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Les droits du père demeurent même s’il agit mal

Question

Je suis éprouvé par un père inique. Il n’a pas été clément envers moi quand j’étais petit et continue à ne pas l’être maintenant que je suis adulte. J’ai à ce jour 54 ans. J’ai des enfants. J’ai patienté des années et des décennies mais sans résultat.
Mon père se comporte avec mon frère qui est moins âgé que moi de dix ans en le préférant à ses autres enfants. Il en est venu à exiger que tous ses biens lui soient remis après sa mort en nous laissant de côté moi, mes sœurs et un autre de mes frères qui est dans le plus grand besoin.
Le plus désolant est que ce frère qui a les faveurs de notre père est une personne qui ne prie pas. Il consomme des drogues et il est matériellement aisé. Pour ma part, je le jure par Allah, le fait qu’il le préfère ne me touche pas. Je ne suis pas dans le besoin, je suis fonctionnaire et je vis de peu et chastement. Je sais bien que les faveurs d’un père pour un de ses enfants est un acte de désobéissance à l’égard de ses autres enfants. Et je me désole de la situation de mon deuxième frère qui vient de dépasser la quarantaine et n’est pas encore marié ni ne possède quoi que ce soit.
Adressez-moi un conseil, comment faut-il que je me comporte ? Vous avez toute ma reconnaissance.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous vous recommandons de bien vous comporter avec votre père et d’être bienfaisant envers lui. Le droit d’un père sur son fils est immense. Et ce n’est pas parce qu’il fait preuve d’injustice ou agi mal qu’il doit être privé de ce droit. Allah nous enjoint d’accompagner convenablement ses parents polythéistes, ceux qui ne nous ordonne pas de commettre nous aussi des actes de polythéisme. Il a dit :
« Si toutefois ils te poussent à M’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, ne leur obéis pas, mais conduis-toi avec eux de manière convenable ici-bas. » (Coran 31/15).
Dans son ouvrage Al-Adab Al-Mufrad, Boukhari a intitulé un de ses chapitres : « Chapitre de la bonté envers les parents même si tous les deux sont injustes. »
Il y a mentionné un récit d’Ibn Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui, qui dit : « Aucun musulman n’a ses deux parents musulmans et se tient le matin à leur coté en espérant en recevoir la récompense sans qu’Allah lui ouvre deux portes du paradis. Et une seule porte s’il n’a qu’un de ses parents. Et s’il en met un en colère Allah ne sera pas satisfait de lui jusqu’à ce que ce parent soit satisfait de lui. » On demanda : « Même si les deux sont injustes avec lui ? » il dit : « Oui, même si les deux sont injustes avec lui. » Fin de citation.
Il fait partie de la bonté envers votre père de lui adresser un conseil et lui défendre d’être injuste. Expliquez-lui qu’il n’est pas permis de faire un testament en faveur d’un héritier. Dites-lui d’être juste envers ses enfants. Mais faites-le avec douceur et un bon comportement, sans dureté ni malveillance. On ne se comporte pas avec ses parents comme avec d’autres gens quand il s’agit de prescrire le bien et proscrire le mal.
Ibn Muflih, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ahmad dit dans une version rapportée par Yusuf ibn Musa : « un homme peut prescrire le bien et proscrire le mal à ses parents. » Dans la version de Hanbal : « S’il voit quelque chose de blâmable chez l’un de ses parents alors qu’il le lui fasse savoir sans dureté ni malveillance. Qu’il n’emploie pas des termes durs. Ou alors il est mieux de le laisser. Le père n’est pas comme un étranger. » Fin de citation du livre Al-Âdâb Al-Char’iyya.
Et Allah sait mieux.

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