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La divulgation des secrets est une trahison

 La divulgation des secrets est une trahison

Les individus ont tendance à se mêler et à se confier les uns aux autres. Dès lors, est considéré comme une trahison le fait de divulguer, même à une seule personne, un secret que l’on t’a confié. Jâbir (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Prophète () a dit : « Lorsqu’un homme raconte quelque chose puis se détourne, il est du devoir et de la responsabilité de celui qui l’a entendu de le garder secret ».


Dans leurs efforts pour se distancer toujours davantage des comportements des mauvais, les hommes magnanimes tiennent beaucoup à inculquer à leurs enfants le respect absolu des secrets. C’est qu’ayant ressenti avec inquiétude le retard de son fils, le Compagnon Anas Ibn Mâlik, la mère de celui-ci (qu'Allah soit satisfait d’elle) lui demanda : « Qu’est ce qui t’est arrivé ? » « J’étais », répondit-il, « en mission pour le Messager d'Allah
(». « Et quelle mission ? » demanda-t-elle. « Elle est secrète » répondit-il. Elle lui dit alors : « Attention ne divulgue à personne le secret du Messager d'Allah () ».

Un jour, Mou’âwiya (qu'Allah soit satisfait de lui) s’est confié à Al-Walîd ibn ‘Utba. Se référant à cette confidence, il s’est adressé à son père en ces termes : « 
Ô mon père ! L’émir des croyants m’a confié un secret, mais je doute fort qu’il puisse te cacher ce qu’il révèle aux autres ». Alors son père lui dit : « Ne m’en parle pas, sache plutôt que celui qui garde son secret restera maître de l'initiative, mais s’il le divulgue, l’initiative lui échappera ». Al-Walîd lui demanda alors : « Ô mon père ! Est-ce que cela vaut aussi pour les rapports entre un homme et son père ? » « Non » lui répondit son père, « mais je ne veux pas que ta langue se rabaisse en racontant des secrets ». Al-Walîd raconte : « Je me suis rendu chez Mou’âwiya (qu'Allah soit satisfait de lui) et je lui ai fait part de mon entrevue avec mon père et il me dit alors : « Ô Walîd ! Mon frère t’a libéré de l'esclavage de l'erreur ».

Divulgation du secret de l’épouse :
Certaines personnes – qu’Allah les guide – parlent publiquement des intimités qui se déroulent entre les époux. Or, celui qui s’adonne à la divulgation de ce genre de secret, qu’il soit homme ou femme, est, aux yeux du Tout-Puissant, parmi les plus mauvaises personnes. Ainsi, Abû Sa’îd al-Khudarî (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Messager d’Allah () a dit : « Parmi les personnes qui auront chez Allah la plus mauvaise situation qui soit le Jour de la Résurrection, il y a l’homme qui a un rapport sexuel avec sa femme, puis il divulgue son secret ». Tellement son cas est irrécupérable que le Prophète () en est venu à le comparer à un diable qui fait l’amour avec une femelle diable sur un chemin public devant tout le monde.
 
Ne blâme que ta propre personne
Si tu te confies à une personne et qu’elle révèle ton secret ne blâme alors que toi-même, car tu as été beaucoup plus indiscret que lui. A ce propos, ‘Amr ibn al-‘Âs (qu'Allah soit satisfait de lui) raconte : « Je n’ai jamais blâmé quelqu’un pour avoir divulgué un secret que je lui ai confié parce que je considère qu’en agissant de la sorte j’ai été moins discret que lui ».
Si quelqu’un divulgue son propre secret et en blâme un autre, il est considéré comme le plus idiot des idiots.
Si quelqu’un est si impatient qu’il ne peut garder son secret, alors celui à qui il le confie est nécessairement beaucoup plus impatient encore.
 
Les grands hommes tirent fierté de leur capacité à garder les secrets :
Si les hommes sont des métaux, la dissimulation des secrets est révélatrice de la valeur des bijoux et des métaux dont ils sont faits. Pour cela, on trouve bon nombre d’hommes fiers de pouvoir garder les secrets. Un grand poète se vantant de sa capacité à garder les secrets a dit :
« Que d’hommes m’ont confié leurs secrets
Et que j’ai gardés et bien entourés  
Au fin fond de moi-même comme si je les avais enterrés
Et je me les cache même à moi-même 
Comme si je n’avais jamais rien su à leur sujet ».
Un autre a dit dans le même sens :
« Le secret que je garde dans mon cœur
 Est plus caché qu’un mort dans sa tombe
 Sauf que celui-ci, contrairement à mon secret,
 S’attend à être ressuscité ».
Un troisième, louant les qualités d’un certain homme, a dit :
« Tellement il garde les secrets qu’il les préserve de passer par son esprit ».
 Al-Mouhallab a dit :
« Le dernier des caractères chez l’homme honorable c’est son incapacité à garder le secret alors que sa plus haute moralité c’est d’oublier le secret qu’on lui a confié ».
Chams ad-Dîn al-Badawî, quant à lui, a dit :
« J'ai caché les paroles que j’ai échangées avec Layla et je n’en ai révélées ni ce qui est notoire ni ce qui est privé.
J’ai respecté mon engagement vis-à-vis d’elle ; tout en m’accrochant à son amour dans son aspect aussi bien sage que frivole.
Je lui garde des secrets au fin fond de ma conscience ; que même ma conscience ne sait plus qu’elle les garde ».

Ainsi est le comportement des hommes de grande valeur.
L’homme de grande valeur, une fois abandonné par les autres, dissimule les mauvais traitements dont il a fait l’objet et ne laisse transparaître que ceux qui sont respectables, alors que le mauvais, une fois abandonné par les autres, dissimule les traitements respectables dont il a fait l’objet et ne révèle que ce qui est mauvais.
Il a été dit à un bédouin : « Jusqu’à quel degré tu gardes le secret ? Il répondit : « Je l’écrase au fin fond de mon cœur, ensuite je le réunis et je l’oublie comme si je ne l'avait jamais entendu ».
Voyons enfin ce qu’a dit un sage à son fils :
« Sois généreux avec l'argent quand il s’agit des bonnes causes, avare et étanche quand il s’agit de tes secrets pour qu’aucun d’eux ne transparaisse à quiconque, car la meilleure générosité est celle qui fait dépenser pour les causes de bienfaisance et garde le secret comme un avare garde son argent ».
Puisse Allah nous guider et nous orienter vers les meilleures éthiques tout en nous faisant éviter leurs inconvénients. Et notre dernière invocation est : Louange à Allah.

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