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La longue histoire de la traduction du Coran en langue tchèque

La longue histoire de la traduction du Coran en langue tchèque

Bien que la langue tchèque ne soit pas très ancienne et que son nombre de locuteurs soit actuellement assez réduit (environ onze millions de personnes), une traduction dans cette langue du sens des versets du Coran a permis a ceux qui la parle d’accéder directement à une compréhension correcte de ce qu’est l’Islam. Il est essentiel de noter que cette traduction a amené des centaines de locuteurs du tchèque à méditer en profondeur les versets du Coran et par voie de conséquence à se convertir à l’Islam.
Les recherches historiques montrent que l'intérêt des Tchèques pour l’Islam a commencé avant la Première Guerre mondiale, soit il y a plus d’un siècle. Ces recherches mettent en évidence le fait que les orientalistes, les historiens et les spécialistes des sciences religieuses tchèques se sont intéressés à ce sujet qui est pour eux comme une source de savoir intarissable.
La première traduction en langue tchèque des sens des versets du Noble Coran remontent à 1906 et concernait une seule sourate, elle fut le fait du professeur Vatislav Boudouvitch. Toutefois, son but n’était pas d’appeler les gens à se convertir à l’Islam, bien au contraire cette opération visait à combattre la religion vraie et à jeter l’effroi dans les cœurs des Tchèques. Il faudra attendre 1912 pour qu’une traduction complète du Coran voit le jour, elle fut faite par un certain Aghnas Fisli à Birnou qui est la seconde plus grande ville du pays et qui est connue en outre pour la bienfaisance et l’hospitalité de ses habitants ainsi que pour leur grande religiosité.
Des sources sûres montrent que cette traduction comportaient de nombreuses lacunes, et ce, à cause notamment des connaissances approximatives de l’auteur et de sa tendance à traduire de manière littérale, ce qui évidemment éloignait considérablement le texte tchèque du sens des versets en arabe. Ce travail médiocre a poussé le professeur tchèque Rikhard Nikel à rédiger une autre traduction du Coran en 1934, il publia même une version corrigée de ce dernier travail en 1938. Le travail de Nikel était bien différent de tout ce qui s’était fait avant, car ce dernier maîtrisait parfaitement la langue arabe et était féru de tout ce qui avait trait à l’Islam ; ainsi, Nikel put choisir soigneusement les termes tchèques les plus proches du sens original et il put donc produire une traduction assez fidèle.
Cependant, cette traduction s’est éloignée du sens exact des versets, car elle a négligé la bonne interprétation de ces derniers, ce qui a mené le traducteur à commettre des erreurs linguistiques.
Le président des legs pieux islamiques (awqâf) de la capitale Prague, dont le nom était Vladimir Sanka, mais qui est devenu ‘Umar Sanka après sa conversion à l’Islam, a affirmé que la traduction effectuée par le professeur tchèque orientaliste et arabisant Avan Horbak en 1961, et qu’il a corrigée en 1972 puis en 1991, est la meilleure et la plus précise de toutes les traductions. Il a ajouté que « Horbak était extrêmement compétent dans le domaine de la recherche historique, de même qu’il a enseigné et fait des conférences dans des universités arabes, il possédait sans conteste un immense savoir dans le domaine des sciences islamiques ».
Sanka attire l’attention sur le fait que Horbak a produit des explications et interprétations acceptables et réalistes pour tous les problèmes concernant la compréhension du texte coranique. Par ailleurs, on peut bel et bien dire que cette traduction est la meilleure, car elle a été la cause de la conversion à l’Islam de centaines de Tchèques. Il est à noter que les musulmans tchèques sont aujourd’hui environ 12 000, alors qu’en 1990 leur nombre ne dépassait pas les deux mille.
Il nous faut rappeler que René Jaraïs fut le premier tchèque qui embrassa l’Islam, et ceci eut lieu en 1912. Il se lança dans l’apprentissage de la langue arabe jusqu’à la maîtriser et il apprit le Coran par cœur. Il voyagea beaucoup à travers l’Afrique du Nord où il se battit aux côtés des musulmans marocains contre les colonisateurs espagnols et français ; il fut fait prisonnier lors d’une bataille et on le condamna à la peine capitale. Toutefois, il fut gracié et extradé vers son pays d’origine duquel il lui était désormais impossible de sortir à cause de son soutien actif aux combats menés par ses frères musulmans au quatre coin du monde.
 

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