Mon mari ment constamment. Et il jure en mentant puis expie sa faute. C’est devenu une habitude. Lui est-il permis d’agir ainsi ? Comment puis-je lui faire arrêter cette habitude ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Quand un homme jure en mentant volontairement alors il s’agit d’un faux serment et c’est un péché majeur.
D’après Abdullah ibn ‘Amr ibn Al-‘As, un Bédouin se rendit auprès du Prophète () et lui dit : « Messager d’Allah ! Quels sont les péchés majeurs ? » Il répondit : « Donner des associés à Allah. » L’homme ajouta : « Et ensuite ? » « Provoquer la colère des parents. » « Et ensuite ? » Il dit : « Le faux serment (Al-Yamîn Al-Ghamous). » « Qu’est-ce que le faux serment ? » Demanda-t-il. Le Messager d’Allah () répondit : « C’est le serment par lequel on s’empare des biens d’un musulman alors qu’on ment. » Rapporté par Boukhari.
Selon la majorité des savants, aucune expiation n'est exigée pour expier ce genre de serment. En effet, ce péché est trop grave pour être expié par une simple expiation d’un serment.
Dans son livre Al-Kâfî, Ibn Qudâma dit : « Le faux serment est prononcé par un homme quand il ment sciemment et selon l’avis de notre école (Hanbalite) il n’y a pas d’expiation pour ce péché puisque c’est un serment qui n’est pas valide et n’a pas à être respecté et on ne doit pas non plus permettre de le mettre en application. En conséquence, il n’implique pas d’expiation, tout comme quand on jure futilement. Il a d’ailleurs été rapporté du Prophète () qu’il a dit : Cinq péchés font partie des péchés majeurs et pour lesquels il n’y a pas d’expiation – et il cita entre autres – un faux serment par lequel on s’empare des biens d’un musulman alors qu’on ment. » Fin de citation.
Dans le livre Lisân Al-Hukkâm de Ibn Al-Shihna, il est dit : « Les serments sont de trois sortes : un faux serment, un serment futile, un serment valide. Le faux serment consiste à jurer en affirmant ou en infirmant un fait passé ou présent en mentant volontairement. On l’appelle en arabe Al-Yamîn Al-Ghamûs et le terme Ghamûs signifie s’immerger ce qui laisse supposer de que celui qui s’en rend coupable s’immerge dans le péché puis en Enfer et il ne peut faire autre chose que se repentir et implorer le pardon. Dans ce cas, une expiation n’est pas exigée selon l’avis de notre école (Hanafite). C’est aussi l’avis de Ahmad, Malik – qu’Allah leur fasse miséricorde – alors que Shâfi’i dit qu’il y a une expiation dans ce cas. » Fin de citation.
Dans son exégèse Adwa Al-Bayân, Al Amîn Al-Shanqîtî a dit : « La majorité des savants sont d’avis qu’il n’y a pas d’expiation en cas de faux serment parce que ce péché est trop grave pour être expié avec l'expiation d'un simple parjure. »
Conseillez votre mari et suscitez en lui la peur du châtiment divin. Rappelez-lui la gravité d’un faux serment et l’obligation de s’empresser de s’en repentir.
Et Allah sait mieux.