Il y a quelques jours, j’ai vu en songe que le Jour de la Résurrection était arrivé alors que ma famille et moi étions assis dans notre maison. Chacun d’entre nous se mit à dire : « Le Jour de la Résurrection est certes arrivé et nous n’avons ni péchés ni dettes… ». Mais mon père dit soudain : « J’ai deux jours de jeûne du mois de Ramadan à rattraper ». Je dis à mon tour « J’ai fait une promesse à Allah, Exalté soit-Il, que je n’ai pas tenue ». A mon réveil, je demandai à ma mère si mon père avait des jours de jeûne à rattraper avant son décès. Je fus surpris qu’elle me dise : « Oui, il avait deux jours à rattraper. il n’a pu les jeûner car il a été fort malade avant de décéder. »
Comment régler cette dette de mon père ? Quant à moi j’ai dit : « J’ai fait une promesse à Allah, Exalté soit-Il, que je n’ai pas tenue », et pour être honnête je ne m’en souviens pas, comment puis-je donc la tenir ?
Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.
Votre songe comporte du bien et c’est un bon signe, si Allah, Exalté soit-Il le permet, en effet, le Prophète, , a dit « Le beau songe de l’homme pieux est un des quarante-six éléments de la prophétie ». (Boukhari et Muslim). Toutefois vous devez savoir que les beaux rêves ne comptent pas parmi les choses qui permettent d’établir les lois religieuses et de rendre les prescriptions obligatoires pour les serviteurs ; ils sont tout au plus une bonne nouvelle.
En ce qui concerne les deux jours au cours desquels votre père à rompu le jeûne pendant sa maladie et qu’il n’a pas rattrapés : si sa maladie en question était incurable, il aurait dû les compenser dès lors qu’il avait rompu son jeûne et vous avez maintenant pour obligation de nourrir un pauvre par jour à raison d’un Moud (750g), le mieux étant de donner un demi Saâ (un kilo et demi). Si vous voulez jeûner ces deux jours, cela est permis en se basant sur le sens général de la parole du Prophète, , rapportée par Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : « Quiconque meurt en ayant un jour de jeûne à rattraper, son tuteur le jeûnera pour lui ». (Boukhari et Muslim).
Mais si sa maladie était curable et qu’il est mort avant d’avoir pu rattraper ces jours de jeûne, il n’est exigé ni de lui ni de vous quoi que ce soit.
Par contre s’il avait pu les rattraper et qu’il ne l’a pas fait avant de mourir, l’obligation est de faire comme nous avons mentionné dans le premier cas.
Quant au vœu que vous vous êtes imposé, si vous ne vous souvenez pas l’avoir formulé et que vous ne vous basez que sur votre songe pour prouver son existence, vous n’avez aucune obligation à accomplir, dans la mesure où les rêves ne sont pas une preuve pour les prescriptions comme nous l’avons susmentionné. Cependant si vous souvenez avoir formulé un vœu mais que vous en ignorez la nature, cela s’apparente au vœu irréalisable, vous devez alors l’expier comme le serment en raison de la parole du Prophète, , rapporté par Oqba ibn Aâmer, : « La réparation du vœu est celle de l’expiation du serment. » Muslim
Et Allah sait mieux.