Je suis une femme qui, auparavant, était à l’aise financièrement. Je faisais des aumônes sans compter et ne gardais rien pour moi en vue d’obtenir la récompense qui se trouve auprès d’Allah – et louange à Allah -. Ces derniers temps, je suis devenue pauvre. Je n’ai que ce qui me suffit pour vivre moi et mes enfants. Malgré cela, je ne m’interdis pas de donner des denrées alimentaires aux pauvres, même en petite quantité : de la farine, du sucre, de l’huile ou autres.
Je me suis rendu compte que, parfois, je négligeais ma propre personne et mes enfants aussi. Il ne me reste plus rien et je ne sais pas quand j’aurais à nouveau de l’argent. Est-ce que je commets un péché si je m’abstiens de faire des aumônes ou en fait moins ? Et qu’en est-il du hadith du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) : « Ne retiens pas tes largesses, car Allah retiendrait les siennes. » Et comment doit-on faire des aumônes quand on est pauvre ? Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Tant que vous n’avez pas fait le vœu de faire ces aumônes alors elles ne vous incombent pas et vous ne commettez aucun péché pour ne pas les faire. L’aumône qui est obligatoire – celle imposée par la religion – est la Zakât. Quant à l’aumône que le fidèle donne à titre surérogatoire, elle ne lui est pas obligatoire. Une telle aumône ne peut pas être obligatoire parce que le fidèle a pris l’habitude de la donner.
Pour ce qui est de savoir comment donner l’aumône quand on est pauvre. Le pauvre peut donner des aumônes avec l’argent qui lui reste après les dépenses qu’il effectue pour lui-même et sa famille. L’important est qu’il ne néglige pas les dépenses qui lui incombent à lui et pour sa famille. Les savants ont énoncé qu’il est interdit de donner une aumône et qu’il est illicite de la donner si le fidèle a besoin de l’argent en question pour suffire à ses besoins et ceux de sa famille ou pour régler une dette.
Ils ont également énoncé que la meilleure des aumônes est celle que l’on donne après avoir assumé les droits de sa propre personne et de sa famille de façon à ce que le fidèle n’ait pas besoin de demander quoi que ce soit à personne après cela.
Pour ce qui est du hadith : « Ne retiens pas tes largesses, car Allah retiendrait les siennes. » Il s’agit d’un hadith rapporté par Asmâ’ bint Abi Bakr qui a dit : « J’ai dit au messager d’Allah : ‘’ Je ne possède rien d’autre que ce qu’apporte à la maison mon mari Al-Zubayr. Dois-je en donner en aumône ? Il me dit : « Ne retiens pas tes largesses, car Allah retiendrait les siennes. » Fin de citation.
Ce hadith n’indique pas que Asmâ y reçoit l’ordre de faire des aumônes malgré sa relative pauvreté, ou encore, que les biens de son mari apportés à la maison ne leur suffisaient pas pour vivre. Ce hadith est un encouragement à faire des aumônes des biens que le mari apporte à la maison et ne dit rien sur la quantité de biens qu’il apporte, est-ce peu ou beaucoup ? Ce hadith ne contredit donc pas ce que nous avons mentionné auparavant, c’est-à-dire que le fidèle qui souhaite donner des aumônes doit d’abord commencer par dépenser son argent pour lui et sa famille puis avec l’argent restant, il peut en donner en aumône. Et en donnant une aumône, le fidèle ne doit pas négliger les dépenses qui lui sont obligatoires.
Et Allah sait mieux.