Je suis une femme enceinte dont l'accouchement est prévu à la première ou deuxième semaine du mois de Ramadan et j'ai plusieurs questions. M'est-il permis de rattraper à l'avance les jours de jeûne du mois de Ramadan que je vais manquer ? Exemple, en jeûnant dès maintenant durant le mois de Radjab et de Cha'bân. Seconde question : sincèrement, je suis extrêmement triste de manquer la récompense du jeûne, de la prière et de la récitation du Coran durant le mois de Ramadan. L'évocation et l'invocation d'Allah, exalté soit-Il, peuvent-elles compenser ce manque ?
Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le rattrapage d’un jeûne n’est valable qu’après être devenu obligatoire et qu'il relève de la responsabilité de la personne. Or, comme tout le monde sait, cela ne peut arriver qu'après le mois de Ramadan. Donc, vous ne devez pas jeûner maintenant. Ensuite, lorsque le mois de Ramadan viendra, si vous êtes incapable de jeûner en raison de vos lochies, d'une maladie ou pour toute autre raison valable, vous devrez rattraper les jours de jeûne manqués, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. […] » (Coran 2/185)
Concernant le jeûne manqué du mois de Ramadan en raison d'un accouchement, c’est une chose qu’Allah, exalté soit-Il, a décrété à la femme et elle doit se soumettre à Son décret. En effet, Aïcha, , a rapporté : « Nous partîmes en compagnie du Prophète () pour accomplir le Hadj et lorsque nous atteignîmes Sarif (endroit situé entre La Mecque et Médine) j'eus mes menstrues. Le Prophète () vint auprès de moi alors que je pleurais et me demanda : "Pourquoi pleures-tu ? As-tu tes menstrues ?" - "Oui." lui répondis-je. Il me dit alors : "C'est une chose qu’Allah a prescrite aux filles d’Adam." […] » (Boukhari, Mouslim)
Ce que l’on tire de ce hadith, c’est que les menstrues sont une chose qu'Allah a prescrite aux filles d'Adam et ces dernières doivent l'accepter et s'y soumettre. Il en est de même pour la grossesse et l'accouchement. Quant au désir de la femme de jeûner durant le mois de Ramadan ainsi que de prier, elle en est récompensée même si elle ne peut pas jeûner et prier. Enfin, l'évocation d'Allah, exalté soit-Il, comporte une grande récompense, mais ne compense pas le jeûne et la prière. Par contre, il est permis à la femme qui a ses lochies ou ses menstrues de réciter le Coran selon l'avis prépondérant, tant qu'elle ne touche pas un exemplaire du Coran.
Et Allah sait mieux