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  1. Ramadan
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La dernière chance

La dernière chance

 

La dernière chance

Une des méthodes pour se motiver à accomplir des bonnes actions consiste à se motiver par la conscientisation. Et un des moyens intellectuels les plus efficaces est la motivation par la volonté de façon à ce que la personne concernée prenne elle-même en charge la réflexion et la méditation. Entre dans ce cadre ce que nous allons évoquer au sujet des méthodes de motivation pour accueillir le mois de Ramadan avec un état d’esprit enclin à l’accomplissement aux bonnes actions. Ceci peut se faire par la réflexion suivante : le prochain Ramadan sera le dernier de ma vie ! Imaginez qu’il en soit ainsi et remuez cela dans votre esprit.

Ce type de motivation dispose de plusieurs textes qui viennent en appuyer la légitimité. En effet, la religion incite le fidèle à se souvenir fréquemment de la mort et réfléchir souvent à son devenir, comme cela est rapporté dans le recueil de Boukhari selon Abdullah ibn Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) : le Prophète () me prit un jour par l’épaule et dit : « Sois dans ce monde comme un étranger, ou comme un voyageur de passage. » En outre, Ibn ‘Omar avait l’habitude de dire : « Le soir, n’attend pas d’être au matin, et le matin, n’attend pas d’être au soir. Et profite de ta bonne santé [pour œuvrer en bien] avant la maladie et de ta vie avant la mort. »

Et si le fidèle ne devrait pas attendre le lendemain ou la fin de la journée, alors à plus forte raison il ne devrait attendre le prochain Ramadan et patienter une année durant. Une telle attitude est plus à même de le rendre prêt à rencontrer son Seigneur. Ceci ne signifie pas qu’il doit sacrifier sa vie, négliger de mettre en œuvre les moyens pour vivre, se sentir à l’écart des gens, être pessimiste au point de ne plus apprécier la vie. La religion ne nous demande pas d’être ainsi. Et il n’est pas possible d’utiliser certains textes pour les confronter fallacieusement à d’autres. Au contraire, l’objectif est de se motiver à partir de ces textes de façon à parfaire ses œuvres, faire son examen de conscience et organiser ses affaires avec raison et fermeté.

Al-‘Aynî a dit : « Ces propos prophétiques résument tous les types de conseils puisqu’un homme étranger, vu qu’il ne connait que peu de gens, ne les jalouse pas et n’éprouve envers eux ni animosité ni rancœur ni hypocrisie ni différend pas plus que tout autre vil sentiment dont l’origine est de se mêler aux gens. De plus, le fait qu’il ne réside pas en cet endroit, le fidèle ne dispose que peu de biens immobiliers, de jardins, de terres agricoles, de famille, d’enfants et de tout autre lien qui est la source de toute préoccupation qui empêche de se concentrer sur l’adoration du Seigneur.

Ainsi accroitre notre conscience de ce principe de dernière chance est une indication prophétique appuyé par la réalité des faits que chacun peut constater. Combien de personnes qui ont espéré vivre suffisamment longtemps pour atteindre telle période de l’année ont été rattrapé par la mort et vu leurs espoirs détruits sans pouvoir vivre le Ramadan suivant. Ils se retrouvent dans leurs tombes, otages de leurs œuvres et de tout ce qu’ils ont fait sur terre. Certains n’ont même pas pu terminer le Ramadan en cours.

Et si le musulman aborde le mois de Ramadan avec cet état d’esprit de la dernière chance il est sûr que cela aura un impact et qu’il fournira des efforts conséquents pour accomplir son jeûne et ses veillées en prière. Il est à l’image d’un élève studieux qui écrit les réponses de son examen lui permettant de comprendre les questions. Il est animé par la motivation de l’espoir. Il écrit ces réponses avec la confiance de celui qui s’apprête à en voir les résultats et recevoir son diplôme. Rien ne le préoccupe de sa copie ou en détourne son esprit. Il répond à chacune des questions de tout son être. La pensée immergée dans son activité. Dans une profonde réflexion, il inscrit chaque réponse en ayant à l’esprit qu’il faut corriger la moindre faute. Ceci le pousse à davantage de précaution. Il s’assure d’avoir une belle écriture et a en tête de façon bien précise ce que les correcteurs de sa copie attendent de lui.

En ayant à l’esprit cette notion de dernière chance, le fidèle mettra en pratique son jeûne avec foi et en espérant la récompense divine comme dans le hadith rapporté par Boukhari selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () « Celui qui jeûne le Ramadan avec foi et en souhaitant sa récompense, ses péchés passés et à venir lui seront pardonnés. » Celui qui a la certitude qu’il finira par retrouver son Seigneur n’accomplira son jeûne qu’avec foi en Allah qui l’a légiféré, en espérant la récompense qui se trouve auprès de Lui puisqu’il n’aspirait à aucun bien de ce monde. Au contraire, il a un autre objectif : obtenir la récompense divine. Avec son cœur, il voit le temps le plus long dont il pourra bénéficier, les bienfaits les plus complets, comme ce fut le cas du compagnon Ibn Al-Nadr le jour de la bataille de Uhud qui, en se lançant dans la bataille dit : « Je sens l’odeur du Paradis devant la montagne de Uhud. » Rapporté par Boukhari.

Il n’y a rien d’étrange à cela. Un homme qui pense sans cesse à l’au-delà, animé par la volonté de rencontrer son Seigneur, il ne peut négliger cette occasion de profiter du mois de Ramadan. Ses actes ne peuvent être identiques à ceux qui nourrissent trop de vains espoirs. Ceux qui, victimes de la procrastination, n’accomplissent des œuvres que lentement. Au contraire, le fidèle motivé accourt sans cesse vers Allah. Ses journées sont occupées. Ses œuvres son pieuses. Son testament est écrit. Si on lui disait qu’il mourrait demain il ne pourrait œuvrer plus qu’il n’en fait aujourd’hui. D’ailleurs, une des caractéristiques des fidèles vertueux est :

« Ceux qui accomplissent de bonnes œuvres tout en appréhendant de comparaître devant leur Seigneur sans avoir suffisamment œuvré pour être sauvés, voilà ceux qui s’empressent vers les bonnes actions qu’ils sont les premiers à réaliser. » (Coran 23/60-61).

Son cœur redoute de devoir comparaitre devant son Seigneur ce qui le pousse à s’empresser d’accomplir différentes bonnes actions et rivaliser avec autrui au cours des périodes de dévotion.

Et si le musulman est capable de se motiver pour accomplir de bonnes actions durant le Ramadan en ayant recours à ce procédé efficace, c’est-à-dire en œuvrant comme si cela allait être les dernières œuvres de sa vie et qu’il s’agit là de sa dernière chance de bien faire, alors il aura pris le dessus sur les aspirations de son âme encline à la distraction et la procrastination. Les membres de son corps s’élanceront sur le champ des œuvres. Et quiconque est dans cet état ne tardera pas à être repris par son Seigneur alors qu’il accomplit une bonne action. Allah inscrira alors son agrément dont le bénéficiaire ne pourra rien gagner d’équivalent.

 

 

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