J'ai rompu plusieurs jours de jeûne du mois de Ramadan parce que j'étais enceinte et aujourd'hui, je n'ai toujours pas rattrapé ces jours. Je sais que je dois nourrir dix nécessiteux pour chaque jour de jeûne manqué pour expier mon acte. Ma question est la suivante : quel est le montant de l'expiation pour chaque nécessiteux ? Il faut savoir que je vis aux Émirats arabes unis. Est-ce que je peux échelonner le paiement de mon expiation en raison de ma situation financière ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Une femme enceinte a le droit de rompre son jeûne si elle craint pour sa propre santé ou pour celle de son enfant et il lui suffit ensuite de rattraper les jours de jeûne manqués. Anas ibn Mâlik, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Allah a dispensé le voyageur du jeûne et de la moitié de la prière, de même qu’il a dispensé la femme enceinte et celle qui allaite du jeûne. » (Abû Dâwûd, al-Nasâ`î, al-Tirmidhî, ibn Mâdja)
Si la femme enceinte craint uniquement pour la santé de son enfant, elle doit rattraper son jeûne et payer une compensation selon la majorité des oulémas. C’est l'avis d'Ibn 'Abbâs, et d'Ibn 'Umar, et de leurs pères et nul ne s'est jamais opposé à leur avis.
Il faut rattraper rapidement les jours de jeûne manqués et il est interdit de les retarder jusqu'au mois de Ramadan suivant, car 'Aïcha, , a rapporté :
« Je ne pouvais rattraper les jours où je n'avais pas jeûné durant le mois de Ramadan que pendant le mois de Cha'bân. » (Boukhari)
Quant à celui qui retarde sans excuse valable le rattrapage des jours de jeûne manqués jusqu'au mois de Ramadan suivant, il doit payer une compensation selon la majorité des oulémas et c’est l'avis d'un groupe de compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux.
Cette compensation consiste à nourrir un nécessiteux pour chaque jour de jeûne manqué et non pas dix nécessiteux comme vous dites car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « une compensation : nourrir un pauvre. […] » (Coran : 2/184)
Cette compensation consiste à donner un mudd de nourriture à chaque nécessiteux et le mudd équivaut à environ 750 grammes de riz.
Celui qui invite un nécessiteux au repas de midi ou du soir s’acquitte de cette compensation, comme l'a mentionné l'imam Ahmad, qu’Allah lui fasse miséricorde. Par contre, donner une somme d’argent équivalente à cette compensation ne suffit pas selon la majorité des oulémas.
Vous n'êtes pas non plus obligée de payer cette compensation en une seule fois et il vous est permis de la payer en plusieurs fois selon vos moyens.
Et Allah sait mieux.