chose et dit à ‘Omar qui s’en étonnait : « Ô  ‘Omar, cela (Raml et Idhiba’) sera ma tradition pour l’éternité. »

Après avoir terminé les rites de la ‘Oumra, le Prophète () envoya demander aux gens de Qoraïche s’ils acceptaient de venir prendre un repas avec lui. Il ne pensait qu’à diffuser son Message et n’avait jamais de ressentiments même envers ses pires ennemis. Ils refusèrent fermement, lui répondirent que les trois jours convenus étaient terminés et qu’il devait s’en aller.” Sa‘d ibn ‘Oubâda, un Ançâry qui était près du Prophète (), se fâcha pour lui et dit : « Elle n’est ni votre terre, ni celle de vos pères, elle appartient au Messager d’Allah qui n’en partira que sain etsauf et la tête haute. » Le Prophète se tourna vers lui en souriant et lui dit : « Ô Sa‘d, nous n’offensons pas ceux qui se trouvent chez nous. » Ensuite, s’adressant aux Musulmans, il dit : “Ô vous les Musulmans, que le soleil ne se couche pas avant que vous n’ayez tous quitté ces lieux.” Aucun homme ne s’attarda car le Prophète () ne mentait jamais et ne violait jamais ses serments.

 Avant de partir de la Mecque, le Prophète () envoya un message à Khaled ibn Al-Walid qui n’éprouvait pas de l’inimitié pour l’Islam mais ne faisait qu’exécuter les ordres de Qoraïche. Le Prophète () lui disait : « Tu as tardé à nous rejoindre ô Khaled ! Peux-tu encore ignorer l’Islam alors qu’Allah t’a doté d’une grande intelligence? » Pourtant Khaled avait été la cause de la mort de dizaines de Musulmans parmi eux Hamza, l’oncle bien-aimé du Prophète mais tout ce qui importait à ce dernier était de servir son Message. Voyez-vous la bonté et la pureté de son cœur qui attirait les gens vers l’Islam.

Le cœur de Khaled fut attendri par les bonnes paroles du Prophète () qui a su le toucher. Il racontait plus tard qu’il fit un songe le soir même où il se voyait sortir d’une terre étroite vers une autre large et verdoyante. Il avouait encore que, à chaque fois qu’il se mettait contre Mohammed, il savait que ce dernier allait triompher. Il décida d’aller vers lui mais, comme il était un homme positif, il voulut servir la cause tout de suite et convaincre quelques-uns de ses compatriotes de la nouvelle religion pour les emmener avec lui. Il s’en alla vers Safwân ibn Oumayya et ‘Ikrima ibn Abou Jahl qui refusèrent tous les deux de le suivre. Il pensa alors à Othmân ibn Talha qui avait la garde des clefs de la Ka‘ba. Ce  dernier accepta avec une grande joie sa proposition et l’accompagna.

En route vers Médine, les deux hommes rencontrèrent ‘Amr ibn Al-‘Âç. Les trois hommes  (Khaled ibn Al-Walîd, Talha et ‘Amr)  continuèrent leur chemin droit vers Médine. Le Prophète () les reçut avec beaucoup de joie et dit à ses compagnons : « Voilà la Mecque qui vous envoie ses meilleurs hommes. » Il fit des invocations pour Khaled et pria Allah de lui pardonner toutes ses fautes passées. Avant de prononcer son serment d’allégeance, ‘Amr posa la condition d’avoir toutes ses fautes pardonnées et le Prophète () le rassure en lui disant : « Ne sais-tu pas ô ‘Amr que l’Islam efface toutes les péchés qui le précèdent. »

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